Édition du vendredi 20 juin 2014
Les festivals toujours menacés par le mouvement de protestation des intermittents
Les annonces faites hier par le Premier ministre, Manuel Valls, n’ont pas eu beaucoup d’effet sur la colère des intermittents du spectacle : « mesurettes », « rustine », « catastrophe » – les mots étaient durs hier contre le gouvernement dans les rangs des protestataires.
La remise hier du rapport du député Jean-Patrick Gille – un rapport d’une concision tout à fait remarquable, puisqu’il fait… onze pages – n’a pas changé la donne. Sur l’un des points qui cristallise la colère des intermittents – l’instauration d’une sorte de délai de carence (le « différé » ) pour le paiement des indemnités chômage – le député ne suggère que de retarder la mesure de six mois. Une proposition aussitôt dénoncée par les intermittents qui y voient « simplement une tentative de sauver la saison des festivals d’été », et continuent de réclamer, ni plus ni moins, le rejet par le gouvernement de l’accord du 22 mars dernier entre le patronat et plusieurs syndicats.
Sur ce terrain, le Premier ministre a réitéré hier un non franc et massif en recevant le rapport de Jean-Patrick Gille : « Je l’ai déjà dit, et je le confirme : cette convention doit être agréée, et elle sera agréée. » Au-delà de cette position de fermeté, Manuel Valls a annoncé deux mesures censées calmer le jeu : voulant aller « plus loin que les préconisations de Jean-Patrick Gille », le gouvernement s’engage à « prendre en charge le différé », c’est-à-dire « le financer pour que Pôle emploi n’ait pas à l’appliquer aux intermittents ». Pour combien de temps ? De façon pérenne ? Manuel Valls n’a pas donné plus de précisions, parlant seulement d’une mesure « transitoire ».
Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé non « la sanctuarisation », comme cela a été repris par la suite, mais le « maintien intégral » des crédits alloués à la création et au spectacle vivant « en 2015, 2016 et 2017 ».
Suite à ces annonces, le Premier ministre a appelé les intermittents à « lever les menaces qui planent sur le bon déroulement des festivals de l’été », dans l’intérêt « des intermittents eux-mêmes et des villes et territoires concernés ».
La CGT Spectacles n’a pas encore apporté de réponse officielle, mais elle annonce qu’elle déposera « probablement » un nouveau préavis de grève à partir du 1er juillet.
À noter que les intermittents ont reçu hier un soutien inattendu : celui de l’Association des régions de France, qui a publié un communiqué intitulé « Les régions solidaires avec la revendication des intermittents du spectacle ». « Nous soulignons que le régime spécifique des intermittents n’est pas un privilège mais une juste compensation à la discontinuité du travail artistique et la multiplicité des employeurs », écrit l’ARF, qui demande « la relance du dialogue entre les partenaires sociaux » et la mise en place d’une « large concertation sur les moyens de lutter contre la précarité dans les métiers artistiques ».
Télécharger le rapport du Jean-Patrick Gille.
La remise hier du rapport du député Jean-Patrick Gille – un rapport d’une concision tout à fait remarquable, puisqu’il fait… onze pages – n’a pas changé la donne. Sur l’un des points qui cristallise la colère des intermittents – l’instauration d’une sorte de délai de carence (le « différé » ) pour le paiement des indemnités chômage – le député ne suggère que de retarder la mesure de six mois. Une proposition aussitôt dénoncée par les intermittents qui y voient « simplement une tentative de sauver la saison des festivals d’été », et continuent de réclamer, ni plus ni moins, le rejet par le gouvernement de l’accord du 22 mars dernier entre le patronat et plusieurs syndicats.
Sur ce terrain, le Premier ministre a réitéré hier un non franc et massif en recevant le rapport de Jean-Patrick Gille : « Je l’ai déjà dit, et je le confirme : cette convention doit être agréée, et elle sera agréée. » Au-delà de cette position de fermeté, Manuel Valls a annoncé deux mesures censées calmer le jeu : voulant aller « plus loin que les préconisations de Jean-Patrick Gille », le gouvernement s’engage à « prendre en charge le différé », c’est-à-dire « le financer pour que Pôle emploi n’ait pas à l’appliquer aux intermittents ». Pour combien de temps ? De façon pérenne ? Manuel Valls n’a pas donné plus de précisions, parlant seulement d’une mesure « transitoire ».
Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé non « la sanctuarisation », comme cela a été repris par la suite, mais le « maintien intégral » des crédits alloués à la création et au spectacle vivant « en 2015, 2016 et 2017 ».
Suite à ces annonces, le Premier ministre a appelé les intermittents à « lever les menaces qui planent sur le bon déroulement des festivals de l’été », dans l’intérêt « des intermittents eux-mêmes et des villes et territoires concernés ».
La CGT Spectacles n’a pas encore apporté de réponse officielle, mais elle annonce qu’elle déposera « probablement » un nouveau préavis de grève à partir du 1er juillet.
À noter que les intermittents ont reçu hier un soutien inattendu : celui de l’Association des régions de France, qui a publié un communiqué intitulé « Les régions solidaires avec la revendication des intermittents du spectacle ». « Nous soulignons que le régime spécifique des intermittents n’est pas un privilège mais une juste compensation à la discontinuité du travail artistique et la multiplicité des employeurs », écrit l’ARF, qui demande « la relance du dialogue entre les partenaires sociaux » et la mise en place d’une « large concertation sur les moyens de lutter contre la précarité dans les métiers artistiques ».
Télécharger le rapport du Jean-Patrick Gille.
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