Covid-19 : le point sur les annonces des dernières 24 heures
En déplacement à Valenciennes, hier, le président de la République a annoncé l’accès à la vaccination, plus tôt que prévu, de nouvelles catégories de la population.
Élargissement de la vaccination
Parmi les personnes n’étant pas atteintes de facteurs de comorbidités – ce que l’on appelle la population générale – seules celles de 75 ans et plus avaient, jusqu’à présent, le droit de se faire vacciner. Emmanuel Macron a annoncé hier qu’à partir de samedi, le seuil serait abaissé à 70 ans. Cette nouvelle tranche (70-74 ans) représente 3,5 millions de personnes.
Pour expliquer cette décision, le ministère de la Santé brandit le risque d’une « perte de doses » : en effet, les prises de rendez-vous pour les personnes de plus de 75 ans ralentissent, et tous les créneaux ne sont pas remplis, selon les « remontées de terrain » enregistrées par le ministère. Afin de ne pas risquer de gâcher des doses de vaccins – dont le temps de conservation est limité – le gouvernement a donc décider d’élargir, un peu, la vaccination. Olivier Véran a estimé hier qu’il faudrait « deux semaines au moins, peut-être trois », pour vacciner cette tranche d’âge. « Nous descendrons ensuite à 65 ans, puis à 60 ans. » Selon ces déclarations, l’ouverture de la vaccination aux 65 ans et plus devrait donc intervenir entre le 10 et le 17 avril.
Par ailleurs, il a été annoncé hier, à l’Assemblée nationale, par le ministre des Solidarités et de la Santé, que l’Assurance maladie va appeler, au téléphone, « toutes les personnes âgées de 75 ans et plus qui n’ont pas encore été vaccinées pour leur dire ‘’Venez, vous avez une place’’ ».
Enfin, le chef de l’État a annoncé hier que les enseignants pourraient accéder à la vaccination à partir du milieu ou de la fin du mois d’avril. Le gouvernement n’accède pas à la revendication des syndicats d’enseignants, qui demandent une vaccination immédiate, estimant que cette profession est particulièrement exposée. L’exécutif reste fidèle à sa stratégie, qui est de privilégier avant tout le critère de l’âge. Olivier Véran l’a répété hier devant les députés : « Quel est le principal facteur de risque de contracter une forme grave du covid-19 ? Ce n’est pas de travailler dans tel ou tel établissement, d’avoir telle ou telle profession (…). Le principal facteur, (…), c’est l’âge. C’est donc en fonction de l’âge que nous fonctionnons. »
Couvre-feu en Martinique, inquiétudes à La Réunion
Il a également été annoncé hier qu’un couvre-feu serait instauré en Martinique, à partir de vendredi soir et pour au moins trois semaines. Le couvre-feu sera en vigueur de 22 h à 5 h, période pendant laquelle les habitants ne pourront sortir sans attestation, les établissements recevant du public et, en particulier, ceux qui ont une activité de restauration à emporter, seront fermés.
La Martinique fait en effet face à une recrudescence de l’épidémie, « sous l’effet conjugué du relâchement des comportements et de la circulation du variant anglais », a expliqué hier le préfet, Stanislas Cazelles. Le nombre de cas a presque doublé en une semaine, passant de 252 à plus de 400.
La situation de l’île de La Réunion a également été évoquée hier, lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Le ministre des Solidarités et de la Santé a reconnu qu’elle était « très tendue ». Il répondait à une question de la députée réunionnaise Nadia Ramassamy, qui a déploré que les territoires ultramarins soient nettement moins vaccinés que la métropole : alors que 9,2 % de la population métropolitaine a reçu au moins une dose de vaccin, ce chiffre est de « 3,5 % à La Réunion, 2,6 % en Guyane et seulement 1,7 % en Guadeloupe ». Le ministre a reconnu une situation préoccupante en particulier à La Réunion, particulièrement touchée par le variant dit sud-africain. Il a annoncé une nette augmentation du nombre de doses de vaccins envoyées dans l’île, ainsi qu’une mesure particulière : l’âge ouvrant droit à la vaccination à La Réunion sera abaissé dès samedi à 60 ans (contre 70 ans en métropole), « compte tenu de l’âge moyen de la population ».
Modifications à la marge du décret du 29 octobre
Le gouvernement avait promis quelques « ajustements » au décret prescrivant les mesures de lutte contre l’épidémie, après les modifications entrées en vigueur samedi dernier. Un nouveau décret est paru ce matin, intégrant de légères modifications. Non pas, comme l’espéraient certains professionnels, sur la liste des commerces ayant le droit de rester ouverts, mais sur les conditions de déplacement en journée dans les 16 départements en alerte maximale. Il a été ajouté à la liste des déplacements autorisés ceux « liés à une prestation de service », dès lors que celle-ci n’est pas interdite.
Outre une modification rédactionnelle concernant les groupes périscolaires, le nouveau décret apporte une nouvelle précision : les transporteurs routiers sont désormais exonérés de l’obligation de présenter un test de dépistage lorsqu’ils embarquent du Royaume-Uni vers la France.
Situation générale
En ce qui concerne le développement de l’épidémie, la situation continue de s’aggraver. Signe de la gravité de la situation en Île-de-France : l’ARS, qui avait déjà demandé aux établissements de santé de déprogrammer 40 % des interventions non urgentes, demande à présent d’en reporter « 80 % », afin de tenter de dégager des places – et du personnel – supplémentaire en réanimation.
L’épidémie gagne également du terrain hors de l’Île-de-France : de nouveaux départements se rapprochent un peu plus de la barre d’un taux d’incidence à 300 pour 100 000. C’est le cas, depuis hier, de l’Orne, de l’Indre-et-Loire, de la Lozère, de la Haute-Savoie, du Jura. La Nièvre et le Vaucluse ont, depuis hier, dépassé ce taux. L’un des départements qui inquiètent le plus les autorités sanitaires est l’Aube, avec un taux d’incidence à 446 et des capacités hospitalières déjà saturées.
Un Conseil de défense sanitaire se tient ce matin, comme tous les mercredis, à l’Élysée, qui va décider des mesures à prendre d’ici à la fin de la semaine.
Franck Lemarc
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