Édition du lundi 18 avril 2016
Depuis 2014, les disparitions de festivals ont nettement augmenté
Au moment où une polémique est née de l’annonce de l’arrêt du festival Nuits romanes, en région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (ALPC), le baromètre annuel des festivals de musique actuelle donne un bilan mitigé pour l’année 2015 : le secteur reste dynamique, mais le nombre de festivals qui disparaissent augmente nettement.
La décision a été annoncée par Alain Rousset, le président de la région ALPC, le 8 avril, d’une façon jugée brutale par beaucoup : le festival Nuits romanes, créé sous l’égide de Ségolène Royal en 2005, sera tout simplement arrêté. Ce festival, dédié à la mise en valeur du patrimoine roman dans l’ancienne région Poitou-Charentes, se déroulait dans plus de 150 lieux, dont beaucoup de petites communes qui profitaient d’importes retombées. Depuis, des réactions ulcérées de maires des communes concernées, dont la plupart ont appris la décision dans la presse, se sont multipliées – d’autant plus compréhensibles que la décision, annoncée donc en avril, prend effet dès cet été.
La raison invoquée par la région est, naturellement, l’état des finances. Devant des maires réunis à Carat, le 8 avril, Alain Rousset a déclaré : « Je comprends votre colère mais il faut faire des additions. Les Nuits romanes sont de beaux événements mais cela coûte près de 4 millions d’euros. Étendre cette initiative à la grande région coûterait le triple, voire plus. Il faut arrêter d’avoir les yeux plus gros que le ventre. »
Depuis un an, l’une des grandes inquiétudes du milieu culturel est de voir les festivals devenir les victimes numéro 1 de la baisse des dotations (lire Maire info des 19 mars et 5 mai 2015). Dès juillet 2015, le président de l'AMF, François Baroin, avait d'ailleurs écrit à ce sujet à la ministre de la Culture de l'époque, Fleur Pellerin (lire Maire info du 20 juillet 2015).
Le bilan annuel publié par la Sacem, le Centre national de la chanson de variété et le Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles permet de faire le point sur la question. Ce bilan, précisons-le, ne concerne pas l’ensemble des festivals mais seulement les festivals de musiques actuelles – pas ceux de musique classique.
Premier enseignement : sur la période 2013-2015, le solde net de créations de festivals est positif. Sur ces trois années, 132 festivals nouveaux ont vu le jour. Mais il apparait très clairement que depuis 2014, cette évolution a beaucoup ralenti. Si le nombre de festivals nouveaux reste dynamique, en revanche, le nombre de festivals qui disparaissent augmente fortement à partir de 2014 : 35 seulement en 2013, mais 91 et 2014 et 92 en 2015.
Les festivals les plus touchés par les disparitions sont ceux qui tournent autour du jazz, du blues, des musiques du monde. Or, ces festivals sont plus souvent gratuits ou partiellement gratuits que les autres. Il semble donc – ce qui paraît logique – que les festivals payants sont moins impactés par les disparitions que les manifestations gratuites. Autre donnée allant dans le même sens : les nouveaux festivals qui se sont créés pendant la période sont bien plus souvent payants qu’auparavant. Presque 60 % des festivals qui se sont créés entre 2013 et 2015 sont payants. Les manifestations qui sont gratuites le sont parce qu’elles bénéficient d’une présence accrue des « structures publiques » – c’est-à-dire le plus souvent les collectivités locales.
D’un point de vue plus général, l’étude dévoile qu’il y a eu en 2015 1887 festivals de musiques actuelles – dont 32 % de musique électronique et 24 % de jazz ou blues. 76 % des festivals sont payants ou partiellement payants, ce qui a généré 155 millions d’euros de recettes de billetterie en 2015.
Les régions les plus dynamiques dans le domaine des festivals de musique actuelle – avec plus de 200 festivals par an – sont l’Île-de-France, ALPC, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Auvergne-Rhône-Alpes.
Télécharger l’étude.
La décision a été annoncée par Alain Rousset, le président de la région ALPC, le 8 avril, d’une façon jugée brutale par beaucoup : le festival Nuits romanes, créé sous l’égide de Ségolène Royal en 2005, sera tout simplement arrêté. Ce festival, dédié à la mise en valeur du patrimoine roman dans l’ancienne région Poitou-Charentes, se déroulait dans plus de 150 lieux, dont beaucoup de petites communes qui profitaient d’importes retombées. Depuis, des réactions ulcérées de maires des communes concernées, dont la plupart ont appris la décision dans la presse, se sont multipliées – d’autant plus compréhensibles que la décision, annoncée donc en avril, prend effet dès cet été.
La raison invoquée par la région est, naturellement, l’état des finances. Devant des maires réunis à Carat, le 8 avril, Alain Rousset a déclaré : « Je comprends votre colère mais il faut faire des additions. Les Nuits romanes sont de beaux événements mais cela coûte près de 4 millions d’euros. Étendre cette initiative à la grande région coûterait le triple, voire plus. Il faut arrêter d’avoir les yeux plus gros que le ventre. »
Depuis un an, l’une des grandes inquiétudes du milieu culturel est de voir les festivals devenir les victimes numéro 1 de la baisse des dotations (lire Maire info des 19 mars et 5 mai 2015). Dès juillet 2015, le président de l'AMF, François Baroin, avait d'ailleurs écrit à ce sujet à la ministre de la Culture de l'époque, Fleur Pellerin (lire Maire info du 20 juillet 2015).
Le bilan annuel publié par la Sacem, le Centre national de la chanson de variété et le Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles permet de faire le point sur la question. Ce bilan, précisons-le, ne concerne pas l’ensemble des festivals mais seulement les festivals de musiques actuelles – pas ceux de musique classique.
Premier enseignement : sur la période 2013-2015, le solde net de créations de festivals est positif. Sur ces trois années, 132 festivals nouveaux ont vu le jour. Mais il apparait très clairement que depuis 2014, cette évolution a beaucoup ralenti. Si le nombre de festivals nouveaux reste dynamique, en revanche, le nombre de festivals qui disparaissent augmente fortement à partir de 2014 : 35 seulement en 2013, mais 91 et 2014 et 92 en 2015.
Les festivals les plus touchés par les disparitions sont ceux qui tournent autour du jazz, du blues, des musiques du monde. Or, ces festivals sont plus souvent gratuits ou partiellement gratuits que les autres. Il semble donc – ce qui paraît logique – que les festivals payants sont moins impactés par les disparitions que les manifestations gratuites. Autre donnée allant dans le même sens : les nouveaux festivals qui se sont créés pendant la période sont bien plus souvent payants qu’auparavant. Presque 60 % des festivals qui se sont créés entre 2013 et 2015 sont payants. Les manifestations qui sont gratuites le sont parce qu’elles bénéficient d’une présence accrue des « structures publiques » – c’est-à-dire le plus souvent les collectivités locales.
D’un point de vue plus général, l’étude dévoile qu’il y a eu en 2015 1887 festivals de musiques actuelles – dont 32 % de musique électronique et 24 % de jazz ou blues. 76 % des festivals sont payants ou partiellement payants, ce qui a généré 155 millions d’euros de recettes de billetterie en 2015.
Les régions les plus dynamiques dans le domaine des festivals de musique actuelle – avec plus de 200 festivals par an – sont l’Île-de-France, ALPC, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Auvergne-Rhône-Alpes.
F.L.
Télécharger l’étude.
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