Édition du lundi 15 avril 2019
Une sécheresse exceptionnellement précoce
Cela ne s’était jamais produit jusqu’à présent : le préfet du Nord, Michel Lalande, a signé la semaine dernière un arrêté de sécheresse imposant des restrictions d’eau dans presque tout le département – alors qu’un tel arrêté est habituellement pris, les années sèches, en juin ou juillet. La situation, sur ce terrain, est également très inquiétante dans de nombreuses autres régions.
Plus de deux mois sans pluie
« En février et mars 2019, les pluies déficitaires n’ont pas permis d’assurer la recharge hivernale attendue », écrit le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) dans son bulletin du 12 avril. « À noter que certains secteurs n’ont pas enregistré de recharge pendant la période hivernale, notamment en Normandie, en Île-de-France, en Bourgogne et en Auvergne-Rhône-Alpes. »
En plus d’un hiver faiblement pluvieux (il a plu « dix fois moins qu’un hiver moyen dans le Biterrois », expliquait récemment un expert de Météo France), le printemps s’est avéré exceptionnellement sec dans plusieurs régions. Dans l’Hérault, justement, il n’a quasiment pas plu, en plaine, depuis le 2 février, après un hiver qui a été le moins arrosé depuis 1925. Depuis la mi-février, il est tombé 0,2 mm d’eau à Montpellier.
Dans le Nord, c’est donc un arrêté de restriction d’eau qui a été pris avec deux mois d’avance (interdiction de laver les voitures à domicile et d’arroser entre 9 h et 19 h, restriction sur l’arrosage des terrains de sport et sur l’irrigation des cultures, obligation pour les industriels de réduire leur consommation d’eau de 10 %). Symbole de cette sécheresse exceptionnelle qui touche tout le Nord à l’exception de la région de Dunkerque : des torrents, dans la région de Cambrai, sont déjà entièrement secs depuis le mois de mars, ce qui n’est jamais arrivé de mémoire de météorologiste.
Déjà des incendies
Dans les Alpes-Maritimes, il n’a pas plu depuis 60 jours. Dans les Bouches-du-Rhône, les agriculteurs témoignent d’une végétation « sèche comme au mois d’août ». Signe des temps : des incendies de forêt ayant entraîné la destruction de plusieurs centaines d’hectares de végétation se sont déjà produits, dès le mois de mars, dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Alpes-Maritimes. À Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), le maire vient de décider, pour la première fois dans l’histoire de la commune là encore, de supprimer les douches installées sur la plage afin d’économiser l’eau.
Situation préoccupante aussi dans le centre du pays : dans le Puy-de-Dôme, les agriculteurs, déjà durement touchés par la sécheresse de l’année dernière, craignent une situation pire encore cette année. Pour rappel, l’an dernier, la région Auvergne-Rhône-Alpes avait dû mettre en place un plan d’urgence pour indemniser les agriculteurs, qui avait concerné près de 2 000 exploitations dans le Puy-de-Dôme, autant dans l’Allier, dans le Cantal et plus de 1 700 en Haute-Loire.
En Corse, enfin, les spécialistes s’attendent également à une situation « exceptionnelle », avec un déficit pluviométrique cet hiver de l’ordre de 60 à 90 % dans la partie sud de l’île. Fin mars, on en était en Corse à 48 jours consécutifs sans une goutte d’eau. Et ce, après un hiver 2018-2019 qui a été « l’hiver le plus ensoleillé jamais enregistré », avec pour conséquence une évaporation des ressources en eau beaucoup plus rapide, expliquent les experts locaux de Météo France.
Comble de malchance pour certains agriculteurs : en plus de cette grave sécheresse qui se profile, le coup de froid exceptionnel de ces derniers jours a porté un coup sévère à certaines cultures. Une masse d’air glacial venue de la Baltique a stationné quelques jours sur la France (elle devrait disparaître aujourd’hui). Si le pays n’a pas connu heureusement la situation extrême de la Suède (il faisait – 24 ° C dans le nord de la Suède jeudi dernier), les températures de ce week-end ont néanmoins été rarissimes pour un mois d’avril : on a relevé presque -10 ° C dans la nuit de samedi à dimanche dans la Marne, ou – 7 ° C à Montluçon, dans l’Allier. Il est trop tôt pour en faire le bilan, mais cette mini-vague de froid pourrait avoir eu des conséquences très graves pour les vignerons notamment.
Plus de deux mois sans pluie
« En février et mars 2019, les pluies déficitaires n’ont pas permis d’assurer la recharge hivernale attendue », écrit le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) dans son bulletin du 12 avril. « À noter que certains secteurs n’ont pas enregistré de recharge pendant la période hivernale, notamment en Normandie, en Île-de-France, en Bourgogne et en Auvergne-Rhône-Alpes. »
En plus d’un hiver faiblement pluvieux (il a plu « dix fois moins qu’un hiver moyen dans le Biterrois », expliquait récemment un expert de Météo France), le printemps s’est avéré exceptionnellement sec dans plusieurs régions. Dans l’Hérault, justement, il n’a quasiment pas plu, en plaine, depuis le 2 février, après un hiver qui a été le moins arrosé depuis 1925. Depuis la mi-février, il est tombé 0,2 mm d’eau à Montpellier.
Dans le Nord, c’est donc un arrêté de restriction d’eau qui a été pris avec deux mois d’avance (interdiction de laver les voitures à domicile et d’arroser entre 9 h et 19 h, restriction sur l’arrosage des terrains de sport et sur l’irrigation des cultures, obligation pour les industriels de réduire leur consommation d’eau de 10 %). Symbole de cette sécheresse exceptionnelle qui touche tout le Nord à l’exception de la région de Dunkerque : des torrents, dans la région de Cambrai, sont déjà entièrement secs depuis le mois de mars, ce qui n’est jamais arrivé de mémoire de météorologiste.
Déjà des incendies
Dans les Alpes-Maritimes, il n’a pas plu depuis 60 jours. Dans les Bouches-du-Rhône, les agriculteurs témoignent d’une végétation « sèche comme au mois d’août ». Signe des temps : des incendies de forêt ayant entraîné la destruction de plusieurs centaines d’hectares de végétation se sont déjà produits, dès le mois de mars, dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Alpes-Maritimes. À Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), le maire vient de décider, pour la première fois dans l’histoire de la commune là encore, de supprimer les douches installées sur la plage afin d’économiser l’eau.
Situation préoccupante aussi dans le centre du pays : dans le Puy-de-Dôme, les agriculteurs, déjà durement touchés par la sécheresse de l’année dernière, craignent une situation pire encore cette année. Pour rappel, l’an dernier, la région Auvergne-Rhône-Alpes avait dû mettre en place un plan d’urgence pour indemniser les agriculteurs, qui avait concerné près de 2 000 exploitations dans le Puy-de-Dôme, autant dans l’Allier, dans le Cantal et plus de 1 700 en Haute-Loire.
En Corse, enfin, les spécialistes s’attendent également à une situation « exceptionnelle », avec un déficit pluviométrique cet hiver de l’ordre de 60 à 90 % dans la partie sud de l’île. Fin mars, on en était en Corse à 48 jours consécutifs sans une goutte d’eau. Et ce, après un hiver 2018-2019 qui a été « l’hiver le plus ensoleillé jamais enregistré », avec pour conséquence une évaporation des ressources en eau beaucoup plus rapide, expliquent les experts locaux de Météo France.
Comble de malchance pour certains agriculteurs : en plus de cette grave sécheresse qui se profile, le coup de froid exceptionnel de ces derniers jours a porté un coup sévère à certaines cultures. Une masse d’air glacial venue de la Baltique a stationné quelques jours sur la France (elle devrait disparaître aujourd’hui). Si le pays n’a pas connu heureusement la situation extrême de la Suède (il faisait – 24 ° C dans le nord de la Suède jeudi dernier), les températures de ce week-end ont néanmoins été rarissimes pour un mois d’avril : on a relevé presque -10 ° C dans la nuit de samedi à dimanche dans la Marne, ou – 7 ° C à Montluçon, dans l’Allier. Il est trop tôt pour en faire le bilan, mais cette mini-vague de froid pourrait avoir eu des conséquences très graves pour les vignerons notamment.
En tout cas, la question du partage, de l'économie et de la protection de la ressource en eau devient de plus en plus cruciale. Elle devrait être au centre des débats des Assises de l'eau débutée l'an dernier, mais dont beaucoup d'experts se plaignent d'une trop lente avancée.
F.L.
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