Édition du jeudi 10 octobre 2002
Les huit présidents de conseils régionaux de gauche demandent une part de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) pour financer les transferts
Les présidents des huit régions dirigées par la gauche ont affirmé, mercredi, à Toulouse, que la décentralisation devait "être poursuivie avec clarté et transparence", en pointant leurs inquiétudes face aux premiers éléments du projet gouvernemental.
A deux jours de la rencontre des présidents de conseil régionaux avec Jean-Pierre Raffarin, les présidents des huit régions de gauche, les socialistes Martin Malvy (Midi-Pyrénées), Jean-Paul Huchon (Île-de-France), Alain Le Vern (Haute-Normandie), Daniel Percheron (Nord-Pas-de-Calais), Alain Rafesthain (Centre), Alain Rousset (Aquitaine), Robert Savy (Limousin) et Michel Vauzelle (PACA) étaient réunis à Toulouse mardi et mercredi pour débattre de la décentralisation.
"Oui, nous sommes des artisans de la décentralisation, mais non, la méthode du gouvernement ne nous convient pas", a déploré Alain Le Vern, un avis partagé par Alain Rousset qui déplore que le gouvernement ait "jeté à l'encan la décentralisation" en disant aux élus locaux : "Dites-nous ce que vous voulez."
La décentralisation doit "comporter des transferts clairs et équitables de compétences dans les domaines où les régions ont acquis une expérience et un savoir-faire indiscutables", ont affirmé les présidents dans une déclaration commune.
Sinon, ont-ils prévenu, "elle ne débouchera que sur une confusion institutionnelle et sur une inégalité entre les territoires".
Selon le texte diffusé lors d'une conférence de presse, ils demandent que les transferts de compétences concernent prioritairement la formation professionnelle, l'enseignement supérieur, le développement économique, l'aménagement des territoires - notamment les transports - et la gestion des fonds européens.
L'une des inquiétudes principales des régions est le volet financier. "Les premiers éléments du projet gouvernemental portent le risque d'une explosion de la fiscalité locale du fait du désengagement budgétaire de l'Etat", souligne la déclaration.
Selon les élus de gauche, "l'abandon par l'Etat, au profit des régions, d'une part de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) qu'il prélève paraît la solution la plus adéquate".
"Aucune région n'aura les moyens financiers nécessaires sans réforme de sa fiscalité ou sans matraquage des citoyens", a regretté Martin Malvy, rappelant qu'"au niveau national, pour augmenter de 5% nos recettes, nous devrions augmenter le taux de notre fiscalité de 20%".
Les élus ont également déploré le "manque de préparation" et la "précipitation" des Assises des libertés locales prévues par le gouvernement dans les 26 régions de métropole et d'Outre-mer entre le 18 octobre 2002 et le 18 janvier 2003.c=http://www.domain
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