Impayés de loyers : Action Logement met en place une aide de 150 euros pour les personnes fragilisées par la crise
Tous les demandeurs d’emplois ou salariés du secteur privé gagnant moins de 1,5 smic et qui ont subi une baisse de leurs revenus d’au moins 15 % ou une hausse significative de leurs dépenses liée à la crise sanitaire pourront bénéficier d’une aide de 150 euros par mois, renouvelable une fois.
Une seule aide par ménage
Action Logement va ainsi débloquer 100 millions d’euros pour ce nouveau dispositif qui vise à soulager les demandeurs d’emplois et les salariés fragilisés par la crise sanitaire qui ont des difficultés à payer leur loyer ou leurs échéances de prêt immobilier. Cette aide financière est d’ores et déjà effective avec effet rétroactif à compter du 1er avril 2020.
Ce dispositif concerne aussi bien les locataires du parc privé, social et intermédiaire, les locataires de résidences collectives d’hébergement (hors Crous) que les ménages accédant à la propriété.
Il est destiné à tous les salariés du secteur privé qui ont eu à subir une baisse de leurs revenus d’au moins 15 % à la suite de la mise en place de mesure de chômage partiel ou une hausse significative de leurs dépenses. Et ce, « quelles que soient leur ancienneté et la nature de leur contrat de travail », ont précisé, hier, Action logement (ex-1% Logement) et le ministère du Logement dans un communiqué commun. Il vise également les salariés ayant eu à connaître des « surcoûts de loyer » du fait de la crise sanitaire « en maintenant une double résidence pour motif professionnel ». Pour être éligibles à cette aide, les salariés devront, toutefois avoir des ressources inférieures à 1,5 smic. Les demandeurs d’emplois peuvent aussi en bénéficier.
Les locataires et propriétaires de logement qui répondent à ces conditions pourront ainsi obtenir une « aide forfaitaire » d’un montant de 150 euros par mois pendant une durée maximum de deux mois. « Une seule aide par ménage peut être accordée », souligne le communiqué.
Des impayés en légère hausse
Sur le terrain, si la situation n'a globalement rien d'alarmant, pour l'instant, quelques signaux d’alerte se font jour. Fin mai, les propriétaires privés de l'UNPI n'avaient ainsi pas réellement observé, depuis le début du confinement, de hausse significative des impayés de loyers, sauf dans « quelques poches de la banlieue parisienne ». Des observations qui confirment les analyses du dernier baromètre de l’Agence nationale pour l’information sur le logement (Anil) qui a constaté que la hausse des consultations dans ses agences départementales (Adil) a été « particulièrement sensible » dans les départements de Seine-Saint-Denis, des Hauts-de-Seine ou du Val-de-Marne... mais aussi à Paris, en Seine-Maritime ou encore dans les Bouches-du-Rhône.
La ligne téléphonique « SOS Loyers impayés », mise en place par l’Anil, a ainsi vu le nombre d’appels « significativement augmenter (...) de 1 475 en janvier à 3 964 en avril » au niveau national, avant, toutefois, de redescendre à « 2 604 en mai ». De son côté, l'Union sociale pour l'habitat (USH) observait, fin avril, que le nombre d’impayés était passé à 4,8 % au lieu de 4 % habituellement à la même période. Ce qui représenterait tout de même 200 millions d'euros de loyers non perçus.
La hausse des consultations des Adil a été, sans surprise, « particulièrement notable » chez les salariés du secteur privé, mais aussi les demandeurs d’emploi et les étudiants. Etant donné qu’une « part importante de la situation de ces ménages relevait de la crise du covid-19 pendant la période du confinement », cette part s’est « nettement amoindri » courant mai.
De la même manière, le nombre de consultations des Adil par les locataires du parc privé (avant qu’il n’y ait de démarche ou de mise en demeure de la part du bailleur) était « plus de deux fois supérieur au niveau moyen » au mois d’avril. Depuis, cette « forte hausse » de sollicitations des Adil sur les impayés a décru, mais reste à « un niveau supérieur au niveau moyen ». Et l’Anil d’ajouter que cette situation « ne présage pas des évolutions dans les semaines à venir ».
A.W.
Consulter le dernier baromètre de l’Anil.
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