Maire-info
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Édition du mardi 22 juin 2021
Coronavirus

Concerts debout dès le 30 juin et réouverture des discothèques le 9 juillet

C'est apparemment le bout du tunnel pour les gérants de discothèques, seules structures à n'avoir jamais pu rouvrir depuis le mois de mars 2020. Hier, Bercy et le ministère de la Culture ont annoncé une réouverture - avec un protocole strict - le 9 juillet. 

Par Franck Lemarc

Première décision confirmée hier par Alain Griset (ministre chargé des Petites et moyennes entreprises) et Roselyne Bachelot (ministre de la Culture) : les concerts et festivals « debout », interdits jusqu’à présent, pourront bien reprendre dès le 30 juin. Si la date était déjà connue, les conditions restaient à fixer. 
Comme pour tous les grands événements de loisir, un pass sanitaire sera exigé dès lors que plus de 1000 personnes seront accueillies. À partir du moment où le pass sanitaire sera présenté, le masque ne sera plus obligatoire – même en intérieur – mais seulement « recommandé ». Il restera de mise, en revanche, pour les événements regroupant moins de 1000 personnes. La jauge a été fixée à 75 % pour les concerts en intérieur (et non 65 % comme dans tous les autres événements) et, surtout, il n’y aura plus de jauge pour les concerts en extérieur, qui pourront accueillir des spectateurs à leur capacité maximale. Plus de « plafond », non plus : la barre des 5 000 participants au maximum, qui s’applique aujourd’hui dans les stades, salles de concert, etc., n’existera plus. 
Ces mesures seront réévaluées « mi-septembre ». D’ici à la fin du mois d’août, les structures qui n’auront pu reprendre une activité normale continueront de percevoir les aides de l’État (fonds de solidarité, prise en charge partielle des coûts fixes, chômage partiel). 

Pass sanitaire dans toutes les discothèques

Quant aux discothèques et autres « salles de danse », elles vont enfin pouvoir rouvrir leurs portes à compter du 9 juillet. Le protocole qui a été adopté après « concertation avec les professionnels du secteur »  est assez sévère : en particulier, il impose la présentation du pass sanitaire à l’entrée de tous les établissements – pas question donc, ici, de barre à 1000 personnes. Comme pour les concerts, le port du masque ne sera pas obligatoire, puisque les personnes auront présenté leur pass. Même jauges également que pour les festivals : 75 % en intérieur et 100 % en extérieur. 
Un point reste assez obscur dans le communiqué des deux ministres : il évoque « le téléchargement et l’activation obligatoire [de l’application] TousAntiCovid Signal »  ; mais mentionne aussi l’utilisation du « cahier de rappel ». C’est le mot « obligatoire »  qui interroge : jusqu’à présent, le gouvernement s’est toujours engagé à ce que l’utilisation de TousAntiCovid soit toujours basée sur le volontariat. Ce point est à éclaircir. 

Des professionnels divisés

Naturellement, l’annonce d’une réouverture le 9 juillet, après 18 mois de fermeture totale, est une bouffée d’oxygène pour les professionnels, d’autant plus que l’été est la saison la plus profitable pour ce secteur. Néanmoins, de nombreux gérants se sont exprimés, depuis hier, pour estimer que ces conditions seront « très difficiles » : le public des discothèques est majoritairement jeune, et les jeunes sont la catégorie la moins vaccinée dans le pays. Faute de pouvoir présenter un certificat de vaccination complète, les personnes devront donc avoir réalisé un test PCR ou antigénique dans les 48 h précédant leur sortie en boîte de nuit, et nombre de professionnels estiment que ce sera un frein à la fréquentation. 
Un certain nombre de gérants ont donc d’ores et déjà annoncé qu’ils ne rouvriraient pas avant le mois de septembre et un nouvel assouplissement des mesures sanitaires, d’autant que le gouvernement s’est, là encore, engagé à ce que les établissements qui ne rouvrent pas puissent continuer de percevoir des aides jusqu’à la fin de l’été. 
La période de réouverture sera aussi l’occasion de savoir combien de victimes, en termes économiques, aura fait la crise sanitaire dans ce secteur qui compte quelque 1 600 établissements dans le pays. En avril, l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) déplorait déjà la fermeture définitive d’une centaine d’établissements. 

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