Clément Beaune veut un « billet unique » pour les transports collectifs dans les deux ans
Par Franck Lemarc
« C'est par des solutions innovantes et concrètes qu'on peut révolutionner le quotidien des usagers des transports en commun en France. Le billet unique est une mesure qui pourra être déployée sur tout le territoire et qui facilitera tous les voyages », a-t-il déclaré mardi, en lançant un concours informatique destiné à trouver des solutions opérationnelles et techniques à ce défi.
« Révolution »
L’idée avait récemment été remise au goût du jour lors des vœux du Gart, mi-janvier. Lors de cette cérémonie, le président de l’association et maire de Cagnes-sur-Mer, Louis Nègre, avait de nouveau défendu l’idée d’un titre unique de transport, permettant de circuler et sur le réseau national et sur celui des quelque 817 autorités organisatrices de la mobilité. La chose ne semble pas impossible à réaliser, puisque la Suisse l’a fait depuis des années, avec le SwissPass qui permet aussi bien de prendre le train que les transports urbains, les téléphériques et même d’utiliser les voitures en autopartage.
Ce dispositif est également souhaité par l'AMF, qui, dans les propositions pour la mobilité qu'elle a récemment émises, souhaitait « favoriser les titres de transport uniques ».
Le ministre des Transports est apparemment séduit par l’idée, et s’en explique ce matin dans le quotidien 20 minutes : « Le billet unique pour simplifier la vie des utilisateurs, c’est une vraie révolution dans les transports. » Toutes les collectivités consultées « pensent qu’on doit le faire », et le ministre estime que cela peut se faire « en quelques mois ». Une expérimentation pourrait même être menée « dans un certain nombre de territoires volontaires » dès la fin de l’année.
L’intérêt de ce dispositif, outre de faciliter l’intermodalité et donc de développer l’usage des transports, est aussi de parvenir à « davantage de transparence » : « Quand vous faites un trajet entre la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, dans le sens Bordeaux-Toulouse, vous avez un certain tarif, mais vous avez un autre tarif pour l’autre sens, parce que ce n’est pas la même région qui est responsable de la tarification. Ça crée de la défiance chez les usagers. »
Support et tarifs
Néanmoins, le ministre tient à distinguer « le support et le tarif », et billet unique ne signifiera pas tarif unique – dans la mesure où le choix de la tarification relève de la libre administration des collectivités responsables. Il estime cependant que le billet unique pourrait « inciter les autorités organisatrices à proposer des tarifs communs ».
Clément Beaune ne s’engage pas sur le coût de la mise en œuvre d’un tel système, mais se dit « ouvert » à un accompagnement de l’État. Et à terme, il espère la mise en œuvre d’un dispositif de billet unique bien au-delà de nos frontières, à l’échelle de l’Union européenne : « J’en rêve dans les années qui viennent. »
En attendant, dès aujourd’hui, le jury du concours organisé en collaboration avec l’Agence pour l’innovation dans les transports va sélectionner le « projet pilote » qui sera la tête de pont de cette petite « révolution ». Un groupe de travail va également être lancé avec les autorités organisatrices de mobilités (régions et agglomérations) « afin de définir les modalités de mise en œuvre du titre unique de transport à l'échelle nationale ».
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