Commande publique : en 2024, les collectivités « tirent leur épingle du jeu »
Par A.W.
Au premier semestre 2024, la commande publique « recule fortement » par rapport à la même période l’an passé et subit une baisse de 5,3 %. Ce sont les premiers enseignements de la dernière édition du baromètre de la commande publique réalisé par Intercommunalités de France et la Banque des Territoires, fondé sur une analyse des appels d’offre conclus par les collectivités.
La commande publique représentait ainsi 45,9 milliards d’euros sur les six premiers mois de 2024, contre 48,4 milliards d’euros sur la même période en 2023. En cause, « le retour à des prix « normalisés » par rapport à l’inflation sur un certain nombre de dépenses » qui peut « en partie expliquer cette baisse », expliquent les auteurs du baromètre.
Légère hausse pour les communes
« On constate également une baisse du nombre de marchés et dans le même temps, une hausse de leur coût moyen. Pour faire face à l’inflation, les acheteurs semblent confrontés à des choix. Les prix de l’énergie et des matières premières, qui ont connu une forte inflation, peuvent l’expliquer », détaillent-ils.
Mais, comme en 2023, les collectivités « tirent leur épingle du jeu » par rapport aux autres acteurs publics (- 8 %) et sont quasiment les seules à voir leurs achats légèrement progresser, à hauteur de 1,3 % en ne tenant pas compte de l’inflation.
Les communes, qui pèsent pour moitié dans la commande publique des collectivités, voient ainsi leur commande publique augmenter de 1,5 % au premier semestre, loin derrière les régions (+ 17,9 %) et les syndicats intercommunaux (+ 8,9 %). Ces derniers pèsent, toutefois bien moins : respectivement 5 % et 11 % de la commande publique des collectivités. Du côté des intercommunalités, les achats sont en légère baisse de 1,1 %.
Si les régions présentent « un profil atypique » qui s’explique par « des marchés dont les dates d’effets peuvent s’étaler sur plusieurs années », le bloc local (communes, intercommunalités et syndicats) a un « profil particulier », « presqu’à contretemps de la conjoncture économique », selon le baromètre.
Fait notable : après avoir vu leurs achats stagner en 2023, les départements accusent un « net repli » au premier semestre (-10 %), « en lien sans doute avec la chute des DMTO qui affaiblit fortement leur pouvoir d’achat ».
L’importance des marchés de travaux
En 2023, le montant de la commande publique avait progressé à hauteur de 4,4 % et s’était rapproché des niveaux d’achats réalisés avant la crise sanitaire de 2020. Cependant, cette évolution est à nuancer puisque la commande publique en 2023 semble avoir été « portée par l’inflation ».
En 2023, ce sont notamment les collectivités qui « tirent en avant les carnets de commandes des entreprises (+ 4,3 %) » tandis que l’État (-1 %) et les opérateurs publics (-5,3 %) sont « nettement moins dynamiques ».
A noter que la moitié des achats publics (49 %) ont été attribués à des PME, tandis que les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les microentreprises ont concentré respectivement 27 % et 16 % des marchés.
L’importance des marchés de travaux pour les collectivités est manifeste puisqu’ils représentent 53 % des achats, contre 47 % pour l’ensemble des acheteurs publics.
« Ce poids est encore plus important pour les communes : les marchés de travaux pèsent pour 61 % de leurs carnets de commande. Ils correspondent à des travaux neufs, d’entretien et de rénovation concernant l’ensemble des équipements et bâtiments publics dont les communes ont la charge : travaux de voirie, aménagements d’infrastructures et de réseaux... » , expliquent les auteurs du baromètre.
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