Situation en Guyane, fin de la gratuité des tests, coût de l'épidémie : les infos covid-19 du jour
Par Franck Lemarc
La carte de France de l’épidémie continue à se teindre en vert : environ 60 % des départements de métropole connaissent aujourd’hui un taux d’incidence inférieur à 50. Les exceptions se situent essentiellement autour de l’arc méditerranéen, en Île-de-France et autour de celle-ci, ainsi que sur toute la façade frontalière est du pays, de la Haute-Savoie à la Moselle. Mais de nombreux départements encore en orange sur la carte devraient basculer en vert dans les tous prochains jours, puisque le taux d’incidence y est à peine supérieur à 50 (53 dans le Lot, en Haute-Vienne, dans le Puy-de-Dôme, les Hautes-Pyrénées ou l’Ille-et-Vilaine, voire 51 en Haute-Garonne ou dans le Bas-Rhin). Rappelons que les départements qui auront atteint un taux d’incidence inférieur à 50 depuis plus de cinq jours le lundi 4 octobre connaîtront un allègement de certaines mesures sanitaires : les masques ne seront, notamment, plus obligatoires en intérieur pour les enfants des écoles élémentaires, et les jauges dans les commerces seront levées.
Flambée de l’épidémie en Guyane
La situation s’aggrave fortement, en revanche, en Guyane. Le taux d’incidence y était hier de 519 et il ne cesse d’augmenter. La situation y est hors de contrôle, selon l’ARS de Guyane qui note que le nombre de décès dus au covid-19 en une semaine (21) est le pire chiffre enregistré depuis le début de l’épidémie. Il y a eu 256 morts du covid-19 en Guyane depuis mars 2020 – autrement dit, presque 10 % d’entre eux sont morts en une seule semaine, la semaine dernière.
Le principal problème qui se pose en Guyane est le faible taux de vaccination : moins de 30 % de la population a reçu ne serait-ce qu’une première dose et, comme cela est aussi le cas aux Antilles, la résistance à la vaccination est plus forte qu’en métropole. Dans une interview à une radio locale, diffusée hier, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, se dit inquiet « d’un scénario de type antillais » en Guyane, avec des taux d’incidence qui pourraient flamber pendant plusieurs semaines et une crise « qui s’installe dans la durée ». Le ministre a annoncé que les 21 morts de la semaine passée étaient tous non vaccinés et que « les personnes qui occupaient les 36 lits de réanimation sont intégralement des personnes qui ne sont pas vaccinées ».
Contrairement à ce qui a été décidé pour les Antilles, le ministre a annoncé que l’obligation vaccinale pour les professionnels de santé s’appliquerait en Guyane : « La loi s’appliquera ». Il a simplement indiqué qu’elle s’appliquerait « avec discernement ». Rappelons qu’en Martinique et en Guadeloupe, le gouvernement avait annoncé un « sursis » dans l’application de l’obligation vaccinale jusqu’à la fin de la flambée épidémique.
Les tests resteront gratuits pour les plus jeunes
En métropole, le Premier ministre a donné quelques détails, dans une interview au journal Les Échos, sur le changement majeur qui a va intervenir le 15 octobre : la fin de la gratuité des tests. Annoncée dès le 12 juillet par le chef de l’État, la mesure est à la fois une mesure d’économies et une façon d’encourager les récalcitrants à se faire vacciner : pour avoir un pass sanitaire valide faute de vaccination, il faut en effet présenter un test positif de moins de 72 heures, et la dépense que va représenter un test tous les trois jours devrait être rédhibitoire pour beaucoup.
Le coût des tests n’a pas encore été officiellement annoncé, mais on peut en avoir une idée en regardant ce qui est facturé, depuis début juillet, aux touristes qui se font tester en France : environ 44 euros pour un test PCR et 25 euros pour un test antigénique.
Dans son interview aux Échos, le chef du gouvernement confirme que les tests resteront gratuits s’ils sont effectués sur prescription médicale. Il a également indiqué qu’ils resteraient gratuits « pour les mineurs ». Cette dernière déclaration reste à préciser : cela veut-il dire que toutes les personnes de moins de 18 ans bénéficieront des tests gratuits ? Ou le gouvernement suivra-t-il l’avis du Conseil scientifique, qui recommande la gratuité jusqu’à 16 ans ?
Dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022, le gouvernement a fléché 1,6 milliard d’euros vers le dépistage du covid-19. C’est deux à trois fois moins que ce que la gratuité des tests a coûté à la Sécu en 2021.
Une épidémie à 200 milliards
Sur le terrain économique toujours, le ministre des Comptes publics a chiffré, hier, sur CNews, le coût de la pandémie à « 170 à 200 milliards d’euros » : « 70 milliards de dépenses exceptionnelles en 2020 et 70 milliards en 2021. (…) Mais aussi les pertes de recettes qui se chiffrent en dizaines de milliards ». Le déficit de l’État a bondi à 9 % en 2020 et 8,1 % en 2021, a également indiqué Olivier Dussopt. Le gouvernement n’attend pas de retour à la normale immédiat, puisque le déficit est encore prévu à 5 % l’an prochain, très au-dessus de barre fatidique des 3 %. Dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le gouvernement a prévu une « réserve » de 5 milliards d’euros pour pouvoir faire face, le cas échéant, à une éventuelle reprise de l’épidémie.
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