Édition du vendredi 28 septembre 2018
Budget de la cohésion des territoires : baisses à (presque) tous les étages
Le ministère de la Cohésion des territoires a publié hier un dossier de presse de présentation de son budget pour 2019. Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’y apparaît pas très clairement ce qui est pourtant la marque de ce budget : des diminutions parfois considérables de crédits.
Présenter un budget en baisse de façon positive est un exercice difficile. Le ministère de la Cohésion des territoires – comme celui des Sports, qui parlait mardi d’un budget « préservé » pour camoufler une baisse de 6 % – y excelle. D’abord en se gardant de comparer les chiffres de cette année avec ceux de l’an dernier, puis en parsemant les 18 pages du document de toutes sortes d’expressions visant à donner au lecteur une impression positive : « Budget augmenté », « mobilisation nationale », « effort sans précédent » …
Sauf que la réalité est tout autre et que l’expression utilisée mardi par le président du CFL, André Laignel, à propos de l’ensemble du projet de loi de finances pour 2019 s’applique particulièrement bien ici : « Un budget en trompe-l’œil ». Il faut se plonger dans les nombreux et complexes tableaux de chiffres annexés au PLF pour s’en rendre compte : le budget du ministère est en baisse de plus d’un milliard d’euros, et quasiment tous les postes – à l’exception notable de la politique de la ville – sont touchés. Il passe (en crédits de paiement), de 17,2 à 16 milliards d’euros, soit presque 7 % de baisse.
Un milliard en moins pour les APL
Exemple criant de cette communication quelque peu orientée, l’hébergement d’urgence. Le chapitre consacré à cette mission s’intitule, dans le dossier de presse du ministère : « Un budget augmenté ». En se référant aux tableaux du PLF, et en additionnant les différentes dépenses (personnel, fonctionnement, investissement et intervention), on aboutit à un budget de 1,878 milliard d’euros en 2019, contre 1,953 milliard l’an dernier. Soit 75 millions d’euros de baisse. Budget pas vraiment « augmenté », donc… sauf si, comme le fait tranquillement le ministère, on se réfère à celui d’il y a deux ans.
Même présentation discutable sur la mission « aides à l’accès au logement ». Le nouveau mode de calcul des APL est présenté comme « plus simple, plus juste et plus efficace », pour une politique « plus efficace ». Mais les chiffres sont sans appel : le budget des APL passe de 14,2 milliards d’euros à 13,1 milliards, soit une baisse de 8 %.
Il en va de même pour presque toutes les autres missions : « Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire » perd 10 millions d’euros (- 4 %) ; « Urbanisme, territoire et amélioration de l’habitat » diminue de 23 millions d’euros (-7,5 %) ; « Interventions territoriales de l’État », de 1,5 million (-5,5 %).
85 millions supplémentaires pour la politique de la ville
Seule rescapée dans cet océan de baisses : la politique de la ville. Conformément aux engagements pris en juillet, cette mission est en hausse de près de 20 %, avec 84 millions d’euros supplémentaires : son budget passe de 426 millions d’euros à 510 millions. Ces crédits seront utilisés pour financer plusieurs mesures annoncées par le gouvernement cet été, est-il détaillé dans le dossier de presse, en plus de crédits supplémentaires débloqués par d’autres ministères. En matière d’éducation notamment, on retiendra que dans « une soixantaine de quartiers sans mixité scolaire », l’encadrement en maternelle sera renforcé avec deux adultes par classe. Le gouvernement s’oriente apparemment vers une aide directe aux communes pour le recrutement d’Atsem.
Un millier de postes « d’adultes-relais » vont être créés en 2019 et le nombre de « coordonnateurs associatifs » va être « doublé ». Quinze millions d’euros supplémentaires vont être déployés « pour les associations nationales structurantes dans les quartiers les plus en difficulté ».
Présenter un budget en baisse de façon positive est un exercice difficile. Le ministère de la Cohésion des territoires – comme celui des Sports, qui parlait mardi d’un budget « préservé » pour camoufler une baisse de 6 % – y excelle. D’abord en se gardant de comparer les chiffres de cette année avec ceux de l’an dernier, puis en parsemant les 18 pages du document de toutes sortes d’expressions visant à donner au lecteur une impression positive : « Budget augmenté », « mobilisation nationale », « effort sans précédent » …
Sauf que la réalité est tout autre et que l’expression utilisée mardi par le président du CFL, André Laignel, à propos de l’ensemble du projet de loi de finances pour 2019 s’applique particulièrement bien ici : « Un budget en trompe-l’œil ». Il faut se plonger dans les nombreux et complexes tableaux de chiffres annexés au PLF pour s’en rendre compte : le budget du ministère est en baisse de plus d’un milliard d’euros, et quasiment tous les postes – à l’exception notable de la politique de la ville – sont touchés. Il passe (en crédits de paiement), de 17,2 à 16 milliards d’euros, soit presque 7 % de baisse.
Un milliard en moins pour les APL
Exemple criant de cette communication quelque peu orientée, l’hébergement d’urgence. Le chapitre consacré à cette mission s’intitule, dans le dossier de presse du ministère : « Un budget augmenté ». En se référant aux tableaux du PLF, et en additionnant les différentes dépenses (personnel, fonctionnement, investissement et intervention), on aboutit à un budget de 1,878 milliard d’euros en 2019, contre 1,953 milliard l’an dernier. Soit 75 millions d’euros de baisse. Budget pas vraiment « augmenté », donc… sauf si, comme le fait tranquillement le ministère, on se réfère à celui d’il y a deux ans.
Même présentation discutable sur la mission « aides à l’accès au logement ». Le nouveau mode de calcul des APL est présenté comme « plus simple, plus juste et plus efficace », pour une politique « plus efficace ». Mais les chiffres sont sans appel : le budget des APL passe de 14,2 milliards d’euros à 13,1 milliards, soit une baisse de 8 %.
Il en va de même pour presque toutes les autres missions : « Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire » perd 10 millions d’euros (- 4 %) ; « Urbanisme, territoire et amélioration de l’habitat » diminue de 23 millions d’euros (-7,5 %) ; « Interventions territoriales de l’État », de 1,5 million (-5,5 %).
85 millions supplémentaires pour la politique de la ville
Seule rescapée dans cet océan de baisses : la politique de la ville. Conformément aux engagements pris en juillet, cette mission est en hausse de près de 20 %, avec 84 millions d’euros supplémentaires : son budget passe de 426 millions d’euros à 510 millions. Ces crédits seront utilisés pour financer plusieurs mesures annoncées par le gouvernement cet été, est-il détaillé dans le dossier de presse, en plus de crédits supplémentaires débloqués par d’autres ministères. En matière d’éducation notamment, on retiendra que dans « une soixantaine de quartiers sans mixité scolaire », l’encadrement en maternelle sera renforcé avec deux adultes par classe. Le gouvernement s’oriente apparemment vers une aide directe aux communes pour le recrutement d’Atsem.
Un millier de postes « d’adultes-relais » vont être créés en 2019 et le nombre de « coordonnateurs associatifs » va être « doublé ». Quinze millions d’euros supplémentaires vont être déployés « pour les associations nationales structurantes dans les quartiers les plus en difficulté ».
Franck Lemarc
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