Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 4 mars 2022
Crise sanitaire

Le 14 mars, adieu les masques et le pass vaccinal en métropole

Le gouvernement a annoncé hier, dans une indifférence presque totale due à la situation internationale, la fin du pass vaccinal et du port du masque en intérieur dans 10 jours. Les concertations vont maintenant débuter avec les acteurs du monde de l'éducation.

Par Franck Lemarc

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Étrange période. Il y a dix jours seulement, l’annonce de Jean Castex aurait provoqué un raz-de-marée de commentaires et de réactions, tant le pass sanitaire, puis vaccinal, a été au cœur de furieux débats depuis un an.

Mais entretemps, la guerre a éclaté au cœur de l’Europe, l’attention de l’opinion est braquée sur les images tragiques des villes bombardées et des immeubles éventrés à Kharkiv, Lviv ou Marioupol. 

« Nette amélioration » 

Pour autant, l’annonce faite par le Premier ministre hier, sur TF1, est très importante – et conforme aux prévisions faites il y a une quinzaine de jours par le ministre de la Santé d’une suspension du pass sanitaire avant la fin du mois de mars. 

Le gouvernement n’avait pas donné de seuil d’incidence ou de désaturation des services d’urgence à partir duquel il prendrait cette décision, ce qui lui permet de la prendre au moment où il le souhaite. Matignon constate juste, dans un communiqué publié en, début d’après-midi hier, que « la situation sanitaire s’améliore nettement »  et que « la pression pesant sur les hôpitaux diminue fortement », ce qui permet « la levée des plans blancs et la reprise progressive des activités programmées ». 

Sur ce terrain aussi, la situation a extraordinairement évolué en quelques mois : un taux d’incidence de 585 cas pour 100 000 habitants (chiffre des sept derniers jours) aurait été, il y a un an, synonyme de confinement généralisé (rappelons que ce chiffre est dix fois supérieur au « seuil d’alerte », fixé à 50 cas pour 100 000 habitants). Aujourd’hui – moindre gravité d’Omicron et vaccination générale oblige – il est considéré comme un taux suffisamment rassurant pour lever presque totalement les mesures sanitaires. 

Pass vaccinal suspendu

Première mesure : le lundi 14 mars, le pass vaccinal sera « suspendu », en métropole du moins, dans « l’ensemble des lieux où il est aujourd’hui requis ». Autrement dit, dans dix jours, il n’y aura plus besoin de montrer patte blanche à l’entrée des bars, restaurants, cinémas, musées, bibliothèques, rassemblements professionnels et autres chapiteaux, pas plus qu’en embarquant dans un train. 

Pour ce qui concerne les Outre-mer, les décisions seront prises localement, « en fonction de l’évolution de la situation sanitaire »  de chaque territoire. 

Si le pass vaccinal disparaît, on verra en revanche, le 14 mars, le retour du pass sanitaire (preuve de vaccination ou certificat de rétablissement ou test négatif) pour accéder aux hôpitaux, aux maisons de retraite et aux établissements pour personnes handicapées. 

Le gouvernement ne fait aucune mention de l’obligation vaccinale pour les personnels de santé. Et pour cause : cette obligation, contrairement au pass sanitaire ou au pass vaccinal, n’est légalement soumise à aucune limitation dans le temps. Elle pourrait donc se prolonger dans les mois à venir.

Fin du masque obligatoire sauf dans les transports

Deuxième annonce du gouvernement, hier : le 14 mars verra également, enfin, la fin du masque obligatoire dans les écoles et les bureaux. Si le masque n’est plus, depuis le 28 février, obligatoire à l’intérieur des lieux où le pass vaccinal est exigé, il ne sera plus non plus, lundi prochain, dans « aucun lieu », en dehors des seuls transports collectifs. L’obligation du port du masque dans les écoles, universités, bureaux, réunions, etc., ne sera plus que « recommandée pour les personnes positives et les contacts à risque », ainsi que pour les personnels de santé.

Pour ne pas risquer de reproduire les tensions provoquées par le manque de concertation dans le monde de l’éducation, le Premier ministre a annoncé que les modalités exactes de ces évolutions, en milieu scolaire, ne seraient annoncées par le ministère de l’Éducation nationale qu’après « des réunions qui se tiendront la semaine prochaine avec les syndicats et les représentants de parents d’élèves ». 

Ce n’est sans doute qu’à ce moment que paraîtra le décret qui mettra précisément en musique ces annonces qui constituent, tout de même, quel que soit le contexte dramatique actuel, une excellente nouvelle. 

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