Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 17 mars 2020
Coronavirus

Épidémie : le service d'accueil des enfants des personnels soignants détaillé par le gouvernement

Afin de ralentir la propagation du Covid-19 et d’éviter l’engorgement du système de santé français, le gouvernement a confirmé, hier, la fermeture des établissements accueillant plus de dix enfants de moins de trois ans. Seuls ceux de « moins de dix enfants »  continueront d’être autorisés tandis que les assistants maternels pourront, eux, garder davantage d’enfants. Un service de garde spécifique doit être mis en place pour les personnels « indispensable à la gestion de crise »  et les collectivités sont invitées à développer localement, en lien avec le préfet et la PMI, des solutions d’accueil.

Les accueils de moins de dix enfants maintenus
Si « la concentration au sein d’un même établissement de plusieurs dizaines d’enfants est un facteur important »  de propagation du virus, « les structures qui accueillent un nombre d’enfants beaucoup plus réduit ne présentent pas les mêmes risques », a assuré, hier, la secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, Christelle Dubos, qui a estimé pouvoir « maintenir en fonctionnement des structures qui accueillent moins de dix enfants ». Ainsi, les micro-crèches resteront donc ouvertes mais les dérogations leur permettant d’accueillir exceptionnellement plus de dix enfants sont suspendues. De même, les assistants maternels pourront continuer leurs activités à domicile et voient le nombre d’enfants qu’ils peuvent garder passer de quatre à six. Des mesures appliquées depuis hier et qui resteront en vigueur jusqu’à « nouvel ordre ».

Service de garde pour les personnes indispensables à la gestion de la crise
Concernant l’accueil des enfants des personnes « indispensables à la gestion de la crise », un service de garde mis en place « région par région »  a été déployé depuis ce week-end. 
Les établissements d’accueil du jeune enfant rattaché à un établissement de santé, social, médico-social ou aux services de l’État chargé de la gestion de l’épidémie restent ainsi ouverts. Toutefois, au regard des préconisations sanitaires, l’organisation interne de ces crèches, halte-garderies ou encore multi-accueils doivent évoluer et permettre de composer des « groupes de dix enfants maximum, sans temps de rassemblement », indique Christelle Dubos.
Dans le détail, ce dispositif s’adresse à « tous les personnels des établissements de santé », aux personnels des établissements sociaux et médico-sociaux (Ehpad et Ehpa, établissements pour personnes handicapées, services d’aide à domicile, services infirmiers d’aide à domicile, lits d’accueil médicalisés et lits halte soins santé, nouveaux centres d’hébergement pour sans-abris malades du coronavirus et établissements d’accueil du jeune enfant maintenus ouverts), professionnels de santé libéraux (médecins, sages-femmes, infirmières, ambulanciers, pharmaciens et biologistes), aux personnels de crèche chargés d’accueillir en urgence les enfants des soignants et à ceux des services de l’État chargés de la gestion de l'épidémie (au ministère des Solidarités et de la Santé, en ARS et dans les préfectures).
Afin de permettre aux préfets de mieux connaître et juger les besoins, celui-ci peut dorénavant se référer au portail mon-enfant.fr qui permet aux personnels prioritaires de s’inscrire pour demander une place d’accueil pour leur enfant. Pour répondre aux besoins, les préfets pourront réquisitionner les établissements nécessaires.


« Développer localement des solutions d’accueil » 
Christelle Dubos a souligné que « les communes pourront développer localement des solutions d’accueil », en particulier « chez les assistants maternels ou via de la garde d’enfant au domicile des parents ». Elle évoque notamment la mobilisation des relais d’assistants maternels afin de « faciliter la rencontre entre professionnels de l’accueil du jeune enfant et parents en recherche de solutions d’accueil ».
En régions, les premières initiatives apparaissent déjà. Comme à Roubaix, qui met en place un dispositif « pour garder les enfants des soignants, policiers et pompiers », selon La Voix du Nord. Pour les enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise, la crèche du centre hospitalier, les écoles et une crèche de la ville sont ainsi déjà mobilisées. En Occitanie, « les écoles, collèges et lycées seront réquisitionnés », explique France Bleu. Les enfants « seront dans un premier temps accueillis dans leur établissement habituel, avant d'être redirigés dans un même établissement de proximité ». À Cahors, par exemple, « deux écoles ont été choisies »  par la mairie, « car les bâtiments sont séparés entre la maternelle et la primaire », selon La Dépêche. Dans la Nièvre, le « recensement était toujours en cours »  hier, indique le Journal du Centre qui observe que dans la région Bourgogne-Franche-Comté, « il y a des endroits où les choses se sont bien déroulées, d'autres moins », mais « une solution a été trouvé pour tout le monde ».

A.W.

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