Ce week-end, ce sont 14 départements qui ont été placés en vigilance orange pour risque de crues (le Pas-de-Calais, la Vienne, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Dordogne, la Corrèze, la Haute-Corse et la Corse-du-Sud) et pour risque de vagues-submersion (la Gironde et la Charente-Maritime, le Var, les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes).

La façade atlantique a été la plus touchée et « la dépression a donné de très fortes rafales sur le nord de la Nouvelle-Aquitaine » , comme l’indique Météo France. À Lège-Cap-Ferret (Gironde), des rafales allant jusqu’à 151 km/h ont été enregistrées dans la nuit de samedi ; à 144 km/h à Cognac (Charente) ; à 136 km/h à Niort ou encore à 121 km/h à La Rochelle (Charente-Maritime). 

Rafales et risques de crues 

Le risque d’inondation a été particulièrement élevé avec l’arrivée de cette tempête. Les averses ont été régulières et de nombreux cours d’eau déjà glonflés par la tempête Ciarán ont débordé ce week-end. Ce matin, 12 tronçons cours d'eau sont toujours en « vigilance orange crues ».

En Dordogne par exemple, des débordements sont observés sur le bassin de l’Isle avec des crues importantes observées le long de la Vézère. Le bassin d’Arcachon (Gironde) a aussi été touché par des inondations localisées. La Charente (source et amont) est aussi en vigilance orange crues. Selon le journal Sud-Ouest, le fleuve devrait dépasser le niveau de cote d’alerte (4,20 m) ce lundi à Saintes, sachant que c’est à partir de 4,90 m que les premières habitations sont touchées. Le Lay, principal fleuve côtier de la Vendée, est sorti de son lit et a atteint quelques habitations.

Outre ces pluies diluviennes, on ne compte plus le nombre d’arbres couchés sur les routes, les maisons, les voitures, les équipements communaux…  Les dégâts engendrés par la tempête de jeudi dans le nord-ouest de la France ont été semblables à ceux observés ce matin dans les communes de l’ouest de l’hexagone. « Les chutes d’arbres ont été très importantes en Gironde, raconte à Maire info Bernard Lauret, maire de Saint-Émilion et président de l’association des maires de la Gironde. Les arbres étant encore feuillus, ils ont été plus facilement déracinés par les vents violents même dans les centres-villes. Des routes ont été coupées mais les agents et pompiers ont été mobilisés dès le dimanche matin » . Selon un communiqué de la préfecture de la Gironde, le réseau routier départemental a relevé 150 interventions (principalement chutes d’arbres). 

Des coupures d’électricité sont aussi intervenues. Hier soir, la préfecture des Landes indiquait par exemple que 900 foyers étaient encore privés d’électricité principalement sur les secteurs de Biscarrosse, Sanguinet, Callen, Saint-Julien-en-Born, Gastes et Luxey. Au total, environ 160 000 foyers ont été privés d'électricité après le passage de Domingos, selon Enedis. 43 000 foyers ont été touchés en Charente-Maritime, 17 000 en Charente et 14 000 en Gironde. Rappelons que la tempête Ciarán a privé, selon Enedis, 1,2 million de foyers d’électricité dans la nuit de mercredi dernier. Ce matin, Enedis indiquait qu’il restait 126 000 foyers toujours privés d'électricité sur la façade ouest de la France.

Pas de répit pour les communes du littoral 

« Ce sont les communes du littoral qui ont été les plus touchées », indique le maire de Saint-Émilion. En effet, pour ces dernières, l’arrivée en moins d’une semaine de deux dépressions constitue une double peine. Ciarán avait déjà bousculé les communes de l’ouest, comme l’expliquait Anne-Marie Coulon, maire de Mouzeuil-Saint-Martin et présidente de l’association des maires de Vendée, en prenant l’exemple de la dune de la Faute-sur-Mer qui a été « largement mangée par la mer »  la ramenant ainsi à « un niveau qu’elle atteignait il y a quarante ans »  (lire Maire info du 3 novembre). 

Domingos a cette fois frappé de plein fouet plus spécifiquement les communes de l'ouest de la façade Atlantique. Arbres déracinés, routes ensablées, panneaux couchés, maisons et bateaux endommagés… Les images sont impressionnantes, et pour l’instant au moins 5 blessés ont été déclarés.  « Le bassin d’Arcachon a été fortement touché » , pointe Bernard Lauret, qui déplore de nombreux dégâts dans ces communes côtières. Sur les côtes, des rafales allant jusqu’à 151 km/h ont été enregistrées notamment au Cap Ferret (Gironde). La Charente-Maritime a aussi été particulièrement exposée avec des rafales à 147 km/h au phare des Baleines sur l'île de Ré, 155 km/h sur le pont et 130 km/h à la pointe de Chassiron sur l'île d'Oléron.

Jacky Quesson, maire de Saint-Genis-de-Saintonge et président de l'association des maires de Charente-Maritime, explique ce matin à Maire info que le département, toujours en alerte orange, connaît « une montée des eaux qui va se poursuivre encore pendant 48 heures ». Les villes de Saintes et Jonzac sont particulièrement touchées par les inondations. « Encore 16 000 foyers sont privés d'éléctricité dans le département » , pointe Jacky Quesson qui ajoute que les communes qui bénéficient de l'enfouissement de leurs réseaux ont été beaucoup plus épargnées et qu'il faudrait investir sur ce modèle d'avenir à l'heure où les intempéries se font de plus en plus fréquentes. Ce point sera sûrement discuté dès demain au Trip de l'Avicca. Maire info sera sur place. 

Une organisation anticipée 

Malgré les nombreux dommages matériels constatés dans les départements de l’ouest, le président des maires de Gironde porte un regard plutôt positif sur ce week-end puisque « la tempête a été bien anticipée dans le département notamment grâce à la mobilisation de 800 sapeurs-pompiers et à la mise en place d’un hébergement de secours par les services de l’État » . 59 places d'hébergement d'urgence à Bordeaux ont été pourvues, a indiqué dimanche la préfecture de la Gironde. De son côté, Jacky Quesson souligne la forte mobilisation des pompiers et des collectivités territoriales en lien avec les services de l'État : « tout le monde s'est retroussé les manches ».

Désormais, et ce depuis hier, les agents sont sur le front pour faire place nette. Aujourd’hui, huit départements sont toujours en vigilance orange pour risques de crues : le Pas-de-Calais, la Vienne, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Corrèze, la Dordogne et la Gironde. De fréquentes averses sont à prévoir. 

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