Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 9 juillet 2021
Aménagement

Jean Castex annonce que le programme Action Coeur de ville sera prolongé de quatre ans 

En ouverture du congrès de l'association Villes de France, le Premier ministre, Jean Castex, a fait un certain nombre d'annonces sur le renforcement du programme Action Coeur de villes et salué le dynamisme des villes moyennes dans cette période post-crise. 

Par Franck Lemarc - à Blois

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© Franck Lemarc

Ces villes « qu’on dit moyennes ». Jean Castex, dans son discours, a plusieurs fois noté que ce vocable est peu flatteur pour des villes qui ont, souvent, une histoire, un patrimoine et un rôle économique de premier ordre. À Blois, où se tient depuis hier le congrès de Villes de France, le Premier ministre a chanté les louanges de ces villes dont le « dynamisme »  et « l’attractivité »  ne cessent d’augmenter, en particulier au sortir de la crise épidémique, lors de laquelle les jeunes actifs, en particulier, semblent de plus en plus intéressés par la vie dans ces villes « moyennes ».

Porter les projets jusqu’en 2026

Jean Castex s’est longuement attardé sur le programme Action Cœur de ville, initié, comme d’autres programmes de contractualisation avec les communes, par le gouvernement. « 222 villes ont été conventionnées », a rappelé le Premier ministre, et « 2,8 milliards engagés ». Il s’agit là d’une politique qui renoue « avec l’aménagement du territoire au sens le plus noble du terme », a affirmé le Premier ministre. Principale annonce de ce discours : le programme Action Cœur de ville, initialement prévu jusqu’à 2022, va être prolongé jusqu’en 2026, « pour permettre aux équipes élues l’année dernière de porter leurs projets avec l’aide de l’État jusqu’à la fin de leur mandature ». Cette prolongation du dispositif répond à une demande de Villes de France. 
Le Premier ministre a également répondu, en partie, aux interrogations formulées par Caroline Cayeux, maire de Beauvais et présidente de Villes de France, et Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse et président délégué de l’association, un peu plus tôt. La maire de Beauvais a dénoncé le fait que les maires doivent faire « toujours plus avec toujours moins de moyens », tandis que le vice-président de l’association reprenait une expression chère à André Laignel en évoquant le « nœud coulant »  que représente la fin de la taxe d’habitation. Le maire de Bourg-en-Bresse a également posé la question de la compensation des dépenses engagées par les maires sur le front de l’épidémie, évoquant le centre de vaccination de sa commune qui coûte « 70 000 euros par mois ». Le Premier ministre, sur ces sujets, s’est montré bien plus vague dans ses réponses, se contentant d’affirmer, comme le gouvernement le fait depuis des mois, que l’État « sera au rendez-vous »  et que « les dépenses seront compensées et prises en charge par l’État »  – ce qui, tous les maires le savent, n’est pour l’instant pas le cas. S’il a reconnu « quelques trous dans la raquette », le Premier ministre a toutefois invité les élus à « sortir un peu de nos frontières »  pour se rendre compte à quel point, en France, « l’État soutient les collectivités locales ». 

Prolongation du « Denormandie » 

L’après-midi d’hier, à Blois, a été consacrée à des tables rondes sur le programme Action Cœur de villes et sur la transition écologique dans les villes moyennes. Au cours de la première, le préfet Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du programme Action Cœur de ville, a dressé un bilan très positif de ce programme ainsi que des Opérations de revitalisation du territoire (ORT), qualifiant ces programmes « d’assez révolutionnaires ». Le préfet a annoncé que le dispositif fiscal Denormandie dans l’ancien serait probablement, lui aussi, prolongé après 2022 pour donner « de la visibilité »  aux investisseurs. 
En milieu d’après-midi est intervenue la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Haïry. Dans un discours moyennement inspiré et dépourvu de toute annonce, la secrétaire d’État a surtout insisté sur le fait qu’il n’y avait pas « une »  mais « des jeunesses »  dans le pays, et que celles-ci faisaient montre « d’une résilience de dingue ». 
Lors du dernier débat de la journée, consacré à la transition écologique, mêlant témoignages de maires et de responsables de grandes entreprises, la maire de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot, par ailleurs présidente du Cerema, a fait un plaidoyer pour cette agence, et invité les maires à ne pas hésiter à s’en saisir, rappelant qu’il s’agissait du seul établissement public capable d’offrir un tel niveau d’ingénierie et d’expertise aux collectivités locales. 
Les débats se poursuivent aujourd’hui avec une table ronde sur la mobilité et une autre sur les conséquences de la crise sanitaire, avant la clôture du congrès qui se terminera par un discours de Gérard Larcher, président du Sénat. 

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