Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 18 juin 2021
AMF

François Baroin et André Laignel rendent hommage à l'action des maires pendant la crise

Les deux principaux responsables de l'AMF, François Baroin et André Laignel, ont envoyé mardi une lettre à tous les maires de France pour rendre hommage à leur action pendant l'épidémie, et tirer les conclusions de cet épisode.

Par Franck Lemarc

« Merci. »  C’est le principal message que François Baroin, maire de Troyes (Aube) et président de l’AMF, et André Laignel, maire d’Issoudun (Indre) et premier vice-président délégué de l’association, veulent faire passer « aux maires de France ». Au moment où la crise sanitaire semble « maîtrisée », les deux responsables rappellent « le rôle indispensable »  joué par les maires « tout au long de cette crise ». 

« Merci à vous et à vos équipes » 

Ils ont donc tenu à remercier l’ensemble de leurs collègues d’avoir « préservé la cohésion sociale »  du pays, d’avoir « maintenu la permanence des services publics essentiels »   – « grâce à votre action, des milliers de travailleurs essentiels ont pu accomplir leur mission »  – d’avoir « assuré la solidité de nos institutions démocratiques en ces temps troublés », notamment « en affirmant majoritairement [leur] soutien au maintien des prochains scrutins ». François Baroin et André Laignel saluent « la connaissance fine du territoire »  des maires, leur « réactivité », leur « sens de l’intérêt général ». 

Décentralisation

Mais ils veulent également tirer les leçons de la crise sanitaire, et réaffirmer les orientations qui, depuis des années, sont celles de l’AMF. La crise, estiment-ils, a donné une légitimité plus forte encore à ces orientations. 
Cette épidémie a en effet « mis au jour les dysfonctionnements profonds qui entravent le développement »  du pays. Il faut donc maintenant, écrivent les deux maires, « avancer vers une plus grande décentralisation des politiques publiques. L'État central ne peut plus faire seul, ne doit plus faire seul. »  Les multiples épisodes de ces derniers mois, où tant de décisions ont été prises par en haut, sans forcément tenir compte des réalités locales, démontrent aux responsables de l’AMF qu’au contraire, « laisser le soin aux maires d'adapter les décisions aux réalités locales était un gage puissant d'efficacité de l'action publique ». « C’est particulièrement vrai en matière de santé ou de culture », écrivent François Baroin et André Laignel – domaines dans lesquels l’AMF demande depuis longtemps de nouveaux transferts de compétence. 
Dans le même ordre d’idées, les auteurs de la lettre appellent à s’appuyer sur « la confiance mutuelle »  entre les maires et l’État pour « ouvrir le chantier des rééquilibrages des relations entre l’État et les collectivités territoriales ». Sans opposer les uns et les autres, les deux maires répètent – comme ils l’ont fait à de nombreuses reprises pendant la crise – que les maires n’en peuvent plus d’être considérés comme « des sous-traitants de l’État central ». Il leur paraît indispensable de « définir clairement les relations de chacun ». Le couple maire-préfet, « tant vanté ces derniers mois », ne peut fonctionner, poursuivent les édiles, « que lorsqu’il se fonde sur le respect des compétences de chacun ». 

« Nouvelles libertés fiscales et financières » 

François Baroin et André Laignel posent enfin le problème des finances locales : « Il faut sans attendre engager une négociation sur les moyens attribués aux communes pour assurer pleinement leurs missions. »  Après la baisse des dotations (les dotations supprimées sous le mandat de François Hollande n’ont jamais été rétablies, même si la diminution a été interrompue en 2017), « la diminution progressive de toute autonomie fiscale »  (suppression de la taxe d’habitation et d’une partie de la fiscalité économique locale), après l’expérience de la contractualisation (contrats de Cahors, qui sont pour l’AMF de nouvelles « contraintes » ), un nouveau « risque »  apparaît : celui de « faire supporter aux finances locales un coût démesuré »  par rapport à l’impact que la crise a eue sur celles-ci. Rappelons en effet que toute une série de conséquences financières de l’épidémie et des confinements sur les finances locales, en particulier les pertes de recettes tarifaires, ne seront pas compensées par l’État. Faute de compensation réelle des pertes, répète l’AMF depuis des mois, les communes ne pourront jouer pleinement leur rôle dans la relance, par exemple en investissant massivement. Il est donc temps, insistent les deux élus, « d'offrir de nouvelles libertés fiscales et financières aux communes ». 
Ces revendications continueront d’être portées par l’AMF durant les prochains mois, que les maires de Troyes et d’Issoudun estiment « décisifs pour l’avenir de la France et de ses communes ». 

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