Attentat de Conflans : l'AMF appelle les communes à rendre hommage à Samuel Paty
Après l'assassinat de Samuel Paty, l’AMF propose à toutes les communes d’afficher sur leurs bâtiments le mot-dièse « #jesuisenseignant », de respecter une minute de silence et de mettre en berne le drapeau de leur mairie. Le gouvernement a, lui, annoncé une sécurisation renforcée des établissements scolaires après les vacances de la Toussaint et la mise en oeuvre rapide d'« actions concrètes » contre la propagande en ligne.
Minute de silence, drapeau en berne et « #jesuisenseignant »
L’AMF a appelé, samedi, « toutes les communes de France à témoigner de leur solidarité avec la victime et sa famille, de leur soutien à l’ensemble de la communauté éducative et de leur mobilisation pour défendre la liberté d’expression et la primauté de la laïcité dans l’organisation de la République » après l’attentat islamiste qui a été perpétré, vendredi, à l’encontre du professeur d’histoire-géographie exerçant au collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
L’association propose ainsi aux communes d’« afficher sur leurs bâtiments le mot-dièse #jesuisenseignant », « respecter une minute de silence lors de la prochaine réunion du conseil municipal » mais aussi « choisir un jour de mise en berne du drapeau de la mairie ». À l’échelle nationale, un hommage sera rendu mercredi à l'enseignant assassiné pour avoir montré à sa classe de 4e des caricatures de Mahomet, publiées initialement par Charlie Hebdo, dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.
De cette manière, « chaque commune de France pourra rappeler son attachement aux grands principes de la République et l’immense respect dû à celles et ceux qui ont pour mission de former les citoyens de demain », a expliqué l’AMF en estimant que « au-delà de cet acte odieux », « c’est la liberté d’expression et le principe de laïcité - tels que nos lois, notre volonté commune et notre histoire les conçoivent - qui sont violemment mis en cause ».
Sécurité renforcée dans les écoles
À l’issue d’un Conseil de défense, qui s’est réuni hier soir, un renforcement de la sécurité des établissements scolaires et de leur environnement a été décidé par le gouvernement dès la rentrée. Un « plan d'actions » doit également être mis en œuvre, dès cette semaine, contre « les structures, associations ou personnes proches des milieux radicalisés » qui propagent, en ligne notamment, des appels à la haine et à la violence pouvant encourager les attentats.
Selon des propos rapportés, Emmanuel Macron a affirmé, lors de ce conseil de défense, que « la peur va changer de camp » et que « les islamistes ne doivent pas pouvoir dormir tranquilles dans notre pays ». Il a également demandé que son gouvernement « passe rapidement à l'action et que l'on ne laisse aucun répit à ceux qui s'organisent pour s'opposer à l'ordre républicain ».
Il a ainsi demandé de trouver des mesures pourraient « enrichir », « améliorer » ou encore « parachever » le projet de loi de lutte contre les séparatismes, qui doit être présenté le 9 décembre en Conseil des ministres.
Dans l’immédiat, les auteurs de 80 messages de soutien à l'agresseur de Samuel Paty identifiés par la plateforme de signalement Pharos doivent être contrôlés. Le renforcement de cette plateforme serait, d’ailleurs, « à l'étude ». « Des interpellations ont commencé hier », a précisé ce matin le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, indiquant que « depuis ce matin, des opérations de police ont lieu et auront lieu », à l’encontre de « dizaines d’individus ». Il a annoncé qu’il souhaitait la dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), « manifestement impliquée », selon lui, dans les évènements, et de plusieurs autres associations qu'il considère comme des « ennemies de la République » : 51 structures associatives « verront toute la semaine un certain nombre de visites des services de l’État ».
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a ordonné l’expulsion de 231 étrangers radicalisés. Selon Europe 1, il a demandé hier aux préfets de faire appliquer cette décision « dans les prochaines heures ». Parmi ces 231 personnes, 180 sont déjà en détention. Les autres doivent être arrêtées. Toujours selon Europe 1, il aurait également décidé de « remettre en cause le droit d'asile ». Il aurait ainsi réclamé à ses services d'examiner « plus attentivement les dossiers des personnes qui souhaitent obtenir le statut de réfugié en France » et de ne plus « accorder aux ressortissants de certains pays » la protection de la France « de manière quasi systématique ».
Des mobilisations partout en France
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées, hier, en France en hommage au professeur d’histoire-géographie. Le Premier ministre était présent dans le cortège parisien en compagnie du ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer et de la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa. Des membres de LaREM, de la France insoumise, du Parti socialiste ou encore d'Europe Ecologie-Les Verts étaient notamment présents.
D’autres mobilisations importantes se sont tenues dans tout l’Hegaxone. À Lyon, la place Bellecour a vu se rassembler près de 12 000 personnes, selon la préfecture, tandis que Strasbourg a réuni plus de 3 000 personnes, Marseille 2 500, Montpellier 2 000 ou encore Lille, 1 500 personnes.
A.W. avec AFP
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