Édition du jeudi 2 novembre 2006
André Gerin, maire PC de Vénissieux, dresse un tableau pessimiste de l'avenir des banlieues
«On se prépare des lendemains douloureux.» Elu à Vénissieux depuis 1985, près de Lyon, le député-maire PC André Gerin, porte un regard très pessimiste sur l'évolution des banlieues un an après les violences de l'automne 2005. Il appelle à la constitution d'un «Front républicain des maires» de gauche et de droite pour «agir dans l'intérêt général».
C'est à Vénissieux, ville-symbole du mal-être des banlieues françaises, qu'éclatèrent les premières violences urbaines en 1983. Le 3 décembre 1983, la «marche des beurs» emmène 100.000 personnes à Paris pour l'égalité des droits. «Je vois, depuis que je suis élu, les choses évoluer de façon négative, ça va de mal en pis», souligne-t-il dans une interview à lagence Reuters. Au-delà des incidents qui se sont récemment produits, dans les bus de Marseille comme dailleurs, André Gerin parle d'une «fracture de la jeunesse» et d'une «fracture civique et politique». «Je ne vois pas de prise en charge politique sur les problèmes que rencontre notre jeunesse», déplore-t-il.
A-t-il des solutions? Le député-maire de Vénissieux s'avoue désarmé. «Il faut absolument que cette société trouve en premier lieu des réponses significatives pour la formation et l'emploi de ces jeunes entre 16 et 18 ans qui sont totalement hors jeu», explique-t-il. «Ce ne sont pas forcément des délinquants, mais ils sont à disposition de ceux qui vivent du mal-être des gens», analyse-t-il.
Dans ce sombre tableau, l'élu relève toutefois une lueur d'espoir: l'éveil à la citoyenneté. «Il y a peut-être eu pour la première fois de façon significative une mobilisation citoyenne», note-t-il. «On a assisté à une certaine prise de conscience civique de jeunes qui ne sont pas mis à l'écart et qui essaient de raisonner ceux qui y sont». Il dit même avoir été frappé par «le dialogue qui s'est instauré entre les jeunes et la police». Il se réjouit également des nouvelles inscriptions sur les listes électorales (700 à ce jour à Vénissieux) et s'apprête à entrer en campagne pour que le mouvement s'amplifie pendant les derniers mois de l'année.
Le maire vient de démissionner de son poste de vice-président du Grand Lyon pour protester contre la décision quaurait prise le président de la communauté urbaine, le sénateur-maire PS de Lyon Gérard Collomb, de ne plus construire un grand stade de rugby de 18.000 places à Vénissieux, sur le site du Puisoz.pt>c=http:/
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