Édition du mercredi 11 mars 2009
Alors que 350.000 destructions nettes d'emploi sont prévues en 2009, l'objectif du gouvernement est d'en «protéger entre 200.000 et 300.000» par la politique de l'emploi
Le gouvernement veut «protéger entre 200.000 et 300.000 emplois» en 2009 grâce à la «mobilisation générale» de la politique de l'emploi, a souligné mardi le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez, alors que le président de l'Unedic a prévu des mois de chômage «très violents».
La France va «vers quelques mois de chômage très violents», dans la lignée de l'envolée des nouveaux inscrits au chômage en janvier (+90.200), a estimé Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), ajoutant qu'«on est un peu comme le lapin dans les phares, on ne sait pas ce qui va se passer d'ici la fin de l'année».
Illustration des inquiétudes et de l'acuité du sujet, un tiers des questions mardi à l'Assemblée nationale portaient directement ou indirectement sur l'emploi, l'opposition accusant le gouvernement d'«être à contre-temps» dans sa politique, notamment en gardant le dispositif d'exonération des heures supplémentaires.
Alors qu'il a prévu la semaine dernière 350.000 destructions nettes d'emploi en 2009 dans le collectif budgétaire, l'objectif du gouvernement est d'en «protéger entre 200.000 et 300.000» par la politique de l'emploi et, «autant que possible, éviter les licenciements», a déclaré M. Wauquiez lors d'un «point d'étape de la politique de l'emploi».
Le gouvernement veut d'abord «maintenir l'emploi» (chômage partiel, politique en faveur des seniors), «soutenir la création d'emplois» (exonération totale de cotisations patronales pour l'embauche d'un salarié dans les très petites entreprises, chèques pour payer des services à la personne). Il veut aussi «aider à la reprise d'emploi» (Pôle emploi, contrat de transition professionnelle -CTP- et convention de reclassement personnalisée -CRP-, etc.) et «soutenir les victimes de la crise» (nouvelle convention Unedic, prime forfaitaire pour d'ex-CDD).
Plaidant pour «une mobilisation générale», le secrétaire d'Etat a appelé à «dépasser les vieux clivages politiques dans l'intérêt des demandeurs d'emploi», jugeant que «ça marche bien» avec beaucoup de collectivités locales, comme Lille, mais pas avec d'autres, comme Dijon.
Pour évaluer les effets de sa politique, M. Wauquiez a détaillé «dix indicateurs». Il a ainsi donné un objectif de «4.000 à 5.000 embauches par jour ouvré dans des TPE» bénéficiant de l'exonération totale de cotisations, admettant qu'«un certain nombre de ces embauches se seraient faites de toute façon» mais évoquant un «effet déclic» pour environ un tiers des chefs d'entreprise.
La montée des contrats aidés, autre indicateur, n'est «pas encore aux objectifs fixés et nécessite d'accentuer la mobilisation», notamment dans les Dom, selon lui.
Sur le chômage partiel, dont l'indemnisation doit être encore revalorisée prochainement, «34 millions d'heures ont été demandées entre janvier et mi-février mais ce n'est qu'un début», a-t-il précisé, estimant que «330.000 salariés devraient en bénéficier en 2009».
Quant à l'engorgement de Pôle emploi, confronté à la crise, une décision sera prise «dans les 15 jours» sur un renfort d'effectifs, a assuré M. Wauquiez. «Pour l'instant, Pôle emploi a pu faire front, je ne voudrais pas que la situation se dégrade», a-t-il ajouté, assurant que la fusion a permis de «faire avancer des choses», alors que le vieux dispositif aurait été «catastrophique» en période de crise.
De son côté, le président de l'Unedic a jugé que la fusion ANPE-Assedic s'était faite «très vite, à marche forcée» et à un «mauvais moment - mais cela on ne pouvait pas le prévoir».
(avec AFP)
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