Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 8 février 2012
Aménagement rural

«Pour une nouvelle approche des mobilités dans les territoires périurbains et ruraux»: un rapport du CAS

«Dans la vie quotidienne, les populations des territoires périurbains et ruraux restent dépendantes de la voiture individuelle, dont le coût d’utilisation pèse sur leur budget», vient de souligner un rapport du Centre d'analyse stratégique (CAS) publié mardi 7 février. Pour les 40% de Français vivant dans les zones rurales et périurbaines, il est très difficile de se passer de voiture individuelle pour effectuer ses déplacements quotidiens. L'éloignement des pôles commerciaux, la faible disponibilité des services de proximité et l'absence de transports collectifs adaptés rendent la plupart du temps la possession d'un véhicule indispensable. Vingt millions d'automobiles circulent ainsi chaque jour dans ces zones, occasionnant des problèmes de pollution – avec 40 millions de tonnes de CO2, elles génèrent 8% des émissions totales de gaz à effet de serre en France – mais aussi des difficultés économiques pour les ménages.
Ce document qui résulte de la réflexion d’un groupe de travail du CAS, dirigé par Olivier Paul-Dubois-Taine, ingénieur général honoraire des Ponts et Chaussées, préconise diverses solutions. Il propose notamment de «revoir l’implantation des habitations ainsi que la distribution des emplois et des services à l’origine des déplacements en voiture» ce qui permettrait de limiter cette dépendance. Mais, ajoute le rapport, cela «ne peut se concevoir que sur le long terme».
Plusieurs leviers permettent aujourd’hui de limiter la dépendance à la voiture individuelle dans les territoires à faible densité: les systèmes d’information, la coordination des modes et services de transport, l’utilisation partagée des véhicules, l’organisation des activités de proximité et des services à la personne… Les initiatives locales dans ces domaines sont foisonnantes mais leur portée demeure marginale. Comment passer de ces initiatives isolées à un changement significatif d’échelle ?
Le Groupez de travail formule les recommandations suivantes:
«Aider les communautés de communes et les agglomérations, ainsi que les pôles d’activité qui le souhaitent (universités, centres commerciaux...), à définir des stratégies de mobilité adaptées à leur territoire, en partant de la compréhension locale des flux de déplacements et s’intégrant dans le cadre du schéma départemental de transport et de ses liaisons avec les pôles urbains voisins.
«Apporter à l’usager une information en temps réel, afin qu’il puisse organiser ses déplacements en combinant les transports collectifs et individuels (marche à pied, deux-roues, voiture personnelle ou partagée).
«S’appuyer sur l’information numérique pour développer le partage de la voiture et notamment des solutions de covoiturage sécurisées reposant sur un tiers de confiance et un suivi géolocalisé du déplacement.
«Coordonner les services de transport collectif entre eux, avec des rabattements performants vers des stations de transport collectif (itinéraires cyclables, parkings de covoiturage), pour une chaîne de transport porte à porte efficace; affecter à ces rabattements environ 10% des dépenses annuelles de voirie.
«Limiter les distances parcourues par les professionnels des services à la personne (commerces, santé, loisirs, etc.) en les incitant à coordonner leurs déplacements, leurs livraisons ou le transport des personnes qui les sollicitent.»

- Pour télécharger le rapport (PDF 2 Mo), utiliser le premier lien ci-dessous.
- Pour télécharger la synthèse du rapport (PDF 573 Ko), utiliser le second lien ci-dessous.

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