Maire-info
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Édition du lundi 6 mars 2023
Jeunesse

Apprentissage, Contrats engagement jeunes : Matignon tire un bilan positif de son action pour l'emploi des jeunes

La Première ministre, Élisabeth Borne, a présenté vendredi les chiffres de l'apprentissage pour 2022. Ils sont en très forte hausse, permettant au gouvernement d'espérer atteindre le cap du million de jeunes en apprentissage au plus tard en 2027. 

Par Franck Lemarc

300 000 apprentis en 2018, 811 500 en 2022. Le nombre d’apprentis bondit, et le gouvernement, qui s’est fixé pour objectif de dépasser le million à la fin du quinquennat, a de bonnes chances de réussir son pari. La Première ministre, en présentant ces chiffres vendredi 3 mars, s’est félicitée de « l’effort »  et de « l’engagement »  des employeurs, en particulier les plus petits d’entre eux – puisque les deux tiers des apprentis sont employés dans des entreprises de moins de 50 salariés, contre 22 % seulement dans les entreprises de plus de 250 salariés. 

« Tremplin efficace » 

Les apprentis sont essentiellement employés dans les services (73 %), loin devant l’industrie (14 %) et la construction (11 %). C’est le commerce qui emploie le plus d’apprentis, avec presque 200 000 contrats signés en 2022. 

Géographiquement, ce sont les régions Île-de-France (201 000 contrats) et Auvergne-Rhône-Alpes (100 000 contrats) qui tiennent le haut du pavé. 

Le gouvernement estime que l’apprentissage est « un tremplin »  de plus en plus efficace vers l’emploi, puisque le taux d’insertion des jeunes au bout de six mois est, globalement, en hausse. Il atteint 73 % dans l’énergie et la métallurgie, 72 % dans le transport et la manutention. « Deux jeunes sur trois sont en emploi six mois après leur apprentissage », se réjouit Matignon. 

Reste que le coût de ce soutien à l'apprentissage est très lourd pour les finances publics – il s'élève à 8 milliards d'euros environ. Ce qui rend d'autant plus surprenant, soit dit en passant, que le gouvernement ait tant de mal à pérenniser les 15 millions d'euros permettant d'assurer le financement de l'apprentissage dans la fonction publique territoriale (lire Maire info du 20 janvier). 

Contrats engagement jeunes

La Première ministre a également fait le point sur le dispositif du Contrat d’engagement jeune (CEJ), en vigueur depuis tout juste un an. Ce contrat s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans qui ne sont ni en emploi ni en formation. Un parcours « intensif »  est proposé à ces jeunes, sur six à douze mois, dans une logique de « donnant-donnant », le contrat étant « conditionné au respect d’exigences d’engagement, d’assiduité et de motivation ». 

Quelque 300 000 jeunes sont entrés dans ce contrat pendant les 10 premiers mois du dispositif. Ils sont majoritairement âgés de 18 à 21 ans, 18,3 % d’entre eux résident en QPV, 12,7 % en ZRR. La part des jeunes sans diplôme dans le dispositif est de 44 %. 

Le contrat prend la forme d’un « accompagnement » : formation, « accompagnement spécifique externe », mission d’utilité sociale, emploi aidé. En échange, les jeunes reçoivent une « allocation ». 

Malgré le caractère récent du dispositif, ses résultats sont « très encourageants », selon Matignon, puisque pour la première cohorte des CEJ (ceux qui sont entrés dans le dispositif dès mars 2022), « 76 % des jeunes ont accédé à un emploi dans les neuf mois suivants ». Le gouvernement ne précise pas toutefois s’il s’agit d’emplois précaires ou pérennes. 

L’appui des missions locales

Le dispositif s’appuie fortement sur l’échelon local, en particulier sur les missions locales. La plaquette du gouvernement donne l’exemple de la manière se déroulent dans le Lot : « Deux éducateurs sillonnent le département dans une démarche « d’aller-vers »  à la rencontre des jeunes en rupture. Après la démarche de repérage des jeunes en rupture, le porteur s'appuie sur le maillage par une douzaine d'antennes locales de la mission locale, des réseaux d'élus locaux et des maisons France Services pour recevoir les jeunes près de leurs lieux de vie. Il s'appuie également sur sa connaissance des acteurs de l'insertion sociale. Après avoir « reperé »  le jeune, les éducateurs réalisent un pré-diagnostic avant d’envisager la signature d’un CEJ avec la mission locale. » 

Rencontres jeunesse

La Première ministre a estimé vendredi que ces dispositifs – apprentissage, CEJ, mais aussi réforme à venir du lycée professionnel – étaient autant de possibilités permettant que « chaque jeune, quel que soient son parcours et son profil, trouve le meilleur chemin vers l’emploi ». En parallèle, elle organise chaque mois des « Rencontres jeunesse de Matignon », lors desquelles des jeunes sont appelés à venir discuter en direct avec elle de leurs préoccupations. La dernière édition de ces rencontres a porté, précisément, sur les moyens de « rendre l’orientation et l’insertion professionnelle plus simples ». 

Ces rencontres aboutiront, au printemps, à l’élaboration « d’une feuille de route interministérielle d’une vingtaine de mesures concrètes pour répondre aux préoccupations de la jeunesse ». 

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