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Édition du lundi 15 décembre 2025
Montagne

Conseil national de la montagne : une réunion, pas d'annonces concrètes

Le Conseil national de la montagne s'est réuni vendredi 12 décembre, pour la première fois depuis trois ans. Au menu, un bilan du Plan avenir montagne de 2021 et le lancement de l'élaboration d'une nouvelle feuille de route pour l'adaptation de la montagne au changement climatique. 

Par Franck Lemarc

En présence de ministres Françoise Gatel (Décentralisation et Aménagement du territoire) et Michel Fournier (Ruralité), le Conseil national de la montagne (CNM) s’est réuni à Paris, après une longue période d’inactivité de trois ans.

Ce Conseil, pour mémoire, a été créé il y a quarante ans et est composé de 69 membres issus de quatre collèges : les élus, les représentants des massifs, les acteurs socio-économiques et les associations et parcs nationaux. 

Plan avenir montagne

Françoise Gatel a rappelé que la montagne est le lieu « où se révèle parfois plus brutalement qu’ailleurs la réalité des transitions que traverse notre pays. Le changement climatique y est déjà visible, tangible, parfois douloureux. Le modèle touristique, qui dépend encore largement de la neige, s’y réinvente. Les défis du logement, de la mobilité, de l’accès aux services publics ou du vieillissement y prennent une acuité particulière. » 

C’est pour faire face à ces défis qu’a été lancé en 2021 le Plan avenir montagne, dont un premier bilan a été fait lors de cette réunion. Doté de 331 millions d’euros sur deux ans (300 millions pour l’investissement et 31 millions pour l’ingénierie), ce plan s’est vu fixer trois priorités : favoriser la diversification de l’offre touristique, accélérer la transition écologique des activités touristiques de montagne et dynamiser l’immobilier de loisirs, afin notamment « d’enrayer la formation de lits froids »  (logements inoccupés la quasi-totalité de l'année). 

Les 300 millions dédiés à l’investissement ont permis de soutenir « 486 projets », sur des sujets aussi variés que « la diversification touristique, la transition écologique ou l’immobilier de loisirs, avec une forte représentation d’hébergements, d’équipements quatre saisons, de valorisation du patrimoine naturel et de préservation des sentiers et de la biodiversité ». Mais les délais très contraints (deux ans) ont été un frein : ils ont « obligé les acteurs à orienter des crédits vers des projets prêts à démarrer et n’ont pas permis de soutenir l’ensemble des projets identifiés grâce à l’ingénierie », souligne le gouvernement dans son dossier de presse. 

Quant aux crédits destinés à l’ingénierie, ils ont permis d’accompagner « 62 territoires », avec pour chaque projet sélectionné le financement complet par l’État d’un chef de projet et un appui du Cerema. Un autre appel à manifestation d’intérêt, « Avenir montagnes mobilités », a permis de soutenir 99 territoires sur des projets de mobilité durable – le gouvernement se félicitant que « 76 % des lauréats ont indiqué que leur projet n’aurait pu être mené »  sans ce soutien. 

Héritage

Le CNM s’est également penché sur la préparation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2030. Le gouvernement indique que, comme pour les JOP de Paris, « l’héritage »  sera au cœur du projet, avec l’ambition de « développer la pratique sportive pour tous, maximiser les retombées économiques locales et favoriser l’inclusion ». Il reste à espérer que ces promesses seront davantage tenues que pour les JO de Paris – bien des acteurs constatant qu’un an et demi plus tard, la baisse drastique des crédits du sport ne va pas permettre de percevoir ce fameux « héritage »  des Jeux. 

Bien peu de concret

Enfin, les élus de l’Anem (Association nationale des élus de la montagne) ont livré aux ministres un premier calendrier sur « la feuille de route »  qu’il leur a été demandé d’élaborer « pour accompagner les territoires face aux risques climatiques et aux nouveaux enjeux économiques et sociaux ». Cette feuille de route sera remise au gouvernement début 2026, avant un « rapport détaillé »  prévu pour le printemps. 

L’Anem souhaite également un « Acte III »  de la loi Montagne, et fera des propositions en ce sens dès cette semaine. 

De l’avis de certains participants, cette réunion du CNM a été bien formelle et n’a pas permis de véritables discussions et échanges, le gouvernement se contentant de présenter son bilan du Plan avenir montagne. Il semble toutefois que le gouvernement souhaite ressusciter cette institution en sommeil et, surtout, très menacée : elle est dans le viseur d’un certain nombre de parlementaires qui, au nom de la simplification, veulent la supprimer. Le gouvernement n’y semble pas prêt, et  a d’ores et déjà annoncé une nouvelle réunion dès le début de l’année prochaine.

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