Tourisme : au moins 30 % de pertes de recettes prévues cette année pour les acteurs de la filière
Le gouvernement, lors du Conseil des ministres d’hier, a fait le bilan de la saison touristique 2020, avec le constat d’une situation grave : le secteur du tourisme verra ses recettes baisser de 50 à 60 milliards d’euros cette année à cause de l'épidémie et de ses conséquences.
Les ministres concernés par le sujet ont introduit cette communication en soulignant que les résultats de cet été étaient « meilleurs que ceux redoutés au printemps dernier », même si les restrictions qui ont perduré après le confinement et, surtout, « les entraves aux déplacements internationaux », ont durement affecté le secteur. La quasi-absence de la clientèle internationale « n’a pu être intégralement compensée », mais plusieurs éléments additionnés ont permis de sauver la saison : la « mobilisation du marché domestique » (94 % des Français qui sont partis en vacances sont restés en France) ; la venue d’une clientèle « européenne de proximité » qui s’est rabattue sur la France faute de pouvoir partir plus loin ; la campagne de promotion lancée en juin par Atout France.
Cela dit, seuls 53 % des Français sont partis en vacances cet été – un chiffre très probablement influencé par les conséquences sociales de la crise.
Recettes en chute libre
Si les destinations « campagne » et « littoral » ont été plébiscitées par les vacanciers, la saison d’été a en revanche été très difficile dans les grandes villes, ainsi qu’en Corse et dans les Outre-mer. « À Paris, moins de la moitié des hôtels étaient ouverts et les taux d’occupation observés ont été particulièrement faibles. ». Les destinations « positionnées sur le haut de gamme » ont beaucoup souffert, du fait du manque de clientèle internationale. Assez logiquement – les touristes ayant globalement moins de pouvoir d’achat que les années normales – les gîtes, chambres d’hôtes et meublés ont été privilégiés, au détriment des hôtels.
Les seuls chiffres consolidés dont on dispose concernent le premier semestre, c’est-à-dire la période marquée par trois mois de confinement total. Sans surprise, les recettes touristiques se sont effondrées sur cette période (- 51,9 %), les seules recettes ayant été celles engrangées de janvier à mars. Sur l’ensemble de l’année, la perte devrait avoisiner les 30 à 35 %.
Engagement de l’État
La situation se dégradant à nouveau, avec une reprise de l’épidémie et un tourisme d’affaires se maintenant à des niveaux historiquement bas, l’État « maintiendra un engagement fort auprès des acteurs de la filière ». Le gouvernement a rappelé l’ampleur de cet engagement : le 14 mai, lors du comité interministériel du tourisme, 18 milliards d’euros ont été mobilisés. À ce jour, 13 milliards d’euros ont déjà été consommés, à travers notamment le PGE (prêt garanti par l’État) tourisme, qui a permis d’apporter presque 5 milliards d’euros de trésorerie à la restauration et 2,4 milliards d’euros à l’hôtellerie.
Le secteur devrait aussi profiter du plan de relance, avec en particulier les 50 millions d’euros consacrés par l’État à l’émergence de projets de « tourisme durable ».
Pour tirer un bilan « plus complet » de la saison, le gouvernement va réunir un nouveau comité interministériel tourisme « courant octobre ».
F.L.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Décret zones à faibles émissions : quelle usine à gaz !
Lutte contre l'habitat indigne : des procédures simplifiées à partir de 2021
Projet de fusion de Veolia et Suez : l'AMF fait part de ses « interrogations »
L'ancien préfet Michel Cadot succède à Jean Castex à la présidence de l'Agence nationale du sport