Édition du mercredi 12 novembre 2003
Sao Paulo (Brésil), Villa Gesell (Argentine) et Mons (Belgique) expérimentent la démocratie participative
Lutte contre la pauvreté à Sao Paulo, agrandissement d'une station balnéaire argentine ou création d'un journal de district en Belgique : des représentants municipaux de 24 pays étaient réunis jusqu'à dimanche à Lille pour évoquer leurs actions en matière de "démocratie participative".
S'ils n'affichent pas tous les mêmes priorités, les quelque 400 participants, politiques et civils, des 3e "Rencontres internationales sur la démocratie participative" sont venus pour "échanger et approfondir" les moyens d'impliquer les citoyens dans la vie municipale à un moment où bon nombre d'entre eux s'éloignent du politique, résume Michel Falise, coordinateur de cette manifestation.
A Sao Paulo, les habitants sont ainsi invités à définir "les orientations de 10% du budget de la ville", une expérience menée depuis trois ans dans la ville brésilienne, explique Felix Ruiz Sanchez, sociologue et coordinateur du "budget participatif".
Même si les 10,5 millions de Paulistes n'ont pas de pouvoir décisionnaire, "leur parole est écoutée et influence beaucoup" les élus municipaux, assure M.Sanchez.
La lutte contre la pauvreté, l'accès à l'éducation et le combat contre la précarité de l'habitat sont les priorités qui se sont dégagées au fil des 450 réunions de quartiers auxquelles ont participé en 2003 quelque 80.000 citoyens.
En moins de quatre ans, ce système de "budget participatif" a permis, selon M. Sanchez, la construction de cinq hôpitaux dans les quartiers les plus pauvres et l'ouverture de 150 écoles.
S'agrandir, adapter les infrastructures de la ville pour répondre à l'affluence touristique, c'est la priorité de Villa Gesell, une petite station balnéaire argentine dont la population bondit de 30 000 à un million d'habitants en période estivale.
Depuis son premier mandat à la tête de la municipalité en 1995, Luis Baldo a multiplié les réunions auxquelles participent comme "garant de neutralité", un représentant de la municipalité, un universitaire et un délégué de quartier. Son expérience a inspiré cinq autres municipalités des environs.
Plus près de nous, à Mons en Belgique, l'expérience de démocratie participative "inspirée de l'exemple brésilien" en est au stade expérimental, explique Alexandre Seron, chargé de missions auprès du maire Elio di Rupo, par ailleurs président du parti socialiste belge.
La "zone laboratoire" choisie pour le lancement du processus de budget participatif, le 2e centre urbain de Mons, englobe entre 15 000 et 18 000 habitants, précise M. Seron, altermondialiste, pour qui "la démocratie participative c'est chercher à faire autre chose et mieux que la démocratie représentative".
Au terme d'un an et demi de travaux et quelque 80 réunions, les 150 habitants "fidélisés" ont remis au maire un "cahier d'avenir". Leur premier projet, qui pourrait voir rapidement le jour: "la construction d'un journal de district".
Sao Paulo, Villa Gesell et Mons sont trois des 114 villes d'une vingtaine de pays membres de l'Observatoire international de la démocratie participative (OIDP), basé à Barcelone (Espagne).
L'OIDP, qui a été créé en 2001 par un groupe de villes européennes et sud-américaines, s'est donné pour mission de "développer l'information, la réflexion et les échanges" afin de "renouveler la démocratie de l'intérieur", selon M. Falise.c=http://www.upgradead.co
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Plusieurs maires menacent de ne pas organiser le programme de rénovation du recensement de l'Insee
Inquiétude sur la pérénité des aides à la ville de l'Union
La Bourgogne va expérimenter une plate-forme de services publics électroniques
Retrouver une édition
Accéder au site