Édition du vendredi 6 novembre 2015
L'activité des travaux publics s'effondre
La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a dévoilé hier, lors d’une conférence de presse, des chiffres extrêmement alarmants sur l’activité de ses adhérents – chiffres qui correspondent malheureusement aux prévisions de l'AMF. L’activité du secteur, en 2015, a connu une chute de 8 %, ce qui constitue « un record historique depuis 30 ans » En cause, une fois encore, la baisse des dotations.
Le secteur des travaux publics (différent de celui du bâtiment) représente en France 7 600 entreprises, 250 000 salariés, et génère 40 milliards de chiffre d’affaires annuel. Œuvrant sur les chantiers de voirie, terrassement, génie civil, etc., sa clientèle est publique à 70 %. Le secteur est donc mécaniquement impacté par la diminution des investissements, qu’il s’agisse de ceux des communes et intercommunalités, des départements, des régions ou de l’État lui-même. La FNTP a donné hier des chiffres très précis sur l’implication des différents niveaux de collectivités dans l’activité du secteur : c’est bien le bloc communal qui est le principal client des travaux publics. Communes et EPCI représentent en effet 32,8 % de l’activité du secteur, contre 6,3 % pour les départements et 1,4 % pour les régions. L’État représente 2,7 % des commandes ; le reste se répartit entre les grands opérateurs publics et privés.
Les résultats dévoilés hier par la fédération sont alarmants : la crise est « sans précédent », avec « un quart de l’activité perdue depuis 2008, 15 000 emplois supprimés en 2015 » et 269 entreprises qui ont fait faillite entre 2014 et 2015 (soit une hausse de 66 % des faillites par rapport à l’année précédente).
Si la fédération admet que le fait d’être dans une année post-électorale est traditionnellement défavorable à l’activité, cette baisse n’est toutefois pas comparable avec celles des cycles précédents. Et l’année 2016, selon les prévisions de la FNTP, ne sera pas meilleure : elle prévoit 6,4 % de baisse d’activité en 2016 (-6 % pour le bloc communal, - 8 % pour les départements, -10 % pour les régions). Et ce ne sont pas les mesures de soutien annoncées par le gouvernement qui vont inverser la tendance, estime la FNTP, pour qui ces mesures « ne sont pas à l’échelle des enjeux ». Le fonds de soutien à l’investissement, par exemple : s’il a été annoncé à hauteur d’un milliard d’euros, seuls 150 millions de crédit de paiement ont pour l’instant été prévus pour 2016.
La fédération note également que les collectivités territoriales ne sont pas seules en cause dans la baisse d’activité : l’État, entre les ponctions sur le budget de l’Afitf (1), le « retard sur la signature du plan de relance autoroutier » et la fin des grands chantiers TGV, joue aussi son rôle en la matière.
La baisse des investissements, y compris en matière d’entretien du patrimoine, se fait déjà lourdement sentir, estime la fédération. Au moment où plusieurs reportages récents ont mis sur le devant de la scène la dégradation des rues et des routes, avec une augmentation notable des accidents dus aux nids-de-poule, la FNTP rapporte les résultats du dernier classement du Forum économique mondial sur les infrastructures. Les routes françaises, qui étaient, en matière de qualité, au premier rang mondial en 2008, sont passées au 7e rang en 2015. Les infrastructures ferroviaires, du 2e au 6e rang, les ports, du 10e au 26e rang ! Et la fédération souligne que les problèmes s’accroîtront de façon exponentielle, parce que « ne pas entretenir aujourd’hui coûtera plus cher demain ».
Dans ce sombre tableau, la FNTP donne quand même quelques raisons d’espérer. La transition écologique, si elle est menée à son terme, offre de grandes opportunités pour la relance du secteur : plates-formes de recyclage des déchets, infrastructures de production d’énergie renouvelable, installations de bornes de recharge pour les véhicules électriques… sans parler des « 1200 km de digues à renforcer » pour tenir les objectifs du Plan national contre la submersion rapide.
Mais les financements seront-ils au rendez-vous ? Rien n’est moins sûr.
(1) Agence de financement des infrastructures de transport en France.
Le secteur des travaux publics (différent de celui du bâtiment) représente en France 7 600 entreprises, 250 000 salariés, et génère 40 milliards de chiffre d’affaires annuel. Œuvrant sur les chantiers de voirie, terrassement, génie civil, etc., sa clientèle est publique à 70 %. Le secteur est donc mécaniquement impacté par la diminution des investissements, qu’il s’agisse de ceux des communes et intercommunalités, des départements, des régions ou de l’État lui-même. La FNTP a donné hier des chiffres très précis sur l’implication des différents niveaux de collectivités dans l’activité du secteur : c’est bien le bloc communal qui est le principal client des travaux publics. Communes et EPCI représentent en effet 32,8 % de l’activité du secteur, contre 6,3 % pour les départements et 1,4 % pour les régions. L’État représente 2,7 % des commandes ; le reste se répartit entre les grands opérateurs publics et privés.
Les résultats dévoilés hier par la fédération sont alarmants : la crise est « sans précédent », avec « un quart de l’activité perdue depuis 2008, 15 000 emplois supprimés en 2015 » et 269 entreprises qui ont fait faillite entre 2014 et 2015 (soit une hausse de 66 % des faillites par rapport à l’année précédente).
Si la fédération admet que le fait d’être dans une année post-électorale est traditionnellement défavorable à l’activité, cette baisse n’est toutefois pas comparable avec celles des cycles précédents. Et l’année 2016, selon les prévisions de la FNTP, ne sera pas meilleure : elle prévoit 6,4 % de baisse d’activité en 2016 (-6 % pour le bloc communal, - 8 % pour les départements, -10 % pour les régions). Et ce ne sont pas les mesures de soutien annoncées par le gouvernement qui vont inverser la tendance, estime la FNTP, pour qui ces mesures « ne sont pas à l’échelle des enjeux ». Le fonds de soutien à l’investissement, par exemple : s’il a été annoncé à hauteur d’un milliard d’euros, seuls 150 millions de crédit de paiement ont pour l’instant été prévus pour 2016.
La fédération note également que les collectivités territoriales ne sont pas seules en cause dans la baisse d’activité : l’État, entre les ponctions sur le budget de l’Afitf (1), le « retard sur la signature du plan de relance autoroutier » et la fin des grands chantiers TGV, joue aussi son rôle en la matière.
La baisse des investissements, y compris en matière d’entretien du patrimoine, se fait déjà lourdement sentir, estime la fédération. Au moment où plusieurs reportages récents ont mis sur le devant de la scène la dégradation des rues et des routes, avec une augmentation notable des accidents dus aux nids-de-poule, la FNTP rapporte les résultats du dernier classement du Forum économique mondial sur les infrastructures. Les routes françaises, qui étaient, en matière de qualité, au premier rang mondial en 2008, sont passées au 7e rang en 2015. Les infrastructures ferroviaires, du 2e au 6e rang, les ports, du 10e au 26e rang ! Et la fédération souligne que les problèmes s’accroîtront de façon exponentielle, parce que « ne pas entretenir aujourd’hui coûtera plus cher demain ».
Dans ce sombre tableau, la FNTP donne quand même quelques raisons d’espérer. La transition écologique, si elle est menée à son terme, offre de grandes opportunités pour la relance du secteur : plates-formes de recyclage des déchets, infrastructures de production d’énergie renouvelable, installations de bornes de recharge pour les véhicules électriques… sans parler des « 1200 km de digues à renforcer » pour tenir les objectifs du Plan national contre la submersion rapide.
Mais les financements seront-ils au rendez-vous ? Rien n’est moins sûr.
F.L.
(1) Agence de financement des infrastructures de transport en France.
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