Édition du vendredi 17 septembre 2004
La remise en cause des 35 heures dans la fonction publique, réclamée par les libéraux, n'est « pas à l'ordre du jour », dit Jean-Pierre Raffarin
Jean-Pierre Raffarin, dans une interview au Figaro vendredi, a annoncé une forte baisse du déficit budgétaire en 2005 et réaffirmé sa relation privilégiée avec le chef de l'Etat, "sans intermédiaire", alors que Nicolas Sarkozy s'apprête à prendre la présidence de l'UMP.
Le Premier ministre s'est aussi efforcé d'écarter les sujets de contentieux sur le front social en affirmant qu'une remise en cause des 35 heures dans la fonction publique, réclamée par les libéraux, n'était "pas à l'ordre du jour".
Levant le voile sur les dernières grandes inconnues du budget 2005, qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres, il a promis une "absolue maîtrise des dépenses" et une réduction du déficit budgétaire "d'environ 10 milliards d'euros" par rapport à la loi de finances initiale 2004 (55 milliards d'euros).
"Le budget 2005 est celui du rendez-vous avec la croissance. Nous allons conduire des actions majeures pour le pays, tout en améliorant de manière décisive la situation des finances publiques", a-t-il lancé.
La France devrait donc ramener ses déficits publics sous la barre des 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2005, après trois années consécutives de dépassement, et revenir ainsi dans les clous du pacte de stabilité, a réaffirmé le Premier ministre.
Notant que la "croissance semble avoir atteint durablement un bon niveau", M. Raffarin a qualifié de "sincère" et "raisonnable" l'hypothèse de croissance de 2,5% retenue pour le budget 2005.
Il a décliné les grandes mesures fiscales prévues en 2005 pour les familles (succession, logement...), essentiellement en faveur des classes moyennes, avec une annonce principale : le relèvement des avantages fiscaux consentis pour l'emploi d'un salarié à domicile.
Le plafond des dépenses déductibles du revenu imposable pour l'emploi d'un salarié passera ainsi de 10 000 à 15 000 euros. "La mesure permettra de réduire le travail clandestin", a-t-il estimé. Elle coûtera environ 60 millions d'euros, a-t-on précisé dans son entourage.
M. Raffarin a confirmé par ailleurs la suppression du prêt à taux zéro et son remplacement par un crédit d'impôt ou, si le ménage n'est pas imposable, par une prime pour les primo-accédants à la propriété.
Concernant les successions, il a rappelé qu'il n'y aurait plus de droit à payer "pour une succession en ligne directe jusqu'à un montant de 100 000 euros".
Les entreprises vont bénéficier, de leur côté, d'allègements de charges sociales pour "près de 18 milliards d'euros" et de baisses d'impôts pour un milliard d'euros en 2005.
M. Raffarin s'est bien gardé d'inscire la révision du barème de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) à l'ordre du jour - non réévalué depuis 1997 - afin de tenir compte de l'inflation, comme le réclame la majorité.
"Cela ne fait pas partie des priorités du gouvernement dans le projet de loi de finances", a-t-il noté, laissant ainsi le soin aux parlementaires de prendre l'initiative s'ils le souhaitent.</s
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