Édition du lundi 11 décembre 2017
Corse : les autonomistes s'imposent largement au second tour des élections locales
Le second tour de l’élection de l’assemblée de Corse a vu hier la large victoire de la liste autonomiste conduite par Gilles Simeoni, qui a obtenu 56,46 % des suffrages et 41 sièges sur 63. Cette nouvelle assemblée remplace désormais les conseils départementaux et la collectivité territoriale.
Petit à petit, le statut particulier de la Corse continue de se mettre en place : c’est une nouvelle étape qui va s’ouvrir le 1er janvier prochain, comme en avait décidé la loi Notre du 7 août 2015, avec la création de la « collectivité de Corse » qui remplace les conseils départementaux de Corse-du-Sud et de Haute-Corse et la collectivité territoriale de Corse. Cette collectivité est dotée d’un organe délibérant de 63 membres élus pour six ans, l’assemblée de Corse. Notons qu’exceptionnellement, les conseillers élus hier ne siégeront que quatre ans au lieu de six : leur mandat se terminera fin 2021, pour que les élections aient lieu en même temps que les élections régionales sur l’ensemble du territoire.
La nouvelle collectivité est souvent appelée, de façon un peu impropre, « collectivité unique de Corse ». Ce n’est pas le cas, puisqu’il n’a jamais été question en Corse de remettre en cause l’existence des communes – contrairement à un statut comme celui de Saint-Barthélemy, par exemple, où la collectivité unique regroupe les compétences des communes, du département et de la région.
Le scrutin d’hier, marqué par une très forte abstention (47,45 %) a donc vu la victoire sans appel des autonomistes, dans la foulée des élections législatives de juin dernier, où le mouvement de Gilles Simeoni a remporté trois sièges sur quatre. Les autres listes présentes ont toutes remporté moins de 20 % des voix : 18,29 % pour la liste de droite régionaliste de Martin Mondoloni, 12,67 % pour la République en marche (Jean-Charles Orsucci) et 12,57 % pour Les Républicains (Valérie Bozzi). La gauche ne présentait pas de liste dans cette élection.
Une fois convoquée, la nouvelle assemblée va élire un conseil exécutif de onze membres, considéré comme le « gouvernement » de la Corse. Il devrait être exclusivement composé d’élus autonomistes.
Gilles Simeoni et ses amis ont répété pendant toute la campagne – et l’ont encore fait hier soir et ce matin – qu’ils ne demandaient pas l’indépendance de la Corse : l’indépendance ne serait « pas une solution institutionnelle adaptée aux besoins de la Corse ni aux attentes majoritaires des Corses », explique-t-il par exemple aujourd’hui dans un entretien au journal Le Monde. En revanche, son courant réclame « un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice » pour l’île, semblable à ce qui existe en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie. Cela supposerait de donner aux institutions de l’Île de beauté un véritable pouvoir législatif. Si les autonomistes affirment vouloir laisser à l’État les tâches régaliennes (police, armée, justice…), ils demandent le pouvoir législatif notamment dans le domaine économique et sur la fiscalité. Gilles Simeoni donne plusieurs exemples de domaine où l’assemblée de Corse devrait, selon lui, être souveraine : « La terre, la lutte contre la spéculation foncière et immobilière, la langue, le système éducatif, un système fiscal préférentiel pour les cœurs de villes et les zones défavorisées ». Fiscalement, les autonomistes réclament « un statut fiscal spécifique justifié par l’insularité et la faiblesse démographique », et un transfert des ressources fiscales, « à commencer par la TVA ».
Les autonomistes ont fixé leurs exigences en matière de délais : ils demandent que ce statut soit obtenu dans trois ans, et mis en œuvre dans dix ans.
Pour l’instant, la seule réaction officielle à ce scrutin est venue de Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, qui a salué dans un communiqué « le bon déroulement du scrutin » et a « assuré les nouveaux élus de la disponibilité du gouvernement pour, dans un esprit d’écoute, de dialogue et de respect mutuel, accompagner la création de la nouvelle collectivité et répondre aux nombreuses attentes exprimées par les Corses ». Le ministre de l’Intérieur évoque notamment les domaines « économiques, sociaux, environnementaux et de santé ».
Emmanuel Macron reçoit ce matin Édouard Philippe et Gérard Collomb, sans que l’on sache à l’heure où nous écrivons si cette rencontre donnera lieu à une déclaration du Premier ministre ou du président de la République sur l’avenir de la Corse.
Petit à petit, le statut particulier de la Corse continue de se mettre en place : c’est une nouvelle étape qui va s’ouvrir le 1er janvier prochain, comme en avait décidé la loi Notre du 7 août 2015, avec la création de la « collectivité de Corse » qui remplace les conseils départementaux de Corse-du-Sud et de Haute-Corse et la collectivité territoriale de Corse. Cette collectivité est dotée d’un organe délibérant de 63 membres élus pour six ans, l’assemblée de Corse. Notons qu’exceptionnellement, les conseillers élus hier ne siégeront que quatre ans au lieu de six : leur mandat se terminera fin 2021, pour que les élections aient lieu en même temps que les élections régionales sur l’ensemble du territoire.
La nouvelle collectivité est souvent appelée, de façon un peu impropre, « collectivité unique de Corse ». Ce n’est pas le cas, puisqu’il n’a jamais été question en Corse de remettre en cause l’existence des communes – contrairement à un statut comme celui de Saint-Barthélemy, par exemple, où la collectivité unique regroupe les compétences des communes, du département et de la région.
Le scrutin d’hier, marqué par une très forte abstention (47,45 %) a donc vu la victoire sans appel des autonomistes, dans la foulée des élections législatives de juin dernier, où le mouvement de Gilles Simeoni a remporté trois sièges sur quatre. Les autres listes présentes ont toutes remporté moins de 20 % des voix : 18,29 % pour la liste de droite régionaliste de Martin Mondoloni, 12,67 % pour la République en marche (Jean-Charles Orsucci) et 12,57 % pour Les Républicains (Valérie Bozzi). La gauche ne présentait pas de liste dans cette élection.
Une fois convoquée, la nouvelle assemblée va élire un conseil exécutif de onze membres, considéré comme le « gouvernement » de la Corse. Il devrait être exclusivement composé d’élus autonomistes.
Gilles Simeoni et ses amis ont répété pendant toute la campagne – et l’ont encore fait hier soir et ce matin – qu’ils ne demandaient pas l’indépendance de la Corse : l’indépendance ne serait « pas une solution institutionnelle adaptée aux besoins de la Corse ni aux attentes majoritaires des Corses », explique-t-il par exemple aujourd’hui dans un entretien au journal Le Monde. En revanche, son courant réclame « un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice » pour l’île, semblable à ce qui existe en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie. Cela supposerait de donner aux institutions de l’Île de beauté un véritable pouvoir législatif. Si les autonomistes affirment vouloir laisser à l’État les tâches régaliennes (police, armée, justice…), ils demandent le pouvoir législatif notamment dans le domaine économique et sur la fiscalité. Gilles Simeoni donne plusieurs exemples de domaine où l’assemblée de Corse devrait, selon lui, être souveraine : « La terre, la lutte contre la spéculation foncière et immobilière, la langue, le système éducatif, un système fiscal préférentiel pour les cœurs de villes et les zones défavorisées ». Fiscalement, les autonomistes réclament « un statut fiscal spécifique justifié par l’insularité et la faiblesse démographique », et un transfert des ressources fiscales, « à commencer par la TVA ».
Les autonomistes ont fixé leurs exigences en matière de délais : ils demandent que ce statut soit obtenu dans trois ans, et mis en œuvre dans dix ans.
Pour l’instant, la seule réaction officielle à ce scrutin est venue de Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, qui a salué dans un communiqué « le bon déroulement du scrutin » et a « assuré les nouveaux élus de la disponibilité du gouvernement pour, dans un esprit d’écoute, de dialogue et de respect mutuel, accompagner la création de la nouvelle collectivité et répondre aux nombreuses attentes exprimées par les Corses ». Le ministre de l’Intérieur évoque notamment les domaines « économiques, sociaux, environnementaux et de santé ».
Emmanuel Macron reçoit ce matin Édouard Philippe et Gérard Collomb, sans que l’on sache à l’heure où nous écrivons si cette rencontre donnera lieu à une déclaration du Premier ministre ou du président de la République sur l’avenir de la Corse.
F.L.
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