Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 2 juillet 2003
Culture

Les intermittents du spectacle durcissent leur position

Un été sans festivals en France ? Mardi, les intermittents ont poursuivi leurs actions contre la modification de leur régime d'indemnisation du chômage, alors que le gouvernement maintenait la "ligne Raffarin" de fermeté dans les conflits sociaux. Les ministres de la Culture Jean-Jacques Aillagon et des Affaires sociales François Fillon ont annoncé dans un communiqué commun que le gouvernement "engageait la procédure" de validation du protocole d'accord signé vendredi dernier, qui modifie les conditions d'accès à l'indemnisation du chômage des intermittents du spectacle. M. Aillagon a déclaré à LCI qu'il "ne croit pas" que le nouveau régime "augmentera la précarité" des intermittents. Il a confirmé qu'il recevra mercredi les professionnels de la culture et de l'audiovisuel, puis vendredi les directeurs des festivals. Les intermittents ont reçu au cours de la journée l'appui de plusieurs personnalités du spectacle (Catherine Deneuve et Fabrice Luchini notamment). Alors qu'il n'a pas fini de ferrailler dans le débat sur les retraites, le ministre des Affaires sociales François Fillon -à qui incombe la signature de l'agrément- est intervenu dans le débat sur les intermittents, en estimant qu'il y aura de "sérieuses menaces" sur leur régime si l'accord n'est pas agréé. Son homologue de la Culture a fait preuve de la même fermeté. Mais cela n'a pas calmé les ardeurs des intermittents. A Paris, ils ont attaqué aux fruits et aux légumes le siège de la CFDT (un des trois signataires du protocole d'accord). Le secrétaire général du syndicat, François Chérèque, a estimé que "l'avenir du spectacle passe par l'agrément de l'accord, il est difficile de réformer dans notre pays, on ne regarde pas la réalité des choses". A Rennes, quelques centaines d'intermittents ont occupé la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) avant d'être évacués. Près d'Arras, une centaine d'entre eux ont interrompu une réunion d'entrepreneurs, à laquelle participait le chef de file des négociateurs du Medef, Denis Gautier-Sauvagnac. A Marseille, plus de 600 personnes selon la police, 2.000 selon les organisateurs, ont manifesté mardi pour protester contre "les brutales amputations des moyens des associations" et dénoncer, en particulier, le gel de 40% des subventions étatiques pour les actions d'intégration des populations immigrées. Sur le plan politique, Philippe de Villiers, président du MPF, a fait entendre sa voix pour la réforme ("absolument nécessaire", selon le fondateur du Puy-du-Fou), mais Manuel Valls, député-maire PS d'Evry, a qualifié l'accord de "véritable provocation". Mardi, la situation des festivals était contrastée : poursuite des répétitions aux Chorégies d'Orange, et pour le "Off" d'Avignon, tandis que les techniciens du "In" suspendaient la grève jusqu'au 7 juillet. Poursuite des répétitions également au Festival de Radio France-Montpellier. Le Festival de Jazz de Vienne, perturbé puis interrompu le premier soir, a continué sous surveillance policière. Aux 10emes Nuits de Fourvière à Lyon, le premier des quatre spectacles du chorégraphe américain Alvin Ailey a été annulé. Rideau aussi pour la première édition de "La part des anges", rencontres chorégraphiques programmées du 2 au 5 juillet à Artigues-près-Bordeaux (Gironde) et (pour la troisième fois) de "La dame de pique" à l'Opéra de Lyon. Enfin, à Aix-en-Provence, les intermittents ont provisoirement repris le travail et adopté un nouveau préavis de grève à compter du 7 juillet, veille de la journée nationale de grève appelée par la CGT (majoritaire).c=http:

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