David Lisnard, nouveau président de l'AMF
Par Franck Lemarc
David Lisnard, 52 ans, maire de Cannes, sera donc le président de l’AMF pour les trois années à venir. Il a recueilli les suffrages de 6 913 maires, contre 4 176 à son concurrent, Philippe Laurent, le maire de Sceaux.
Plus de 11 000 votants
Le scrutin se déroulait, pour la première fois, de manière entièrement dématérialisée, et n’était donc pas seulement ouvert aux congressistes mais à tous les adhérents à jour de leur cotisation. Sur 34 155 élus inscrits, 11 577 ont pris part au vote, soit un taux de participation de 33,9 %.
Il y a deux manières d’analyser ce chiffre, selon le vieux principe du verre à moitié plein ou à moitié vide. D’un point de vue positif, ce chiffre est en très nette augmentation par rapport aux précédents scrutins et semble même être le plus élevé jamais constaté dans une élection à la présidence de l’AMF. Pour mémoire, en 2017, seulement 3 131 élus avaient participé au vote. Leur nombre a donc presque quadruplé, ce qui le rend « historique », comme l'a relevé le nouveau président.
On peut néanmoins dire aussi, à l’inverse, que le taux d’abstention a été de plus de 66 %, c’est-à-dire qu’un tiers seulement des maires ont participé à l’élection du président de leur association, alors même que l’accès au vote était très simple, puisqu’il était possible de voter depuis son smartphone ou sa tablette.
« Revitaliser nos communes »
Dès la proclamation des résultats par le président de la commission électorale, Guy Geoffroy, dans le grand auditorium, David Lisnard est monté sur la scène pour une courte déclaration, exprimant sa « reconnaissance » aux maires qui lui ont fait largement confiance ainsi qu’à François Baroin et Jacques Pélissard pour leur soutien. Le maire de Cannes a assuré aux maires « qui ont fait un choix différent » qu’il serait naturellement « aussi à leur service ». « Notre association est bien celle de tous les maires de France et je serai le garant de cette représentativité comme de l’indépendance de l’AMF. C’est là que résident notre légitimité et notre crédibilité. »
Quelques minutes plus tard, le nouveau président a participé à une conférence de presse en compagnie d’André Laignel. Il a notamment déclaré que « la ligne choisie (par les maires) est claire : c’est la ligne l’indépendance de l’AMF, du respect de sa vocation même : défendre les intérêts des communes en transcendant les clivages politiques, géographiques, économiques et démographiques. » Le maire de Cannes s’est engagé à rassembler « les représentants des deux équipes pour que nous n’en fassions qu’une : l’équipe de l’AMF ».
David Lisnard a ensuite appelé à se mettre « immédiatement au travail », sur les bases de son programme électoral : « Comment revitaliser nos communes ? Comment retrouver de la simplicité dans l’organisation des pouvoirs publics ? Comment faire en sorte que nous ne soyons dans une position de quémandeur par rapport à l’État mais de partenaires ? ».
Interrogé lors de cette conférence de presse sur la position à venir de l’AMF, dans le débat présidentiel, sur la réforme de la taxe d’habitation, David Lisnard, sans préjuger de ce que décideront les instances de l’AMF, a rappelé la sienne : celle d’une « remise à plat profonde de la fiscalité locale », avec un seul impôt par strate, « avec pour les communes une fiscalité de résidence ». « Ces principes-là doivent être retrouvés, et je pense que nous proposerons des axes de travail clairs en la matière. »
Philippe Laurent « disponible »
Dans le même temps, le concurrent de David Lisnard, Philippe Laurent, a publié un bref communiqué de presse pour féliciter son adversaire et l’assurer de sa « disponibilité pour travailler dans l’intérêt des communes de France » et « dans un esprit de rassemblement ». Le maire de Sceaux conclut son communiqué en assurant : « Vous pouvez compter sur notre engagement pour veiller au respect des valeurs de notre maison commune ».
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