Maire-info
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Édition du jeudi 3 février 2022
Handicap

Comité interministériel du handicap : quelques nouvelles mesures dans un contexte de crise du secteur médico-social

Le Premier ministre, Jean Castex, présidait aujourd'hui le dernier comité interministériel du handicap du quinquennat alors que le secteur médico-social fait face à une crise sans précédent due à l'hémorragie de personnels. Tournées vers l'élection présidentielle, les associations ont déjà présenté leurs « cinq revendications prioritaires ».

Par A.W.

Le sixième et dernier comité interministériel du handicap (CIH) du quinquennat d'Emmanuel Macron s’est ouvert ce matin dans un contexte de fortes inquiétudes pour le secteur médico-social, qui traverse une crise majeure due à l'hémorragie de personnels. Les associations de défense des personnes handicapées ont d’ailleurs fait savoir qu’elles attendaient des « réponses concrètes et urgentes »  pour sauver le secteur.

Élections : un mémento pour les assesseurs

Aucune annonce majeure n’était toutefois réellement attendue, bien que le gouvernement ait promis de « continuer à consolider les chantiers en cours ». 

Parmi les annonces présentées dans le dossier de presse dédié à ce CIH, qui s'est ouvert à 10 heures, le gouvernement détaille ce qu’il nomme les « mesures actées pour 2022 ». En ce qui concerne la scolarité, il annonce notamment la mise en place de 4 000 accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) supplémentaires à la rentrée 2022, la poursuite du déploiement des « unités d’enseignement autisme »  en maternelle et en élémentaire « avec un objectif d’au moins 380 dispositifs visé pour 2022 »  ainsi que « la généralisation sur tout le territoire des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial) et la poursuite de l’organisation d’ateliers territoriaux sur le thème de l’école inclusive ».

Entre autres annonces, l'exécutif prévoit également de « garantir l’accès de tout agent de la fonction publique d’État à un référent handicap dont la fonction est reconnue et professionnalisée », le déploiement de référents handicap dans les structures de médecine d’urgence (SAMU, SMUR, centres 15 et 114) ainsi que dans les établissements de santé ou encore la simplification de l’accès des personnes aux établissements et services médico-sociaux (ESMS).

Enfin, trois mémentos devraient être publiés sur l’accessibilité des élections à destination des candidats à l’élection présidentielle, des médias et des assesseurs des bureaux de vote.

« Autosatisfaction » 

Le Premier ministre, Jean Castex, et la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, dressent, par ailleurs, leur bilan et se félicitent des avancées des derniers comités interministériels qui ont permis de « mettre en œuvre des actions concrètes pour simplifier la vie quotidienne des 12 millions de nos concitoyens en situation de handicap et leurs 8 millions d’aidants ».

Et ceux-ci de citer le développement du service public de l’école inclusive qui permet désormais « la scolarisation de 400 000 enfants en situation de handicap à l’école ordinaire », le développement de solutions d’accompagnement de proximité telles que l’habitat inclusif, ainsi que l’aide à l’embauche qui a permis « le recrutement de 27 000 travailleurs handicapés ». « D’autres mesures ont été prises pour faciliter l’accès aux droits, avec le développement des droits à vie (150 000 personnes en sont bénéficiaires) mais aussi l’amélioration de la compensation de tous les handicaps », soulignent-ils.

« Ce gouvernement aime bien l’autosatisfaction », avait pourtant déjà taclé, mardi, Arnaud de Broca, président du collectif Handicaps (qui regroupe 51 associations nationales représentatives des personnes en situation de handicap, de leur famille et des proches aidants), rappelant que si de nombreux chantiers ont été ouverts durant le quinquennat, ils n’ont pas tous permis d’améliorer les conditions de vie des personnes handicapées.

S’il y a bien eu des « mesures positives réelles »  (accès au vote des personnes handicapées sous tutelle, ouverture de certains droits sans limitation de durée…), « le sentiment principal est celui d'une déception », a-t-il expliqué. « Pour chaque mesure positive, il y a un côté obscur », aux yeux du Collectif. Que ce soit en termes d'accessibilité, d’allocation adulte handicapé (le refus du gouvernement à individualiser l’AAH a été très contesté, en juillet dernier, lors du précédent CIH), d’éducation ou encore de prestation de compensation du handicap (PCH).

Cinq revendications des associations

Afin de tenter d’imposer le sujet dans la campagne présidentielle, le collectif vient de lister ses demandes les plus urgentes à destination du prochain locataire de l’Elysée (et invite tous les candidats les 3 et 15 mars, à participer à un « grand oral »  en visioconférence). Elles se déclinent notamment sous « cinq revendications prioritaires ».

Les 51 associations du collectif souhaitent ainsi l’inscription dans la Constitution du principe de l’accessibilité universelle, la création d’une prestation universelle d’autonomie « sans exclusion d’aucune situation de handicap », et la mise en place d'un revenu minimum d'existence au moins égal au seuil de pauvreté.

Elles demandent également le « renforcement de la participation des personnes en situation de handicap dans les processus de prise de décision publique à tous les niveaux (national, régional et municipal) »  et une garantie de qualité de l’accompagnement grâce à « une valorisation des compétences, des métiers et des carrières ». 

En pleine crise, le secteur du médico-social peine à recruter. Il manque 30 000 postes (5 % des effectifs), ce qui « pèse sur les personnes handicapées et leurs familles ».


 

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