Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 4 novembre 2021
Crise sanitaire

Reprise épidémique : les enfants de 39 départements devront à nouveau porter le masque à l'école

La lente reprise de l'épidémie s'illustre, comme il fallait s'y attendre, par le retour du masque obligatoire à l'école dans une quarantaine de départements. Par ailleurs, le gouvernement annonce des mesures pour faire « revenir » la vaccination en ville plutôt que dans les centres de vaccination.

Par Franck Lemarc

La carte de France se teint à nouveau, peu à peu, en rouge. Au sortir du Conseil des ministres, hier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé le retour du masque obligatoire en intérieur pour les enfants des écoles élémentaires dans une quarantaine de départements, c’est-à-dire, pour utiliser les termes du protocole de l’Éducation nationale, le passage du niveau 1 au niveau 2.

39 départements renouent avec le masque à l’école

Les premières semaines d’octobre ont été celles de l’allègement : fin septembre, le gouvernement avait annoncé que dans les départements où le taux d’incidence se maintenait en dessous des 50 cas pour 100 000 habitants pendant plus de cinq jours, le protocole sanitaire dans les écoles passerait du niveau 2 au niveau 1.

Principaux changements : plus de masque pour les enfants à l’intérieur des locaux, suppression de la limitation du brassage par niveau et remplacement par une simple « limitation des regroupements importants ». La désinfection des surfaces « les plus fréquemment touchées »  passait de « plusieurs fois par jour »  à « une fois par jour ». Enfin, l’interdiction des sports de contact en intérieur était levée.

Mais cette mesure avait sa réciproque : en cas de reprise, lorsque des départements repasseraient au-dessus des 50 cas pour 100 000 habitants pendant plus de cinq jours, le niveau 2 serait restauré. C’est ce qui s’est passé hier, avec 38 départements métropolitains qui sont repassés au-dessus du seuil d’alerte et un d'outre-mer, La Réunion. Dans ces départements, les mesures sanitaires renforcées entreront en vigueur lundi 8 novembre. À l’inverse, un département est repassé du niveau 2 au niveau 1, la Mayenne. Au total, c’est donc à nouveau plus de la moitié des départements du pays (55) qui sont repassés au-dessus des 50 cas pour 100 000 habitants. 

 

Une nette reprise

La reprise de l’épidémie est maintenant nette, même si elle n’est pas fulgurante. Le taux d’incidence à l’échelle nationale est repassé au-dessus des 50 cas pour 100 000 habitants (62), en hausse de 12 % en une semaine. Après des semaines de baisse à deux chiffres, tous les indicateurs sont à nouveau à la hausse : les admissions en soins critiques ont augmenté de 3 % en sept jours, le nombre de personnes en réanimation de 6 %, les décès à l’hôpital de 4 %.

Pour la première fois depuis longtemps, un département métropolitain (le Maine-et-Loire) a dépassé la barre des 100 cas pour 100 000 habitants (107), et d’autres s’en approchent (97 en Vendée, 91 dans les Pyrénées-Atlantiques). Outre-mer, la situation ne s’améliore que très lentement en Guyane, où le taux d’incidence reste à 169. 

Baisse de la rémunération des « effecteurs »  dans les centres de vaccination

La vaccination reste la seule arme capable d’empêcher une nouvelle vague meurtrière. Au 1er novembre, le taux de couverture vaccinal complète s’établissait à 74 % (hors troisième dose). Il reste presque 7 millions de personnes non vaccinées en France dans le public éligible. Dans les publics les plus vulnérables, 700 000 personnes ne sont toujours pas vaccinées chez les 65-79 ans et 500 000 chez les plus de 80 ans. 

Concernant la troisième dose, environ la moitié des personnes éligibles (48 %) a reçu son injection, un chiffre jugé « insuffisant »  hier par le ministère de la Santé. Les chiffres ne sont pas bons en ce qui concerne les plus de 65 ans souffrant de comorbidités : seuls 19 % d’entre eux ont reçu une troisième dose. 

Le gouvernement souhaite maintenant que la campagne de vaccination se déroule « très majoritairement »  en ville, plutôt que dans les centres de vaccination qui ne peuvent pas rester ouverts éternellement. Pour inciter les professionnels de santé à privilégier la vaccination en ville – c’est-à-dire en cabinet –, la Direction générale de la santé a donc annoncé, dans un message diffusé le 29 octobre, que la rémunération des professionnels de santé qui vaccinent en centre de vaccination (les « effecteurs », dans le jargon du ministère), allait être diminuée à compter du 8 novembre. « Cette évolution vise à rapprocher les rémunérations proposées en centre de vaccination des niveaux de rémunération de droit commun, et à limiter ainsi les effets d’éviction actuellement observés au détriment d’autres actes de prévention et de soins », détaille la DGS. 

En revanche, les rémunérations proposées aux professionnels de santé salariés ou agents publics, retraités ou étudiants, « restent inchangés ». 

 
 

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