Campings menacés par l'érosion du littoral : un appel à manifestation d'intérêt pour aider à s'adapter
Par A.W.
Alors que 2 200 campings sont menacés par l’érosion du littoral - concentrant à eux seuls 50 % des nuitées pour ce type d'héberment - , le ministère de la Transition écologique vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt (Ami) afin de réaliser des diagnostics territoriaux de l'offre de campings concernés.
L’objectif est d'aider les collectivités et les entreprises concernées à « élaborer leurs projets d'adaptation à l'érosion du littoral » en identifiant « les actions à mettre en place, à la fois à l'échelle des campings et des territoires dont l'attractivité touristique est liée à ce type d'hébergement », indique la Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature (DGALN).
Identifier les besoins de relocalisation et d’amélioration
Comme le rappelle cette dernière, la loi Climat et Résilience a doté les collectivités de nouveaux outils afin de leur « permettre la conception et la réalisation de projets d’aménagement urbain permettant de recomposer les secteurs littoraux menacés à court, moyen et long terme, y compris en déplaçant les biens immobiliers, les activités économiques et les équipements publics ». Et les équipements d’hôtellerie de plein air – c’est-à-dire les campings - , « qu’ils soient publics et exploités en régie ou privés, font partie des éléments à intégrer dans ces projets ».
Financés « intégralement » par la DGALN, ces diagnostics sont composés de deux volets.
Le premier est un « diagnostic territorial » de l'offre d'hôtellerie de plein air sur la frange territoriale (état des lieux, nature de l'offre, public cible...) qui doit permettre d’identifier « les besoins de relocalisation » et « les besoins en termes d'aménagement (foncier, réseaux, voiries) en vue de projets de recomposition spatiale ».
Le second vise à identifier les besoins « d’amélioration de cette offre du point de vue économique et environnemental » avec « un ou plusieurs diagnostics d'exploitations (clientèle, performance économique, insertion environnementale, conformité des réseaux) » destinés à des exploitants volontaires dans le périmètre de l'EPCI. Le but est « d'identifier les besoins en termes de modernisation et de recomposition spatiale ». « Le prisme de ce diagnostic consiste à maintenir le chiffre d'affaires de l'exploitant », explique la DGALN.
A noter que le lancement des diagnostics territoriaux sera « échelonné dans le temps », mais que « le prestataire dispose au maximum de 6 mois pour réaliser et présenter aux parties prenantes chacun des diagnostics de territoire », souligne la Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature, qui précise avoir « la possibilité d’accompagner environ 20 EPCI dans une démarche de diagnostic ».
Qui peut candidater ?
Cet Ami ne concerne, toutefois, que les communes littorales qui ne sont pas situées en outre-mer. Les candidatures doivent ainsi être présentées par des EPCI de métropole et de Corse et associer au minimum un camping, « quel qu'en soit le mode de gestion ». Le diagnostic territorial étant « indissociable » du diagnostic des campings. Le nombre de campings impliqués dans la démarche n'est, cependant, pas limité.
Dans le détail, les EPCI éligibles sont ceux dont « la frange littorale est menacée par l'érosion et dont au moins une commune est engagée dans une démarche d'adaptation attestée par son inscription au décret n°2022-750 du 29 avril 2022 (ou par une délibération favorable visant son inscription à ce décret) », indique la DGALN. On peut rappeler qu'aux 126 communes déjà inscrites, 129 vont être rajoutées à la liste.
Sont aussi concernés, ceux ayant conclu, au 30 juin 2023, un contrat de projet partenarial d'aménagement (PPA) au titre de l'article 312-1 du code de l'urbanisme en vue de la recomposition de leur territoire menacés par l'érosion du littoral. Ceux-là sont « éligibles de droit à la prestation de diagnostic ».
Le dossier de candidature doit comprendre trois documents : « Une lettre du président de l’EPCI décrivant les enjeux de l’adaptation de l’hôtellerie de plein air à l’érosion du littoral sur les communes concernées et campings associés à la démarche (nom, nature de l’offre, capacité d’accueil, nom de l’exploitant, nom du propriétaire si différent) », « une lettre d’engagement de chaque propriétaire s’engageant à recevoir le prestataire et lui apporter les éléments nécessaires à la réalisation du diagnostic » et, enfin, « une carte de situation de l’EPCI et du ou des campings associés ».
Les candidatures doivent être transmises avant le vendredi 8 septembre 2023 à l’adresse mail dédiée (campinglittoral@developpement-durable.gouv.fr). La communication des lauréats se fera, elle, « courant octobre 2023 ».
A noter que cette échéance ne concerne que la « première vague » de candidatures, une seconde sera étudiée « fin janvier 2024 ».
Télécharger l’AMI sur les diagnostics territoriaux.
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