Évolution du trafic 5G : l'ANFR fait le bilan
Par Lucile Bonnin
Après de premières expérimentations dans les villes de Belfort, Bordeaux, Douai, Grenoble, Lannion, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Toulouse ou encore Sophia-Antipolis, le déploiement de ce nouveau réseau cinquième génération (5G) a été généralisé. Objectif ? Le rendre accessible sur tout le territoire d’ici 2030.
« L’Agence nationale des fréquences (ANFR), agence publique de l’État, intervient dans ce déploiement à plusieurs niveaux : d’une part, elle autorise les implantations et les modifications de sites d’émission 5G transmises par les opérateurs mobiles et, d’autre part, elle contrôle les niveaux d’exposition du public aux ondes électromagnétiques ainsi que la bonne utilisation des fréquences attribuées pour éviter les brouillages » , indique le directeur général de l’ANFR.
L’arrivée de la 5G en France ne s’est pas faite sans débat. Certaines inquiétudes ou réticences ont rapidement émergé. Face à cela, l’ANFR souhaite « favoriser un climat de transparence sur le sujet » . Elle publie donc une analyse portant sur plus de 3000 mesures d’exposition du public aux ondes ainsi qu’un observatoire mensuel complet des déploiements des réseaux mobiles.
L’exposition aux ondes
À la demande de Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, l’Agence s’est attelée à mesurer l’influence de la 5G « sur le niveau d’exposition aux ondes électromagnétiques dans les bandes de fréquences 700 MHz, 2100 MHz et 3,5 GHz » . L’étude se concentre davantage sur la nouvelle bande de fréquences 3,5 GHz.
Cette analyse a été réalisée avec 3 000 mesures d'exposition du public aux ondes pendant les années 2020 et 2021. La moitié de ces mesures a été réalisée à proximité des sites devant accueillir des antennes 5G avant leur mise en service. L'autre moitié a été réalisée sur ces mêmes sites après la mise en service.
L’étude indique que « les premiers résultats montrent que l’exposition augmente très légèrement, la contribution supplémentaire de cette nouvelle bande pouvant être évaluée à 0,11 V/m » . Bien loin donc, pour l’instant, de la limite réglementaire fixée à 61 V/m.
Pour autant, l’ANFR reste prudente face à cette première analyse : « Peu d’utilisateurs sollicitent pour le moment le réseau par rapport à son potentiel, ce qui peut expliquer ce très faible accroissement de l’exposition. » L’Agence entend donc poursuivre ses mesures d’évaluation de l'évolution de l'exposition aux ondes selon le nombre d'utilisateurs.
Implantation des sites d’émission 5G
Nouvelle année, nouveau bilan. L’ANFR publie régulièrement son observatoire sur le déploiement des réseaux mobiles. La dernière édition, publiée en janvier 2022, dresse une synthèse plus dense des sites radioélectriques autorisés et opérationnels sur le territoire français.
31 645 sites 5G ont été autorisés en métropole au 1er janvier 2022, dont 5 en outre-mer. Ces sites émettent bel et bien des ondes mais ne sont pas forcément encore accessibles aux citoyens abonnés. L’ANFR précise que 70,1% de ces sites sont dans ce cas et donc « sont techniquement opérationnels ».
Au total, l’ANFR a autorisé 59 585 sites de réseaux mobiles en France, toutes générations confondues (+ 225 sur le mois de décembre). L’observatoire précise que la quasi-totalité des implantations 5G sont autorisées sur des sites existants déjà, utilisés pour la technologie 2G, 3G ou 4G. Du côté de la 4G, 58 797 sites sont autorisés en France par l’ANFR.
L’engagement des opérateurs est aussi mis en lumière par l’ANFR. SFR s’est notamment distingué avec 740 sites supplémentaires rendus techniquement opérationnels. A la dernière place on retrouve Orange, qui compte seulement 213 nouveaux sites nouvellement opérationnels.
Des outils pour les élus
L’ANFR ne cesse de développer au fil des années des outils et supports d’information pour accompagner les collectivités locales dans ce parcours vers la 5G. Elle propose notamment de suivre le déploiement des réseaux mobiles dans un territoire avec la plateforme cartoradio qui permet de localiser les sites autorisés dans une commune.
Il est désormais possible sur cette plateforme d’obtenir des statistiques par opérateur, par technologie et par bande de fréquences (lire Maire info du 30 novembre 2021). Il est aussi possible de savoir si l’opérateur mobile a déclaré la mise en service d’un site autorisé. Les données de cette plateforme sont actualisées de manière hebdomadaire et disponibles en open data.
Mesurer gratuitement l’exposition aux ondes électromagnétiques dans un lieu donné (lieu public, domicile, etc.) est aussi possible sur demande. Elle peut s’effectuer sur le site mesures.anfr.fr. Ce type de demande peut être formulée aussi bien par un citoyen que par une commune. Le principe est le même : l’Agence traite la demande de mesure puis envoie sur place un laboratoire accrédité qui effectue la mesure. La rémunération du laboratoire se fait grâce à un fonds alimenté par une taxe prélevée principalement sur les opérateurs mobiles.
Un site dédié à la 5G (www.5G.anfr.fr) est aussi accessible en ligne pour permettre d’éclairer certains points à propos des évolutions technologiques de ce réseau, de son calendrier de déploiement et des résultats des contrôles réalisés.
« Le dossier d’information Mairie (DIM) est-elle nécessaire pour une demande d’implantation 5G sur un site déjà pourvu d’antennes 4G ? » ; « La 5G va-t-elle provoquer une prolifération d’antennes ? » … Une foire aux questions recense également les principales interrogations dont certaines qui intéressent spécifiquement les élus.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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