Édition du lundi 3 octobre 2005
Aller à pied à l'école : le «pédibus» fait son chemin en France comme en Europe
Pour aller à l'école, des milliers d'enfants prennent désormais le «pédibus», variante pédestre du ramassage scolaire en bus, rapporte lAFP : l'enfant attend à un arrêt qu'une troupe de petits marcheurs escortée par quelques parents le récupère et l'emmène.
Le concept gagne du terrain en France, mais aussi aux Pays-Bas, en Belgique, en Italie ou en Allemagne, surtout dans les villes petites et moyennes, après avoir fait de nombreux adeptes en Suisse, au Canada ou en Grande-Bretagne.
«C'est un projet citoyen et les gamins adorent. C'est sain, gai, économique, convivial, écologique», s'enthousiasme René Durand à la mairie de Tremblay-en-France (Seine-saint-Denis), ville de 35.000 habitants dans la région parisienne, parmi les premières du pays à avoir tenté l'aventure.
Le pédibus repose sur le bénévolat de parents qui préfèrent aux embouteillages et aux micro-trajets en voiture, coûteux pour les nerfs et le portefeuille, une balade à pied plus profitable au bien-être de leur progéniture.
A tour de rôle, des pères et mères aux airs d'animateurs de colonie de vacances, avec gilets fluorescents et fanions, assurent la conduite des cortèges, direction l'école.
Depuis 2002, Tremblay a ouvert sept lignes de pédibus, avec une quinzaine d'arrêts chacune. Plus d'une centaine d'enfants les empruntent. La mairie paie les gilets fluo et l'assurance des parents.
L'idée du «walking bus» (autobus pédestre) a germé en 1991 dans la tête d'un Australien, David Engwicht, avant de cheminer jusqu'en Suisse, où elle s'est transformée en «pédibus» en 1998. C'est un habitant de Lausanne qui s'est souvenu d'une expression chère à sa grand-mère, «aller à pédibus», et l'a recyclée.
L'objectif est notamment d'améliorer la sécurité des enfants aux abords des écoles, où la multiplication des dépose-minute aux heures charnières est à l'origine d'accidents dramatiques.
Selon l'ADEME (Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), qui encourage les pédibus, deux tiers des élèves de 6-11 ans se rendent chaque jour à l'école en voiture alors que le trajet moyen n'excède pas 1 km en ville.
Les fans du système vantent ses multiples bienfaits : activité physique, éducation routière, socialisation des enfants, mais aussi gain de temps - sachant que chaque famille doit normalement gérer entre 8 et 20 trajets d'école par semaine - et «écomobilité» : diminuer lusage de la voiture, cest protéger l'environnement et promouvoir le développement durable.
Le pédibus a la bénédiction des enseignants, qui trouvent les élèves plus réceptifs une fois réveillés par une bonne marche à pied. Les intéressés aiment quant à eux se promener avec leurs copains.
Des dizaines de grandes villes ont récemment ouvert des lignes de pédibus en France : Angers, Nantes, Toulouse, Caen, Lyon, mais aussi de petites villes comme Gières (Isère) ou Ouistreham (Calvados).
Ailleurs dans le monde, le thème «Marchons vers l'école» fait aussi des émules, activement promu par la Grande-Bretagne et le Canada, qui organisent chaque année une semaine de sensibilisation. L'édition 2005 est prévue cette semaine du 3 au 7 octobre, avec des initiatives dans de nombreux pays (voir lien ci-contre en langue anglaise).
Variante à roues, le système du «vélobus» ou «cyclobus» commence à séduire, adapté aux parcours plus longs et aux jeunes adolescents. Ainsi, à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), des cortèges de lycéens roulent tous les matins vers l'école depuis 2001.
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