Les communes ayant des habitants à hauts revenus ont une situation financière « plus favorable » que les autres
Par A.W.
La Direction générale des collectivités territoriales (DGCL) vient de publier, dans son dernier bulletin d'information statistique (Bis), une analyse de la situation financière des communes selon les revenus de leurs habitants.
Sans grande surprise, l’auteur de l’étude constate que la situation financière des communes ayant des habitants à hauts revenus se révèle globalement plus favorable et que celles-ci investissent davantage dans certains secteurs et dans leurs équipements.
Littoraux et régions frontalières
Les communes dont les habitants disposent d’un revenu moyen important sont situées principalement le long des littoraux et les régions frontalières avec la Suisse, l’Allemagne et le Luxembourg, mais aussi dans les zones périphériques des grands centres urbains.
« Elles appartiennent majoritairement à des aires d’attraction des villes de plus de 200 000 habitants », alors que les communes dont les habitants sont les moins aisés se situent principalement dans « des petites aires ou hors des aires d’attraction des villes », observe la DGCL.
Cette géographie diffère ainsi de celle des communes analysées selon leurs recettes de fonctionnement par habitant, « en raison notamment de leur modèle de financement, qui ne repose que partiellement sur les revenus des habitants ».
Ainsi, « les communes ayant les recettes de fonctionnement par habitant plus importantes sont situées en Île-de-France, sur le littoral aquitain et méditerranéen, dans les zones de montagne (Pyrénées, Alpes, Massif central) ainsi qu’en Corse et dans les Dom », explique l’auteur de l’étude.
Situation financière plus favorable
Ce dernier constate également que la situation financière des communes ayant des habitants à hauts revenus se révèle globalement « plus favorable », notamment pour les communes de moins de 50 000 habitants. Pour ces dernières, « les différents ratios financiers sont sensibles au revenu des habitants, contrairement aux communes plus peuplées, hormis l’effort d’investissement ».
L'épargne brute par habitant et le taux d'épargne brute et nette sont ainsi « un peu plus élevés », pour les communes de moins de 50 000 habitants ayant les habitants les plus aisés, « contrairement à celles de plus de 50 000 habitants où ces indicateurs peuvent se retrouver un peu en dessous des autres quartiles ».
Alors que les recettes et les dépenses de fonctionnement par habitant sont plus importantes dans les communes ayant les habitants les plus aisés mais aussi les plus modestes, elles sont plus faibles dans les communes avec des habitants aux revenus intermédiaires, note la DGCL.
Des efforts d’équipement et d’investissement supérieurs
Par ailleurs, les communes aux habitants les plus aisés réalisent des efforts d'investissement et d'équipement plus soutenus. Celles-ci consacrent une part plus importante de leurs dépenses dans certains domaines, que ce soit la culture, le sport et la jeunesse, la santé et l’action sociale, ou encore les transports, les routes et la voirie.
Dans le domaine de la culture, vie sociale, sport et jeunesse, elles « consacrent en moyenne 337 euros par habitant contre moins de 304 euros par habitant pour les trois autres quartiles ». « De même, les dépenses de santé, action sociale se montent à 159 euros par habitant pour ces communes contre moins de 138 euros par habitant pour les autres quartiles », détaille notamment l’auteur de l’étude.
« Les dépenses d'investissement (hors remboursements) par habitant sont plus élevées » pour ces communes, « quelle que soit la taille des communes, alors qu'elles décroissent avec la richesse des habitants pour les autres quartiles », souligne la DGCL qui conclut que « l'effort d'investissement est donc un peu plus important pour les communes ayant les habitants les plus aisés ».
De la même manière, le taux d'équipement y est aussi plus important, avec « des niveaux plus élevés » dans les communes de moins de 50 000 habitants que dans les communes plus peuplées.
Et si l'équipement de ces communes « n'entame pas leur situation financière », la capacité de financement par habitant y est cependant « plus faible que pour les autres quartiles, elle est même sensiblement négative pour les plus grandes communes ».
La DGCL souligne également les « liens significatifs » entre la situation financière des communes et la richesse des habitants, notamment pour les communes de moins de 50 000 habitants. Ainsi, « pour une augmentation de revenu moyen par habitant de 10 000 euros, le taux d'épargne brute augmente de 1,05 point de pourcentage, l'épargne brute par habitant de 22,7 euros et le taux d'endettement de 5,2 points de pourcentage pour les communes de moins de 50 000 habitants ».
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