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Édition du jeudi 12 mai 2022
Crise sanitaire

Fin du masque dans les transports collectifs lundi

À compter du lundi 16 mai, le port du masque ne sera plus obligatoire dans les transports collectifs, les aéroports et sans doute les gares, a annoncé hier le ministre de la Santé, Olivier Véran. 

Par F.L.

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C’est par une déclaration à la sortie du Conseil des ministres qu’Olivier Véran a fait savoir, hier, que le masque ne serait plus obligatoire, « lundi 16 mai, dans l’ensemble des transports en commun de notre pays ». Cette date coïncide avec celle choisie par l’Agence européenne de la sécurité aérienne pour lever l’obligation du port du masque dans les avions et les aéroports de toute l’Union européenne. 

Le cabinet du ministre a précisé dans la soirée que seraient concernés « les trains, les métros, les bus, les avions et les taxis ». On peut penser que logiquement, les gares et les stations de métro auront droit au même traitement. 

Le port du masque y sera néanmoins « recommandé », a précisé le ministre. 

Chiffres encourageants

À l’origine de cette décision : « La situation épidémique s’améliore, même si nous ne sommes pas encore sortis de cette cinquième vague », a détaillé le ministre. « Le nombre de cas quotidiens diminue, la situation hospitalière s’améliore, et nous considérons qu’il n’est plus adapté de maintenir cette obligation. Nous suivons en cela une recommandation de l’ECDC, l’organisme européen de lutte contre les maladies transmissibles. » 

Les chiffres sont en effet parlants. Après une cinquième vague qui a culminé entre le 2 et 13 avril, les contaminations sont en baisse constante, en diminution par exemple de 26 % sur les sept derniers jours (38 764 cas relevés hier). Un quart des lits d’hospitalisation en soins critiques est occupé (25,8 %) par 1 329 patients hier (- 9 % en sept jours). Le covid-19 continue toutefois de tuer : une centaine de patients décèdent chaque jour – chiffre qui reste relativement stable depuis plusieurs semaines.

Selon les derniers chiffres de Santé publique France, l’épidémie a fait à ce jour plus de 147 000 morts en France, dont 118 200 à l’hôpital et près de 30 000 en Ehpad. Reste que ce bilan sera sans doute revu à la hausse, comme l’a montré récemment l’OMS (Organisation mondiale de la santé), qui a fortement réévalué le bilan de l’épidémie à l’échelle mondiale, en intégrant, par estimation, le nombre de morts non comptabilisés et le nombre de victimes « indirectes », par exemple les personnes qui n’ont pas pu subir une opération chirurgicale ou de traitement à cause de la saturation des systèmes de santé. Au lieu des 5,4 millions de morts jusque-là comptabilisés, c’est probablement entre 13 et 17 millions de décès que le monde aura eu à déplorer à cause du covid-19. 

Obligation vaccinale maintenue pour les soignants

Olivier Véran a annoncé en revanche que les « autres mesures »  de freinage encore en vigueur seraient maintenues, notamment « dans les hôpitaux et les Ehpad ». Le pass sanitaire et le port du masque y resteront de rigueur « au moins jusqu’à cet été », car « nous ne voulons pas faire prendre de risques aux personnes malades ou très âgées ». 

Quant à l’obligation vaccinale pour les personnels soignants, elle sera également maintenue. « Il y a plusieurs raisons à cela, à commencer par une raison sanitaire : nous faisons encore plus de 40 000 diagnostics par jour. Les hôpitaux et les Ehpad ont payé suffisamment cher pour savoir que nous devons les protéger. »  Le ministre a également invoqué une raison « éthique », mais a reconnu que le gouvernement serait amené à « se réinterroger régulièrement »  sur cette question, affirmant s’apprêter « à saisir la Haute autorité de santé »  dans les prochaines semaines. Olivier Véran attend également « un comptage plus précis »  des salariés concernés qui ont refusé la vaccination et ont, de ce fait, été privés du droit d’exercer, appelant à se méfier des chiffres qui ont circulé ces dernières semaines et « ne correspondent pas à la réalité ». La question est de savoir si les personnes non vaccinées vont, ou non, « représenter un danger pour les autres », avant de savoir s’il est envisageable, ou non, de les « réintégrer ». 

Peut-être un nouveau rappel à l’automne

Interrogé sur les perspectives plus lointaines en matière d’évolution de l’épidémie, Olivier Véran a estimé que « le scénario le plus probable n’est pas la disparition du covid-19 de la planète ». Le virus continue de circuler, même si la population est aujourd’hui bien mieux protégée « par la vaccination massive et une certaine immunité collective ». « Le scénario le plus probable, c’est qu’il y aura d’autres variants, issus d’Omicron, qui nous feront peut-être nous poser la question d’un rappel vaccinal à l’automne prochain si une nouvelle vague devait émerger. » 

Plus de 54 millions de Français a reçu à ce jour au moins une dose de vaccin. En moyenne, 8 500 vaccins sont encore administrés chaque jour en ce moment, le plus souvent pour une troisième dose. 

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