Édition du jeudi 20 septembre 2018
Un rassemblement AMF-ADF-Régions de France pour lancer « un grand appel à une relance de la décentralisation »
Mercredi prochain, 26 septembre, dans le cadre du congrès de Régions de France, aura lieu le premier rassemblement des trois associations nationales représentatives d’élus locaux, l’AMF, l’ADF et Régions de France. L’occasion, pour les élus, de s’élever contre « la remise en cause des libertés locales » et les tentatives de « recentralisation » de l’État.
Cette rencontre, qui se déroulera à Marseille, s’articulera autour de tables rondes, auxquelles participeront notamment, pour l’AMF, André Laignel et Agnès Le Brun, pour Régions de France, Carole Delga et François Bonneau et pour les départements, François Sauvadet et André Viola. La rencontre sera conclue par les trois présidents des associations, François Baroin, Dominique Bussereau et Hervé Morin, ainsi que par le président du Sénat, Gérard Larcher.
« La République est en train de s’abîmer »
François Baroin a eu, ce matin, lors d’une interview sur RTL, l’occasion de revenir sur les raisons de ce rassemblement : interrogé sur les démissions de maires dont il a beaucoup été question cet été, il a mis l’accent sur le fait que ce sont, plus encore, « les adjoints et les conseillers municipaux » qui démissionnent, ces « bénévoles si disponibles » qui font vivre les conseils municipaux. « C’est la République qui est en train de s’abîmer, estime le maire de Troyes, et face à cela on ne peut pas rester silencieux. » Concernant les relations avec le gouvernement et le chef de l’État, François Baroin a énuméré les motifs de colère des élus (suppressions des emplois aidés, diminution des APL, passage de 10 à 13 milliards d’euros de l’exigence de diminution des dépenses des collectivités, accusations de « clientélisme »...) et a déclaré : « Nous sommes allés de déceptions en déceptions, et aujourd’hui on n’est pas loin de la rupture. » Il a qualifié les relations avec l’État de « tendues », parlant de « dialogue de sourds ».
C’est la raison qui a motivé l’organisation de ce rassemblement : « Avec les représentants de toutes les régions, tous les départements et toutes les mairies de France, quels que soient les engagements politiques et les sensibilités, nous allons lancer un grand appel à une relance de la décentralisation. » François Baroin estime que le mouvement de « recentralisation » actuellement en cours « épuise des gens de bonne volonté », et que c’est « une certaine idée de la France qui est en train de s’éloigner ».
La CNT, un « gigantesque échec » selon André Laignel
L’avant-veille, le premier vice-président délégué de l’AMF, André Laignel, avait également évoqué ce rassemblement lors d’une interview donnée à Maires de France (interview à paraître dans le numéro d’octobre). « Disons-le clairement : la Conférence nationale des territoires (CNT), créée par le gouvernement, est un gigantesque échec car l’État nous a menti. Il n’y a jamais eu de véritable dialogue et encore moins de négociation. La CNT aurait pu être le lieu de définition de priorités communes à l’État et aux collectivités. Elle a été le lieu des proclamations gouvernementales. Cette instance n’a plus d’avenir, il faut donc réinventer quelque chose. La volonté des trois associations nationales d’élus est de créer une association commune pour défendre les libertés locales contre la recentralisation qui est en marche, alors que les territoires expriment une volonté grandissante d’autonomie. » Il s’agit donc, pour le maire d’Issoudun, d’envoyer « un signal fort à l’État », et lui signifier que les représentants des trois niveaux de collectivités sont unis dans ce combat : « L’État doit cesser de croire qu’il peut jouer les uns contre les autres pour rester maître du jeu. »
Ce matin, enfin, l'AMF a publié un communiqué de presse suite à la réunion de son bureau qui s'est tenue hier. Elle se dit « inquiète des orientations recentralisatrices de l'exécutif » et affirme, au vu des derniersr projets gouvernementaux ou rapports parlementaires (plan pauvreté, plan santé, rapport Fauvergue-Thourot...) que « beaucoup d'ambitions gouvernementales reposent sur la seule action des collectivités locales au moment où s'aggrave la réduction des moyens dont elles disposent ». L'AMF demande donc au chef de l'État et au gouvernement, après l'échec de la CNT de juillet, « de mettre en place un dialogue véritable dans un esprit de négociation entre partenaires », estimant « encore possible de renouer avec une volonté décentralisatrice qui permette aux élus locaux mais aussi nationaux de respecter le mandat qui leur a été confié par les citoyens ».
Cette rencontre, qui se déroulera à Marseille, s’articulera autour de tables rondes, auxquelles participeront notamment, pour l’AMF, André Laignel et Agnès Le Brun, pour Régions de France, Carole Delga et François Bonneau et pour les départements, François Sauvadet et André Viola. La rencontre sera conclue par les trois présidents des associations, François Baroin, Dominique Bussereau et Hervé Morin, ainsi que par le président du Sénat, Gérard Larcher.
« La République est en train de s’abîmer »
François Baroin a eu, ce matin, lors d’une interview sur RTL, l’occasion de revenir sur les raisons de ce rassemblement : interrogé sur les démissions de maires dont il a beaucoup été question cet été, il a mis l’accent sur le fait que ce sont, plus encore, « les adjoints et les conseillers municipaux » qui démissionnent, ces « bénévoles si disponibles » qui font vivre les conseils municipaux. « C’est la République qui est en train de s’abîmer, estime le maire de Troyes, et face à cela on ne peut pas rester silencieux. » Concernant les relations avec le gouvernement et le chef de l’État, François Baroin a énuméré les motifs de colère des élus (suppressions des emplois aidés, diminution des APL, passage de 10 à 13 milliards d’euros de l’exigence de diminution des dépenses des collectivités, accusations de « clientélisme »...) et a déclaré : « Nous sommes allés de déceptions en déceptions, et aujourd’hui on n’est pas loin de la rupture. » Il a qualifié les relations avec l’État de « tendues », parlant de « dialogue de sourds ».
C’est la raison qui a motivé l’organisation de ce rassemblement : « Avec les représentants de toutes les régions, tous les départements et toutes les mairies de France, quels que soient les engagements politiques et les sensibilités, nous allons lancer un grand appel à une relance de la décentralisation. » François Baroin estime que le mouvement de « recentralisation » actuellement en cours « épuise des gens de bonne volonté », et que c’est « une certaine idée de la France qui est en train de s’éloigner ».
La CNT, un « gigantesque échec » selon André Laignel
L’avant-veille, le premier vice-président délégué de l’AMF, André Laignel, avait également évoqué ce rassemblement lors d’une interview donnée à Maires de France (interview à paraître dans le numéro d’octobre). « Disons-le clairement : la Conférence nationale des territoires (CNT), créée par le gouvernement, est un gigantesque échec car l’État nous a menti. Il n’y a jamais eu de véritable dialogue et encore moins de négociation. La CNT aurait pu être le lieu de définition de priorités communes à l’État et aux collectivités. Elle a été le lieu des proclamations gouvernementales. Cette instance n’a plus d’avenir, il faut donc réinventer quelque chose. La volonté des trois associations nationales d’élus est de créer une association commune pour défendre les libertés locales contre la recentralisation qui est en marche, alors que les territoires expriment une volonté grandissante d’autonomie. » Il s’agit donc, pour le maire d’Issoudun, d’envoyer « un signal fort à l’État », et lui signifier que les représentants des trois niveaux de collectivités sont unis dans ce combat : « L’État doit cesser de croire qu’il peut jouer les uns contre les autres pour rester maître du jeu. »
Ce matin, enfin, l'AMF a publié un communiqué de presse suite à la réunion de son bureau qui s'est tenue hier. Elle se dit « inquiète des orientations recentralisatrices de l'exécutif » et affirme, au vu des derniersr projets gouvernementaux ou rapports parlementaires (plan pauvreté, plan santé, rapport Fauvergue-Thourot...) que « beaucoup d'ambitions gouvernementales reposent sur la seule action des collectivités locales au moment où s'aggrave la réduction des moyens dont elles disposent ». L'AMF demande donc au chef de l'État et au gouvernement, après l'échec de la CNT de juillet, « de mettre en place un dialogue véritable dans un esprit de négociation entre partenaires », estimant « encore possible de renouer avec une volonté décentralisatrice qui permette aux élus locaux mais aussi nationaux de respecter le mandat qui leur a été confié par les citoyens ».
F.L.
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