Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 30 juin 2025
Aménagement numérique du territoire

Qualité du réseau mobile : de moins bons résultats à la campagne et dans les trains

L'Arcep a publié hier les résultats de son enquête annuelle d'évaluation de la qualité de service des opérateurs mobiles en France métropolitaine. La couverture dans les zones rurales reste perfectible.

Par Lucile Bonnin

L’Arcep vient de publier une étude concernant la qualité de service des réseaux mobiles fournies par les quatre opérateurs historiques : Orange, Bouygues, Free et SFR.

Depuis 2023, de nouveaux indicateurs sont pris en compte pour ces mesures dans le but de « mieux correspondre aux types d’usages courants effectués par les utilisateurs avec leur mobile » . Trois seuils ont été retenus : 3 Mbit/s (débit adapté aux usages les moins exigeants de l’Internet mobile tels que la navigation web) ; 8 Mbit/s (débit adapté aux usages les plus courants, tels que le visionnage vidéo) ; 30 Mbit/s (débit adapté aux usages les plus exigeants, comme l’utilisation d’outils collaboratifs dans un cadre professionnel).

Connexion internet

Les débits constatés en zones rurales sont nettement inférieurs à ceux des zones intermédiaires ou denses – et ce chez tous les opérateurs. C’est cependant l’opérateur Orange qui enregistre un léger avantage sur le service fourni en internet aux habitants des communes rurales. « En zones denses, Bouygues Telecom, Orange et SFR affichent des résultats similaires et devancent Free Mobile », indique l’Arcep. 

Il est intéressant de pointer également les différences des mesures liées à la navigation web et au visionnage de vidéo. En zones denses, concernant le visionnage de vidéo (streaming) en 2G/3G/4G/5G, Bouygues Telecom et Orange affichent un taux de 98 %, SFR 97 % et Free 96 %. Pour la navigation web les résultats sont tout aussi satisfaisants.

L’affaire est plus complexe dans les zones rurales. Concernant le visionnage de vidéos, c’est Orange qui « se démarque »  avec un taux de qualité à 92 % devant Free Mobile (86 %) et SFR (85 %) et Bouygues Telecom (81%). La différence avec la zone dense pour la navigation web est aussi trop importante : en zones rurales, le taux de qualité parfaite atteint 88 % pour Orange et 80 % pour Bouygues par exemple. Les disparités qui sont dénoncées par les élus des territoires ruraux depuis plusieurs années doivent encore être réduites.

Des résultats encore plus contrastés sur les appels 

Les disparités territoriales sont d’autant plus visibles avec l’indicateur d’appels en qualité parfaite (le taux d’appels maintenus pendant deux minutes et sans perturbations audibles). En effet, si au niveau national, 90 % des appels sont considérés en qualité parfaite pour Orange devant Bouygues Telecom (87 %), SFR (85 %) et Free Mobile (84 %), en zones rurales, seulement 82 % des appels sont en qualité parfaite pour Orange devant SFR et Bouygues Telecom (75 %) et Free Mobile (73 %).

Autre point noir régulièrement soulevé par le gendarme des télécoms : si la qualité des services des appels « reste élevée sur les axes routiers », « elle est en revanche toujours à un niveau moyen dans les TGV, dans les trains des réseaux Intercités et dans les TER » . Sur les Intercités et TER par exemple, Orange affiche 67 % de succès pour les appels, devant Bouygues Telecom (60 %), SFR et Free Mobile (59 %). Si la qualité de service mobile n’est pas satisfaisante, il faut rappeler que dans le cadre du New Deal mobile, Bouygues Telecom, Orange et SFR, ont l'obligation de couvrir en très haut débit mobile (4G) 90 % des trains du quotidien, le long des voies à l'extérieur, au 31 décembre 2025. Cette échéance risque de ne pas être tenue. 

En janvier dernier, le ministère chargé de l’Industrie et de l’Énergie, la Fédération française des télécoms et l’Arcep se félicitaient d’ailleurs du « succès collectif »  du New Deal mobile. Si le constat était partagé par plusieurs associations d’élus, notamment l’AMF, plusieurs acteurs de la filière demande un « New Deal Mobile 2 ». Dans le cadre du dispositif de couverture ciblée par exemple, il reste des territoires ruraux qui ne sont pas suffisamment couverts et des zones blanches et grises persistent. Une chose est sûre : la couverture de 5 000 zones d'ici 2027, comme prévu initialement, ne suffira pas à éradiquer totalement les zones blanches du pays. 

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