Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 20 janvier 2015
Sécurité routière

Baisse de la vitesse sur le périphérique parisien : bilan incertain

Un an après l’abaissement de 10 km/h de la vitesse maximale autorisée sur le périphérique parisien (de 80 à 70 km/h, lire Maire info du 18 décembre 2013), l’heure est au premier bilan. Cette expérience revêt une importance particulière, dans la mesure où elle apparaît, depuis le début, non comme une mesure locale mais comme une mesure pilote éventuellement transposable ailleurs : la rocade du périphérique parisien relève en effet de la compétence de la préfecture, et la décision d’abaisser sa vitesse avait été prise par décret du gouvernement. Cette expérience se déroule au moment où de nombreux débats ont lieu sur l’utilité d’abaisser la vitesse sur les routes et autoroutes.
Dans un communiqué de presse commun publié hier, la mairie de Paris et la préfecture de police se félicitent d’un « bilan positif ».
Rappelons qu’il y a un an, les objectifs annoncés étaient de renforcer la sécurité routière, réduire le bruit et réduire de 10 % la pollution dans la petite couronne.
Côté sécurité routière, le bilan est mitigé. Certes, la mairie de Paris et la préfecture saluent une baisse de 15,5 % du nombre d’accidents, et de 14,5 % du nombre de blessés. Mais ils insistent moins sur le fait que le nombre de tués a augmenté de 75 % – sur de petits chiffres toutefois, les accidents sur ce type de voie étant très rarement mortels. Il y a eu 7 morts cette année sur le périphérique parisien, contre 4 l’année d’avant. Ce chiffre n’a naturellement rien à voir avec la mesure d’abaissement de la vitesse, mais il amène toutefois à nuancer le triomphalisme du communiqué.
La mesure semble avoir en revanche tenu ses promesses sur la fluidification du trafic : la baisse de la vitesse entraîne une réduction de « l’effet accordéon », facilite l’insertion des véhicules en entrée de périphérique, et permet donc, même si cela paraît paradoxal, d’augmenter la vitesse moyenne de circulation : elle est passée, selon le communiqué, de 32 à 38 km/h en heure de pointe le matin.
Même constat sur le bruit : les niveaux sonores ont bien diminué de 1,2 dB la nuit, et de 0,5 dB le jour. Cette baisse est cependant très inférieure à celle qui a été obtenue sur certains tronçons du périphériques équipés l’an dernier d’un nouveau revêtement antibruit, qui a, lui, permis une baisse spectaculaire des nuisances sonores de 7 dB.
Concernant la pollution enfin, la mairie et la préfecture ne sont pas encore en mesure de fournir des chiffres précis, et annoncent que les études sont « en cours ».
Le communiqué précise également que le nombre d’infractions constatées par les radars sur le périphérique a explosé en un an, passant de 138 000 à 461 000 entre 2013 et 2014. Quels que soient les résultats de l’opération, elle constituera donc de toute façon une bonne opération financière pour les pouvoirs publics : à 68 euros l’amende au minimum, cette explosion des signalements d’infractions représentera donc une recette d’au moins 22 millions d’euros pour l’État.

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