Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 12 juillet 2018
Politique de la ville

Banlieues : une enveloppe de 15 millions d'euros par an pour les associations

Dans le cadre de la mobilisation nationale en faveur des habitants des quartiers, le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, a présenté, hier, les axes de son action en direction de l’emploi dans les banlieues. Dès 2019, 15 millions d’euros par an seront versés aux associations œuvrant pour l’insertion dans les quartiers politique de la ville (QPV). Cette enveloppe, qui s’ajoute au budget QPV annuel de 430 millions d’euros sur le quinquennat, vise à « soutenir, mettre en réseau, faire essaimer des grands réseaux associatifs présents et actifs dans les quartiers », a détaillé le ministre.
Dans une interview au journal Le Monde du même jour, Jacques Mézard a annoncé que les associations qui travaillent à l’insertion par le sport, comme Fête le Mur et l’Agence pour l’éducation par le sport (Appels) feront partie des premières associations à bénéficier de ce budget. « Nous allons également travailler avec les fédérations sportives », complète le ministre.
Toujours pour soutenir l’intervention des associations, le gouvernement prévoit de créer 1 000 emplois d’adultes relais supplémentaires dans les QPV en 2019. Financés par l’État et principalement employés par les associations, « ils œuvrent pour favoriser le lien social entre les habitants, les services publics et les institutions ».
Cette mesure fait écho à la diminution du nombre d’emplois aidés votée par le Parlement en novembre 2017. Dans un communiqué, Christophe Bouillon, président de l’Association des petites villes de France, a encore fait part hier au Premier ministre Édouard Philippe « de la vive inquiétude des maires de petites villes concernant l’avenir des emplois aidés, dont une nouvelle diminution pourrait être entérinée dans le cadre du projet de loi de finances 2019. Le chiffre d’une nouvelle diminution de 100 000 contrats aidés est évoqué concernant le prochain PLF », a-t-il déploré.
Le ministre a enfin annoncé le doublement et la revalorisation de l’aide à l’emploi associatif du fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation prioritaire (Fonjep). « L’aide va être revalorisée de 5 000 à 7 000 euros et le nombre de postes Fonjep financés dans les quartiers passer de 750 à 1 500 postes. » 

Des entreprises s’engagent à proposer des stages de 3e
Le monde économique a, lui aussi, toute sa part dans cette mobilisation nationale. Un pacte d’engagement lie, depuis hier, l’État à trois structures. « Accor et Adecco s’engagent à proposer 400 stages de 3e par an, et la Fédération régionale des travaux publics d’Ile-de-France en proposera 1 500 ainsi que 300 contrats d’apprentissage », a déclaré Jacques Mézard dans Le Monde. Un contrat d’engagement non contraignant puisque ces entreprises ne seront pas sanctionnées dans le cas où elles manqueraient à leurs obligations. « Nous n’hésiterons pas à les nommer publiquement sur la base du name and shame (nommer et faire honte) », prévient toutefois Jacques Mézard, qui rappelle que les entreprises n’ont aucune obligation d’embauche.

L’Anru est maintenue
La rénovation urbaine est le dernier volet de la mobilisation nationale en faveur des habitants des quartiers. « Nous maintenons l’existence de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine et nous ne créerons pas de fondation comme le préconisait Jean-Louis Borloo », a affirmé Jacques Mézard. Une convention tripartite entre l’État, l’Anru et Action Logement (financement de 10 milliards d’euros) a été signée hier. « Notre objectif est de traiter les dossiers en douze mois au lieu de vingt-quatre à trente mois », affirme le ministre dans Le Monde.
Cette convention « est la preuve de la relance de la rénovation urbaine, du retour des grues dans les quartiers. Avec les partenaires et les élus locaux, nous allons faire repartir la dynamique et encourager l’ambition des projets locaux », a assuré le ministre, qui se rendra demain à Marseille pour la première étape d’un tour de France baptisé « Les territoires en action ». « À chaque étape, nous aborderons une thématique (éducation, culture, emploi, sécurité). L’idée est de rassembler les élus locaux, les associations, les PME et les bailleurs pour faire au niveau local ce que nous faisons au niveau national », espère-t-il dans les colonnes du quotidien du soir.

Ludovic Galtier

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