Édition du mardi 7 janvier 2003
Début de polémique sur les moyens mis en œuvre face à la marée noire
Un début de polémique, orchestrée par des élus locaux et des associations de défense de la nature, a vu le jour lundi à propos de l'insuffisance des moyens de nettoyage et de lutte contre la pollution provoquée sur les côtes françaises par le naufrage du Prestige le 19 novembre au large de la Galice.
Cette polémique, qui porte sur les moyens et la rapidité de leur mise en oeuvre, est née, alors que sur les côtes françaises la pollution semble jouer à cache-cache avec ceux qui la traquent, déposant un jour des résidus de pétrole qui disparaissent le lendemain.
Dans toute la zone, la situation semblait stabilisée sous l'effet de vents de sud-est qui repoussent les déchets visqueux et nauséabonds vers l'ouest, faisant stagner la pollution au large des côtes françaises.
Malgré ce répit, des élus locaux, notamment les maires du littoral, ont dénoncé l'insuffisance des moyens humains et matériels mis à leur disposition pour nettoyer les plages, en dépit des promesses du Premier ministre. Selon Jean-Pierre Raffarin, 1 000 personnes, civiles et militaires, sont mobilisées pour nettoyer les côtes, une opération qui risque d'être "longue".
Pour l'instant, 300 à 400 hommes sont "déjà sur zone" dans les Landes et en Gironde, où l'on attend mardi cent militaires et cent pompiers supplémentaires.
Beaucoup estiment ces effectifs insuffisants et réclament l'envoi de renforts militaires, comme le président PS du conseil régional d'Aquitaine Alain Rousset, qui demande l'envoi le plus rapidement possible de 1 500 à 2 000 hommes. Ce souhait est partagé par Alain Juppé, député-maire UMP de Bordeaux, qui a jugé que les moyens sont "pour l'instant insuffisants" "Nous voulons des bras, nous voulons des militaires", répète à l'envi François Deluga, maire socialiste du Teich, sur le bassin d'Arcachon où la révolte gronde. A Paris, le PS a jugé "très insuffisants" les moyens mis en oeuvre, l'association écologiste Robin des Bois estimant que les plans Polmar-Terre auraient dû être déclenchés jusqu'au Finistère.
Même les spécialistes ne sont pas d'accord entre eux. Certains estiment qu'il vaut mieux attendre de gros arrivages de déchets et des marées moins importantes pour lancer de vastes opérations de nettoyage. D'autres affirment qu'il faut ramasser les boulettes sans attendre, parce qu'il s'agit d'un fioul lourd et que les boulettes, enfouies dans la sable, ressortiront tôt ou tard.
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