Pluies torrentielles dans l'Hérault : les maires font appel à la solidarité

Les pluies diluviennes qui ont frappé hier le département de l’Hérault n’ont heureusement pas fait de victimes, mais elles ont en revanche provoqué de considérables dégâts. Fait rare, l’alerte rouge de Météo France avait été déclenchée, pour phénomène de pluie exceptionnel et risque d’inondation du Lez – le fleuve qui traverse Montpellier. L’Hérault et l’Orb étaient, quant à eux, en vigilance orange.
À Montpellier, ce sont 300 litres d’eau au mètre carré qui se sont déversés en trois heures. Réseau de transport, routes, trains ont été immobilisés, et les rues étaient tellement impraticables que de nombreux établissements scolaires ont dû empêcher les enfants et le personnel de sortir – ils ont passé la nuit dans les préaux. En gare de Montpellier, la SNCF a mis des trains immobilisés à disposition de 1 800 naufragés de la route, qui ont pu y dormir. Dans plusieurs communes autour de la ville, les maires ont mis des locaux municipaux à disposition des automobilistes bloqués.
Dès ce matin, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé que 60 communes allaient être rapidement placées en état de catastrophe naturelle – alors qu’hier déjà, un arrêté est paru au Journal officiel pour décréter l’état de catastrophe naturelle dans les communes de l’Hérault touchées, il y a quinze jours, par de graves inondations.
Christian Bilhac, maire de Peret et président de l’Association départementale des maires de l’Hérault, se félicite avant tout ce matin qu’il n’y ait pas de victimes à déplorer, contrairement à l’épisode d’inondations du 17 septembre qui a fait quatre morts à Lamalou-les-Bains. Mais comme tous ses collègues maires, il est resté stupéfait devant la violence des pluies d’hier. « Elles ont été à la fois extrêmement fortes et très localisées, ce qui rend ce genre d’événements particulièrement difficiles à gérer. Dans ma commune, on n’a eu « que »  80 mm d’eau, alors qu’à 7 km, à Montagnac, ils ont eu 200 mm de pluie. » 
Le maire de Peret note qu’un « maximum de moyens »  a été mis en place par la préfecture et le SDIS (service départemental d’incendie et de secours), et que cette « mobilisation exceptionnelle »  a été efficace. « Le fait qu’il y ait eu une alerte rouge a joué aussi – ça n’avait pas été le cas à Lamalou-les-Bains. Mais une alerte de ce type laisse très peu de temps pour réagir : les gens qui étaient partis travailler en voiture sur Montpellier se sont retrouvés bloqués sur place ».
Christian Bilhac salue aussi « le formidable élan de solidarité »  qui a mobilisé les habitants, « les parents, les amis de ceux qui ont tout perdu ». Il mesure maintenant l’ampleur de la tâche qui attend les élus du département : « Il y a au moins soixante communes qui sont plus ou moins gravement frappées, c’est énorme : cela représente un cinquième de toutes les communes du département. »  Solidarité encore : l’Association a ouvert une souscription pour que les autres maires du département puissent venir en aide aux communes sinistrées. Le maire de Peret appelle aujourd’hui les maires de tout le pays à la solidarité, face à une situation qu’il qualifie de « dramatique ».

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