Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 9 avril 2020
Coronavirus

Les missions locales maintiennent la relation avec les jeunes

Les 440 missions locales ont toutes basculé en télétravail dès le 15 mars. Après quelques jours d'adaptation, les conseillers ont repris contact avec les jeunes qu'ils accompagnent, grâce notamment aux outils numériques. Les chiffres publiés par l'Union nationale des missions locales (UNML) sont impressionnants. La première semaine, 635 000 jeunes ont été contactés et 413 000 la semaine suivante. « Nous souhaitions nous assurer qu'ils avaient bien reçu et compris les messages de mise à l'abri et les informer que nous ne relâchions pas notre relation avec eux »  explique le président de l'UNML, Jean-Patrick Gille. On peut également être impressionné par la rapidité avec laquelle le réseau parvient à livrer de tels bilans. « Nous avons un système d'information interne qui permet cette réactivité »  précise son président. 
Le réseau a très vite mis en place des plans de continuité de l'activité. Pour à la fois ne pas perdre ni donc (trop) relâcher l'accompagnement des jeunes et rester en alerte pour continuer à faire entrer des jeunes dans un parcours d'accompagnement. « C'est nécessaire pour certaines urgences », justifie Jean-Patrick Gille. C'est pour cela que l'UNML a demandé – et obtenu - que les entrées en Garantie jeunes « soient suspendues pour privilégier les entrées de jeunes en Parcours d’accompagnement vers l’autonomie et l’emploi (PACEA), dont les conditions d’entrée sont plus souples, et qui permettra de débuter un accompagnement du jeune puis de basculer, si besoin, dans la phase intensive de la Garantie Jeune en sortie de confinement », précise l’UNML. 


Urgences sociales et de logement
Car même (et peut-être surtout ) en période de confinement, les urgences vont continuer… Des jeunes peuvent être amenés à devoir sortir d'un confinement familial devenu trop explosif. Or, comme une enquête flash menée dans le réseau du 24 au 26 mars sur les situations de mal-logement et d'urgence sociale, les possibilités d'hébergement se sont réduites. Voire sont nulles dans certains départements où les CHRS et autres dispositifs n'accueillent plus personne, faute de places. Localement, les trois quarts des missions interrogées ont mis en place des mesures d'urgence. Comme en mettant en œuvre avec des CCAS, des métropoles et des conseils départementaux, un accès facilité au fonds d’aide aux jeunes. Ou en prévoyant de verser directement des aides d'urgences, sur leurs fonds propres. Elles gardent le contact par sms et mail avec des jeunes, pour rester vigilantes sur ces urgences.
Le confinement accentue aussi les difficultés que peuvent rencontrer certaines missions locales en temps ordinaire. C'est particulièrement le cas des missions locales en milieu rural qui doivent faire avec un réseau de partenaires « moins dense ». C'est une autre information importante que fait remonter cette enquête flash. 


Penser déjà à demain 
Comme dans nombre de réseaux, les visioconférences se multiplient à l'échelle nationale, avec les unions régionales, et au sein de ces unions. « On se parle presque plus qu'avant », glisse le président. L'UNML travaille déjà à l'après. A court terme, c'est notamment la reprise d'emploi et les opportunités pour certaines jeunes que les missions veulent saisir. « On pense au portage de repas à domicile qui pourrait être une activité intéressante pour le parcours de certains jeunes »  détaille Jean-Patrick Gille. A moyen terme, l'UNML va travailler au plan de sortie du confinement. Et aux moyens « de participer à la reprise d'activité du pays et à ses conséquences sur la jeunesse ». En interne, ce sont aussi sans doute les nouvelles façons de travailler ainsi éprouvées (télétravail, utilisation des réseaux sociaux etc.) qui seront évaluées et pourraient alimenter un nouvel agenda social.

E.S.

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