Édition du mercredi 27 mars 2002
Premier bilan des conseils de développement prévus par la loi Voynet
Une première rencontre des conseils de développement sest tenue à la communauté urbaine de Lyon le 14 mars dernier, indique la dernière édition de « Grandes Villes Hebdo ».
La loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire du 25 juin 1999 (loi Voynet) prévoit que les conseils de développement se mettent en place de façon concomitante à lélaboration des contrats dagglomération (article 26). La consultation du conseil de développement au cours de lélaboration du projet (décret n°2000-1248 du 21 décembre 2000) conditionne la signature du contrat dagglomération. Les délibérations créant le conseil de développement arrêtent librement la composition initiale en prenant en compte la diversité des acteurs économiques, sociaux, culturels et associatifs présents dans le périmètre délaboration du projet et règlent les modalités de désignation de ses membres.
Lobjectif de la loi est donc de compléter le dispositif dexpression politique des choix de développement de lagglomération par un dispositif de participation de la société civile. Le dispositif contractuel des contrats dagglomération concerne potentiellement 140 agglomérations inscrites dans les aires urbaines de plus de 50 000 habitants. À lheure actuelle, trois contrats dagglomération ont été signés : la communauté urbaine du Creusot-Montceaux, la communauté urbaine de Bordeaux et la communauté dagglomération dElbeuf boucle de Seine.
Le tour dhorizon effectué le 14 mars a permis de montrer que la plupart des conseils installés ou en projet nont pas de président élu politique, mais membre de la société civile. Certains sont sans collège délus, dautres accueillent des habitants lambda (Lyon, Grenoble).
Les plus avancés dans la démarche vont plus loin que la loi Voynet et, poussés par lintérêt suscité par la société civile, ont lambition de se positionner comme une véritable instance « poil à gratter » animée dune capacité dauto- saisine (Grenoble, Nancy, Lyon, Nantes).
Donner un avis ne se limite pas à un vote, mais cest un travail de coproduction entre élus, techniciens et habitants. Les contributions sont écrites et non pas seulement verbales.
« Il était temps de mettre en place une telle démarche », a souligné Francis Ampe, conseiller à la Délégation à l'aménagement et à l'action régionale (DATAR). Lenquête menée qui est en cours sur lavancement des contrats dagglomération a permis didentifier 16 conseils de développement constitués (sur 47 réponses), 22 étant en projet. La volonté de pérenniser ces démarches de concertation est nettement affirmée.
Certains points restent sans réponse unique, par exemple la place des élus, le mode de constitution des collèges, soit thématiques, soit institutionnels. Sur le premier point, les participants ont souligné quil est indispensable de ne pas écarter les élus et de créer des passerelles entre le conseil de développement et la structure intercommunale porteuse du projet dagglomération. Enfin, la DATAR appuiera intellectuellement et financièrement toute initiative pour échanger, mettre en réseau les expériences engagées.
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