Édition du mercredi 6 octobre 2010
Affectation du produit des amendes de la police de la circulation aux collectivités locales: ce qui change en 2011
Larticle 31 du projet de loi de finances (PLF) pour 2011 crée un compte daffectation spéciale dénommé «Contrôle de la circulation et du stationnement routiers» qui regroupe lensemble de laffectation du produit des amendes de la police de la circulation. Ce produit représente 1,48 milliards deuros selon lestimation de la loi de finances pour 2010.
Selon lexposé des motifs de cette mesure, laffectation du produit des amendes de la police de la circulation est aujourdhui «très complexe du fait», dune part «du nombre important de ses bénéficiaires: Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF), Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance (FIPD), communes, départements, Syndicat des transports dÎle-de-France (STIF), régions Île-de-France et doutre-mer, collectivité territoriale de Corse, État (désendettement, achat et entretien des radars automatiques, frais denvoi des amendes issues des radars, fichier national du permis de conduire)», et, dautre part «de la répartition du produit global, également instable dans le temps, qui a ainsi évolué à plusieurs reprises ces dernières années: création en 2008 dune part forfaitaire des amendes radars affectée aux départements, inversion des règles de priorité daffectation du produit des amendes radars entre lAFITF et les collectivités territoriales, affectation ou non, selon lannée, dune part des amendes hors radars à la compensation dexonérations de fiscalité locale, etc.».
Dans ce contexte, larticle a «pour objet délargir lactuel compte daffectation spéciale «Contrôle et sanction automatisés des infractions au Code de la route» afin dy regrouper lensemble des recettes damendes de la police de la circulation, à lexception de celles affectées directement à lAFITF et au FIPD.
En ce qui concerne les collectivités locales, les règles daffectation des amendes forfaitaires radars sont inchangées par rapport à la situation actuelle. Ainsi, 130 millions deuros seront alloués au titre des dépenses en matière de transports en commun comme depuis la loi de finances pour 2008, dont 100 millions pour les communes et 30 millions deuros pour les départements, la collectivité territoriale de Corse et les régions doutre-mer.
Le produit global des amendes hors radars forfaitaires et forfaitaires majorées entre lÉtat et les collectivités territoriales sera «désormais réparti, après financement des dépenses nécessaires au PV électronique, selon une clef de partage arrêtée respectivement à 47% et 53% et qui correspond à la répartition moyenne du produit des amendes hors radars forfaitaires et forfaitaires majorées entre lÉtat et les collectivités territoriales observée sur les années 2006 à 2009».
La fraction de 53% est destinée à améliorer les transports en commun et la circulation conformément aux dispositions de larticle L. 2234-24 du Code général des collectivités territoriales. Rappelons que cet article du CGCT prévoit une répartition de ce produit entre les communes et établissements publics de coopération intercommunale en fonction du nombre damendes émises sur le territoire de chaque commune ou EPCI de plus de 10.000 habitants, le Comité des finances locales déterminant une valeur de point par amende émise en fonction du produit total des amendes forfaitaires et du nombre damendes émises la même année.
Une enveloppe est répartie par les autorités déconcentrées de lÉtat aux communes de moins de 10.000 habitants sur projets destinés à améliorer la circulation routière ou les transports en commun.
La nouvelle disposition daffectation des crédits ne modifie en rien cette répartition effectuée chaque année par le CFL. Il est aussi indiqué que «si cette clef de répartition avait été appliquée sur la base des prévisions de produit damendes de la circulation inscrites en loi de finances pour 2010, elle aurait eu pour conséquence, toutes choses égales par ailleurs, de majorer de 16 M le montant affecté aux collectivités territoriales au titre de 2010».
Larticle 31 du PLF 2011 pérennise aussi labondement du FIPD par laffectation dune fraction de 35 millions deuros du produit des amendes et a réservé en son sein un montant destiné au cofinancement de la vidéosurveillance, notamment au profit des communes et de leurs groupements. En revanche, dès 2011, la gestion des crédits dédiés à la vidéosurveillance sera individualisée du reste des crédits du FIPD. Le ministère de lIntérieur sera directement responsable de la définition du programme dintervention, du contrôle et de lévaluation de lemploi des fonds, lAgence nationale pour la cohésion sociale et légalité des chances étant pour sa part responsable de la gestion courante des crédits. «Cette évolution permettra de garantir le principe dun cofinancement de lÉtat aux communes pour les investissements nécessaires à la réalisation complète du plan de triplement des caméras installées sur la voie publique», indique lexposé des motifs.
Pour accéder au dossier législatif relatif au PLF 2011, utiliser le lien ci-dessous.
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