Édition du lundi 3 avril 2017
Échec des négociations en Guyane, le mouvement se durcit
Les dernières séances de négociations entre le gouvernement et les leaders de la contestation en Guyane ont tourné court, hier soir : ces derniers ont finalement refusé le plan d’urgence d’un milliard d’euros proposé par le gouvernement, l’estimant insuffisant, sans toutefois rejeter les accords sectoriels qui ont été signés pour des secteurs précis.
Publié par le journal Le Monde, le projet d’accord – qui n’a donc pas été signé – recense tous les collectifs et associations dont émanent les propositions et revendications, regroupés dans un collectif unique, Pou Lagwiyann dékolé (« pour faire décoller la Guyane, » en créole). Dans ce collectif, on trouve à la fois des interlocuteurs classiques du gouvernement, comme le Medef ou les syndicats CGT, Sud ou le Snuipp, et des associations locales et des collectifs créés au cours du mouvement. On notera en particulier pour « les questions relatives aux communes », qu’une dizaine de collectifs sont cités par le document (Apatou, Ano wi opa, Les oubliés de Camopi…), mais pas l’association des maires. on trouve l'explication de cet état de fait dans le projet d'accord : le président de l’association départementale des maires de Guyane, tout comme le président de la collectivité territoriale (CTG) et « les parlementaires », ont « laissé la responsabilité de la conduite des discussions » au collectif d’associations.
Le projet d’accord prévoyait cinq points : un plan d’urgence pour la Guyane, une série de « relevés de conclusions sectoriels », un « projet de pacte pour l’avenir de la Guyane proposé aux élus », l’élaboration d’un « plan de développement pour la Guyane » à plus long terme, dans le cadre de la loi pour l’égalité réelle outre-mer, et enfin un projet d’évolution statutaire du département. Cet accord incluait la levée des barrages « mis en place dans les différentes communes de Guyane ». Mais faute de signature, non seulement les barrages ne seront pas levés mais le mouvement devrait se durcir : une « journée morte » est organisée aujourd’hui – les commerçants étant appelés à fermer boutique – avant une nouvelle grande manifestation prévue demain près du site aérospatial de Kourou.
L’intégralité des mesures sectorielles (correspondant au milliard d’euros promis par le gouvernement) a également été publiée hier par le journal Le Monde. Sécurité, santé, justice, éducation, ce sont plusieurs dizaines de mesures très concrètes qui sont listées : nouvelle prison et nouveau tribunal de grande instance à Saint-Laurent-du-Maroni, modernisation de l’hôpital de Cayenne, 50 millions d’euros par an pour les collèges et lycées pendant cinq ans… Concernant les collectivités territoriales, plusieurs mesures à retenir : la dotation aux communes pour la construction d’écoles serait portée de 10 à 15 millions par an ; l’État cèderait 250 000 hectares de foncier à la CTG et aux communes ; le gouvernement transformerait un prêt de 53 millions d’euros à la CTG en « subvention exceptionnelle » et l’État verserait à la CTG 9 millions d’euros « pour compenser le transfert d’un part de l’octroi de mer aux communes » – transfert acté par la loi sur l’égalité réelle outre-mer.
La ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, a affirmé hier soir qu’elle s’engageait à ce que le Conseil des ministres, mercredi, adopte ce plan d’un milliard d’euros. Cela n’a pas suffi : au bout d’une quinzaine de minutes seulement, la dernière réunion de négociations, hier soir, s’est achevée sur un désaccord. Sur le perron de la préfecture, Olivier Goudet, l’un des leaders du mouvement et porte-parole du collectif « 500 frères contre la délinquance », a expliqué que les grévistes ne transigeraient pas au-dessous de « 2,5 milliards d’euros tout de suite ».
On a appris ce matin que le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, va réunir en fin d’après-midi une réunion à Matignon pour tenter de dénouer la crise, en présence des ministres des Outre-mer et de l’Intérieur, de retour de Guyane, mais aussi de l’Éducation, de la Santé, de la Justice, l’Aménagement du territoire et de l’Agriculture.
Publié par le journal Le Monde, le projet d’accord – qui n’a donc pas été signé – recense tous les collectifs et associations dont émanent les propositions et revendications, regroupés dans un collectif unique, Pou Lagwiyann dékolé (« pour faire décoller la Guyane, » en créole). Dans ce collectif, on trouve à la fois des interlocuteurs classiques du gouvernement, comme le Medef ou les syndicats CGT, Sud ou le Snuipp, et des associations locales et des collectifs créés au cours du mouvement. On notera en particulier pour « les questions relatives aux communes », qu’une dizaine de collectifs sont cités par le document (Apatou, Ano wi opa, Les oubliés de Camopi…), mais pas l’association des maires. on trouve l'explication de cet état de fait dans le projet d'accord : le président de l’association départementale des maires de Guyane, tout comme le président de la collectivité territoriale (CTG) et « les parlementaires », ont « laissé la responsabilité de la conduite des discussions » au collectif d’associations.
Le projet d’accord prévoyait cinq points : un plan d’urgence pour la Guyane, une série de « relevés de conclusions sectoriels », un « projet de pacte pour l’avenir de la Guyane proposé aux élus », l’élaboration d’un « plan de développement pour la Guyane » à plus long terme, dans le cadre de la loi pour l’égalité réelle outre-mer, et enfin un projet d’évolution statutaire du département. Cet accord incluait la levée des barrages « mis en place dans les différentes communes de Guyane ». Mais faute de signature, non seulement les barrages ne seront pas levés mais le mouvement devrait se durcir : une « journée morte » est organisée aujourd’hui – les commerçants étant appelés à fermer boutique – avant une nouvelle grande manifestation prévue demain près du site aérospatial de Kourou.
L’intégralité des mesures sectorielles (correspondant au milliard d’euros promis par le gouvernement) a également été publiée hier par le journal Le Monde. Sécurité, santé, justice, éducation, ce sont plusieurs dizaines de mesures très concrètes qui sont listées : nouvelle prison et nouveau tribunal de grande instance à Saint-Laurent-du-Maroni, modernisation de l’hôpital de Cayenne, 50 millions d’euros par an pour les collèges et lycées pendant cinq ans… Concernant les collectivités territoriales, plusieurs mesures à retenir : la dotation aux communes pour la construction d’écoles serait portée de 10 à 15 millions par an ; l’État cèderait 250 000 hectares de foncier à la CTG et aux communes ; le gouvernement transformerait un prêt de 53 millions d’euros à la CTG en « subvention exceptionnelle » et l’État verserait à la CTG 9 millions d’euros « pour compenser le transfert d’un part de l’octroi de mer aux communes » – transfert acté par la loi sur l’égalité réelle outre-mer.
La ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, a affirmé hier soir qu’elle s’engageait à ce que le Conseil des ministres, mercredi, adopte ce plan d’un milliard d’euros. Cela n’a pas suffi : au bout d’une quinzaine de minutes seulement, la dernière réunion de négociations, hier soir, s’est achevée sur un désaccord. Sur le perron de la préfecture, Olivier Goudet, l’un des leaders du mouvement et porte-parole du collectif « 500 frères contre la délinquance », a expliqué que les grévistes ne transigeraient pas au-dessous de « 2,5 milliards d’euros tout de suite ».
On a appris ce matin que le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, va réunir en fin d’après-midi une réunion à Matignon pour tenter de dénouer la crise, en présence des ministres des Outre-mer et de l’Intérieur, de retour de Guyane, mais aussi de l’Éducation, de la Santé, de la Justice, l’Aménagement du territoire et de l’Agriculture.
Franck Lemarc
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