Réouverture des commerces de proximité : l'AMF avance ses propositions
Dans une lettre adressée hier au Premier ministre, les responsables de l’AMF ont redemandé au gouvernement d’envisager « une réouverture progressive des commerces de proximité non alimentaires », sous un protocole sanitaire « strict ».
Le courrier, signé de François Baroin, André Laignel et Philippe Laurent, est accompagné d’une note précisant les mesures suggérées par l’AMF, après les travaux de sa commission Développement économique, commerce et tourisme. Il fait suite à une première demande, faite le 30 octobre par l’association, de « rétablir l’équité entre les différents acteurs économiques ». La préoccupation de l’association – outre la survie de nombreux petits commerces à l’asphyxie – est en particulier « d’éviter un retour massif des clients dans ces établissements à l’approche des fêtes de Noël, lorsqu’il deviendra inévitable d’organiser la reprise de leur activité » – affluence qui poserait naturellement de sérieux problèmes sanitaires.
Mesures sanitaires « strictes »
L’AMF propose donc la réouverture progressive des commerces non alimentaires dont « les librairies, les fleuristes, salons de coiffure, secteur de l’habillement », qui sont « en mesure d’appliquer un protocole sanitaire strict renforcé », la progressivité permettant « d’étaler le retour des clients ».
Il conviendrait non seulement de faire respecter les mesures sanitaires (contrôle des flux, désinfection, masque, recyclage de l’air…) mais y compris, envisage l’association, de réfléchir à durcir les jauges en matière de nombre de clients accueillis. La jauge de 4 m² par client, en vigueur aujourd’hui dans les hyper et supermarchés et les grandes surfaces, pourrait être imposée à tous les commerces, voire « élargie à 10 m² par exemple », en imposant aux commerçants d’afficher la capacité maximale du commerce à l’entrée. « Certains types de commerces pourraient également accueillir les clients uniquement sur rendez-vous. »
« Accompagnement »
L’association demande également – comme elle le fait avec constance depuis plusieurs années, d’ailleurs – un « accompagnement des commerçants et artisans à la transformation numérique », afin de leur permettre de mettre en place des sites internet permettant le click & collect.
L’AMF demande aussi que l’État « accompagne financièrement les solutions collectives de plateformes en ligne, portées par les associations de commerçants, les collectivités territoriales et les chambres consulaires ». Elle salue au passage la décision du gouvernement de verser 20 000 euros aux communes « qui souhaitent développer une plateforme locale de commerce en ligne regroupant l’ensemble des commerces de (la) ville », mais demande que cette aide soit également versée aux communes qui ont déjà pris cette initiative.
Elle propose aussi que l’État « cofinance les bons d’achat offerts par les communes à leurs administrés » et utilisables dans les seuls commerces de la ville. Cette initiative permet à la fois de soutenir les ménages, de « valoriser les commerçants et artisans locaux » et inciter les consommateurs à moins se tourner vers les géants du e-commerce.
Enfin, l’AMF demande une « sécurisation juridique » pour « les communes et EPCI qui soutiennent leurs commerces de proximité en leur apportant des solutions financières et matérielles ». Il s’agit là de sécuriser les initiatives diverses prises par les communes et EPCI, qu’il s’agisse de subventions, de campagne de communication, de « report ou exonérations de loyers commerciaux », etc.
Les sapins en vente dès demain
À noter enfin qu’un décret paru ce matin au Journal officiel permet de rétablir la vente « d’arbres de Noël » à partir du 20 novembre. Il n’est pas question de la réouverture au public des magasins spécialisés, mais de permettre la vente par livraison, retrait de commande ou « en extérieur ».
F.L.
Télécharger les propositions de l’AMF.
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