Les premières mesures de soutien au secteur de la culture
Alors que les équipements et lieux culturels ont été amenés à fermer ou été contraints par des restrictions lourdes depuis le début de semaine, le ministère de la Culture a mis en place une série de mesures afin de limiter les effets de la crise sanitaire qui touche le pays et « frappe de plein fouet les acteurs de la culture ».
Franck Riester va se « rapprocher » des collectivités
Face au « risque de disparition des structures culturelles, notamment les plus fragiles » , et afin d’assurer la « survie » de ces acteurs et « l’avenir même de notre modèle culturel », le ministre de la Culture, Franck Riester, dit, dans un communiqué paru mercredi, vouloir se « rapprocher très prochainement des collectivités locales, très impliquées dans le financement de la Culture dans notre pays, pour unir leurs actions, afin de soutenir au mieux les acteurs culturels ».
Outre les mesures transversales de soutien aux entreprises qui concernent les structures du secteur culturel (chômage partiel, délais de paiement, fonds de solidarité…), le ministère a dévoilé, pour chaque secteur, les « premières mesures » visant à soutenir les acteurs et professionnels de la culture en France.
Subventions maintenues et plans d’urgence
Pour le cinéma et l’audiovisuel, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) suspend le paiement de l’échéance de mars 2020 de la taxe sur les entrées en salles de spectacles cinématographiques (TSA), versera de manière anticipée les soutiens aux salles d’art et d’essai et à la distribution et continuera à assurer le paiement de ses aides. De plus, toutes les subventions attribuées aux manifestations annulées pour des raisons sanitaires resteront acquises « si elles ont déjà été versées, ou seront effectivement payées si elles ne l’ont pas encore été ».
Pour le secteur du spectacle vivant hors musical, et notamment le secteur du théâtre privé, le ministère prévoit des aides d’urgence qui pourront être allouées, à hauteur de 5 millions d’euros, « avec une attention particulière au maintien de l'emploi ». « Une attention particulière sera apportée à chacune » des structures labellisées ou subventionnées « en lien avec les collectivités territoriales impliquées dans leur financement ».
Pour la filière du livre, un plan d'urgence doté d’une première enveloppe de 5 millions d'euros doit être mis en place par le Centre national du livre (CNL) afin de « répondre aux difficultés immédiates des éditeurs, des auteurs et des libraires ». Les subventions versées par le CNL aux manifestations littéraires annulées pour des raisons sanitaires resteront acquises. « Une attention particulière sera portée à la rémunération des auteurs qui devaient participer à ces manifestations », indique le ministère. Le CNL devra, en outre, reporter les échéances des prêts accordés aux libraires et aux éditeurs.
Pour les arts plastiques, un fonds d’urgence doté, « dans un premier temps », de 2 millions d’euros doit être créé à destination des galeries d’art, des centres d’art labellisés et des artistes-auteurs. Il sera opéré par le Centre national des arts plastiques (CNAP) et les directions régionales des affaires culturelles (Drac). Dans le même temps, le CNAP assouplira également les modalités d'attribution de ses aides aux galeries tandis que les soutiens attribués pour leur participation aux diverses foires qui ont été reportées resteront, là aussi, acquis.
Pour la filière musicale, « un fonds de soutien sera mis en place à destination des professionnels les plus fragilisés et doté par le Centre national de la musique (CNM) d’une première enveloppe de 10 millions d’euros, qui pourra être complétée par des financements externes. Le CNM suspendra également pour le mois de mars 2020 la perception des taxes sur la billetterie », explique le ministère qui prévoit également des aides à destination de la presse et des médias.
Des mesures spécifiques pour les intermittents
Des mesures spécifiques en faveur des intermittents du spectacle (artistes interprètes et techniciens) sont également à l’étude et doivent être mises en œuvre « rapidement », selon le communiqué du ministre de la Culture qui demande aux structures les plus solides financièrement, ainsi qu’à ses opérateurs et aux structures subventionnées par l’Etat, « de faire jouer la solidarité en payant les cessions prévues aux compagnies et en honorant les cachets des intermittents afin de ne pas les fragiliser ».
A.W.
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