Écoles, transports, déplacements, plages... Les principales annonces du gouvernement sur le déconfinement
Le Premier ministre et plusieurs de ses ministres ont présenté, cet après-midi, le plan de déconfinement qui va entrer en vigueur lundi 11 mai. Les éléments essentiels à retenir.
La situation épidémique
Une « bonne nouvelle », pour commencer : le déconfinement commencera bien lundi 11 mai – c’était une des décisions les plus attendues de cette conférence de presse, sauf à Mayotte où il est maintenu. Une « mauvaise nouvelle », ensuite : la situation est « moins bonne qu’espérée » dans certaines régions, en particulier en Île-de-France. Le déconfinement y aura pourtant lieu, mais avec « une discipline renforcée ».
Sur le critère de « circulation active du virus », seuls trois départements restent en rouge : Mayotte, Paris et le Val-d’Oise. Le critère de « tension hospitalière » est rouge en Île-de-France, dans le Grand est, en Bourgogne-Franche-Comté et dans les Hauts-de-France. En revanche, la carte des capacités en tests virologique est entièrement verte : « La France est prête à tester massivement », s’est réjoui Olivier Véran, le ministre de la Santé.
Au total, donc, restent en rouge ces quatre régions ainsi que l’île de Mayotte. Dans les départements en vert, a annoncé le Premier ministre, les collèges rouvriront dès le 18 mai. Si les départements verts « restent en vert pendant trois semaines », « une nouvelle étape du déconfinement » se fera début juin, avec notamment la réouverture des lycées, des cafés et des restaurants.
La situation ne permet « pas d’assouplissement supplémentaire le 11 mai » dans les Ehpad, a précisé le ministre de la Santé. Une annonce : 475 millions d’euros vont être débloqués par l’État pour les Ehpad. Une prime défiscalisée et désocialisée sera versée aux personnels des Ehpad, de 1 500 euros dans les départements les plus touchés par l’épidémie, de 1 000 euros dans les autres.
Écoles
Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a donné un certain nombre de chiffres sur la situation lundi : selon le ministère, « entre 87% et 90 % des communes ont préparé la rentrée pour la semaine prochaine », et environ « un million d’élèves et 130 000 professeurs » sont attendus dans les écoles dès la semaine prochaine. « Les parents seront informés personnellement » de la situation dans l’école de leur enfant.
Transports
Les transports en commun vont continuer de fonctionner le 11 mai (« ils ne se sont jamais arrêtés », a rappelé la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne), avec un double objectif : « Augmenter considérablement la demande et maîtriser la demande. » L’objectif fixé par le gouvernement est de revenir à une offre « normale » pour début juin dans les transports collectifs en milieu urbain. En Île-de-France, la RATP devra assurer 75 % de son offre dès lundi. Le gouvernement souhaite que la fréquentation reste limitée à 15 %, grâce au télétravail et à l’étalement des horaires.
Le port de masque sera obligatoire dans les transports « pour toutes les personnes de plus de 11 ans » et pour les personnels des réseaux « en contact avec le public ». Les mesures de distanciation physique restent elles aussi obligatoires.
En Île-de-France, des mesures plus drastiques vont être mises en œuvre : aux heures de pointe, l’accès aux transports collectif sera réservé aux personnes ayant une attestation de leur employeur ou confirmant un « motif impérieux ». Faute de quoi, ils devront payer une amende de 135 euros. 20 000 policiers et gendarmes vont être mobilisés pour assurer le respect des mesures sanitaires dans les transports collectifs.
Déplacements et vie sociale
C’est le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui a donné quelques indications sur les mesures touchant aux déplacements et à la vie sociale.
Il a notamment précisé les règles pour les transports interdépartementaux, en confirmant que la limite de déplacements serait bien fixée à 100 km dès lors que l’on sort de son département. Il sera possible de parcourir plus de 100 km tant que l’on reste à l’intérieur du département. Précision importante : cette distance sera calculée « à vol d’oiseau ».
Une nouvelle attestation dérogatoire va être publiée d’ici lundi, sous format papier et numérique. Elle permettra des déplacements interdépartementaux pour motifs impérieux : professionnels, deuils, assistance à des personnes vulnérables. En cas de contrôle sur les routes, les personnes devront pouvoir présenter une attestation de domicile (une carte grise suffira) pour prouver qu’elles sont à moins de 100 km de chez elles.
Le seuil de dix personnes maximum pour les rassemblements pourra être réexaminé, mais pas avant le 2 juin.
Les bibliothèques, les médiathèques, les petits musées pourront bien rouvrir le 11 mai, les préfets étant chargés d’en fixer la liste.
Une évolution importante de la position du gouvernement est à noter, concernant les plages, lacs et centres nautiques. Une nouvelle règle a été fixée : certes, la fermeture reste la règle générale, mais leur réouverture devient possible par autorisation préfectorale, sur demande des maires. Ceux-ci devront présenter « un dispositif et des aménagements suffisants pour assurer la distanciation physique ».
Les cérémonies religieuses, conformément à ce qu’avait déjà annoncé le Premier ministre, pourraient éventuellement reprendre d’ici la fin mai.
Enfin, une annonce nouvelle sur les centres commerciaux : la règle de l’ouverture possible des centres commerciaux de plus de 40 000 m² sur autorisation préfectorale ne s’appliquera pas en Île-de-France, où tous devront rester fermés jusqu’à nouvel ordre.
Concernant les commerces enfin, qui rouvriront tous lundi 11 mai à l’exception des cafés, restaurants, etc., la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a précisé que les protocoles sanitaires seront tous achevés incessamment : celui, très attendu, sur les commerces non alimentaires, sera publié « d’ici dimanche ».
Répondant à une question sur les élections municipales, le Premier ministre a confirmé ses intentions, concernant les 30 000 conseils municipaux élus en mars dernier : « Il me semble qu’il est possible de les réunir après le 11 mai pour installer les équipes municipales. » Il attend pour cela l’avis du conseil scientifique qu’il a sollicité lundi dernier. Si celui-ci est favorable, le Premier ministre remettra « un rapport au Parlement et nous déciderons de leur installation dans les plus brefs délais ». Évoquant les 5 000 communes où un second tour est nécessaire, il a rappelé que le conseil scientifique devait remettre son avis au plus tard le 23 mai sur la possibilité d’organiser le scrutin. « Nous verrons si cela est possible fin juin ou pas », a dit Édouard Philippe.
« Dans trois semaines, nous saurons si nous avons réussi à contenir l'épidémie », a conclu le Premier ministre. « Si c'est le cas nous passerons à une nouvelle phase. Sinon, nous en tirerons les conséquences. »
Franck Lemarc
Télécharger l'affiche « le déconfinement de A à Z » mise à jour le 7 mai.
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