Édition du mardi 25 juillet 2017
Critiqué, le gouvernement annonce une « réforme globale » des APL à l'automne
Les réactions se multiplient depuis l’annonce, samedi, par le gouvernement d’une baisse de 5 euros par mois et par ménage des aides personnelles au logement (APL, ALS, ALF) à compter du 1er octobre pour les 6,5 millions de bénéficiaires. Fustigée d’un côté, comme une décision « dramatique » contre les plus pauvres, soutenue de l’autre, comme étant une mesure « d’urgence », elle permettrait d’économiser près de 100 millions d’euros en 2017.
Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a assuré sur RMC qu’il ne voulait pas « minorer » l’effort demandé aux bénéficiaires mais que « l’exécutif répond[ait] à une urgence », invoquant les « 150 millions d’euros » manquants pour boucler le budget 2017. Une position également défendue par le député LR « constructifs » des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, qui a rappelé que des économies sont nécessaires face aux « 2 200 milliards d’euros » de dettes et que le budget des aides au logement représente « trois fois le budget du ministère de la Justice ».
« Cinq euros pour des budgets importants, c’est de l’argent de poche, mais pour des publics qui gagnent moins de 1 000 euros par mois […] ça représente par exemple le pain pendant une semaine », a critiqué sur RTL le président du groupe Nouvelle Gauche, Olivier Faure, dénonçant une mesure « inique » et accusant le gouvernement de faire « les poches de ceux qui ne peuvent pas se défendre ». « Cette mesure est aussi injuste que dramatique car les foyers qui touchent l’APL sont principalement des étudiants et des familles modestes », a déploré de son côté le député PCF du Nord Alain Bruneel. Une analyse également partagée par Jean-Louis Dumont, président de l’USH.
Dans un entretien au Monde publié hier, François Pupponi, député socialiste du Val-d’oise, qui a piloté en 2015 un groupe de travail à l’Assemblée sur les aides au logement, considère cette décision « absurde » et y voit une « bourde de Bercy ». « Nous avions précisément écarté toute mesure de réduction généralisée, a-t-il indiqué. Car ce système est, certes, très coûteux : 18 milliards en 2016, probablement 18,5 milliards en 2017, mais il est d’une nécessaire efficacité sociale : 60 % des allocataires vivent sous le seuil de pauvreté, 80 % gagnent moins que le Smic, les aides représentent 21 % des revenus des 10 % des ménages les plus modestes. »
Dans sa nouvelle édition de « Minima sociaux et prestations sociales » publiée ce matin, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) rappelle d’ailleurs que les allocations logement contribuent « fortement » à la réduction du taux de pauvreté (-2,1 points).
Interrogé, ce matin sur RTL, pour savoir si cette baisse pourrait s’appliquer au-delà des trois derniers mois de l'année 2017, le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, n’a rien confirmé. « En l'état, nous sommes sur le budget 2017. Ce budget, il faut le boucler », a-t-il dit.
De nombreux rapports ont déjà pointé les « défaillances » des aides au logement. En juin, la Cour des comptes a encore émis d’importantes réserves sur l’efficacité du système, le jugeant notamment « inflationniste » en permettant d’entretenir « dans certains cas, un niveau élevé de loyers, effet particulièrement marqué pour les logements étudiants ».
Pour cette raison, Jacques Mézard, a annoncé ce matin que le gouvernement travaillait sur « une réforme globale » des aides au logement, qui sera « prête en octobre, novembre », avec « un maximum de mesures pour provoquer un choc de l'offre ». « Il faut construire davantage et construire moins cher », a précisé Jacques Mézard.
Parmi les pistes d’économies alternatives à une réduction généralisée des aides au logement, François Pupponi propose notamment de réduire les frais de gestion des Caf, de plafonner les loyers étudiants afin de « cesser d’engraisser les bailleurs privés » ou encore de « laisser un reste à charge pour tous ».
Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a assuré sur RMC qu’il ne voulait pas « minorer » l’effort demandé aux bénéficiaires mais que « l’exécutif répond[ait] à une urgence », invoquant les « 150 millions d’euros » manquants pour boucler le budget 2017. Une position également défendue par le député LR « constructifs » des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, qui a rappelé que des économies sont nécessaires face aux « 2 200 milliards d’euros » de dettes et que le budget des aides au logement représente « trois fois le budget du ministère de la Justice ».
« Cinq euros pour des budgets importants, c’est de l’argent de poche, mais pour des publics qui gagnent moins de 1 000 euros par mois […] ça représente par exemple le pain pendant une semaine », a critiqué sur RTL le président du groupe Nouvelle Gauche, Olivier Faure, dénonçant une mesure « inique » et accusant le gouvernement de faire « les poches de ceux qui ne peuvent pas se défendre ». « Cette mesure est aussi injuste que dramatique car les foyers qui touchent l’APL sont principalement des étudiants et des familles modestes », a déploré de son côté le député PCF du Nord Alain Bruneel. Une analyse également partagée par Jean-Louis Dumont, président de l’USH.
Dans un entretien au Monde publié hier, François Pupponi, député socialiste du Val-d’oise, qui a piloté en 2015 un groupe de travail à l’Assemblée sur les aides au logement, considère cette décision « absurde » et y voit une « bourde de Bercy ». « Nous avions précisément écarté toute mesure de réduction généralisée, a-t-il indiqué. Car ce système est, certes, très coûteux : 18 milliards en 2016, probablement 18,5 milliards en 2017, mais il est d’une nécessaire efficacité sociale : 60 % des allocataires vivent sous le seuil de pauvreté, 80 % gagnent moins que le Smic, les aides représentent 21 % des revenus des 10 % des ménages les plus modestes. »
Dans sa nouvelle édition de « Minima sociaux et prestations sociales » publiée ce matin, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) rappelle d’ailleurs que les allocations logement contribuent « fortement » à la réduction du taux de pauvreté (-2,1 points).
Interrogé, ce matin sur RTL, pour savoir si cette baisse pourrait s’appliquer au-delà des trois derniers mois de l'année 2017, le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, n’a rien confirmé. « En l'état, nous sommes sur le budget 2017. Ce budget, il faut le boucler », a-t-il dit.
De nombreux rapports ont déjà pointé les « défaillances » des aides au logement. En juin, la Cour des comptes a encore émis d’importantes réserves sur l’efficacité du système, le jugeant notamment « inflationniste » en permettant d’entretenir « dans certains cas, un niveau élevé de loyers, effet particulièrement marqué pour les logements étudiants ».
Pour cette raison, Jacques Mézard, a annoncé ce matin que le gouvernement travaillait sur « une réforme globale » des aides au logement, qui sera « prête en octobre, novembre », avec « un maximum de mesures pour provoquer un choc de l'offre ». « Il faut construire davantage et construire moins cher », a précisé Jacques Mézard.
Parmi les pistes d’économies alternatives à une réduction généralisée des aides au logement, François Pupponi propose notamment de réduire les frais de gestion des Caf, de plafonner les loyers étudiants afin de « cesser d’engraisser les bailleurs privés » ou encore de « laisser un reste à charge pour tous ».
A.W.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Moralisation : les débats focalisés sur la question de la réserve parlementaire
Tourisme: le gouvernement présentera sa stratégie demain
Le Conseil constitutionnel met fin au « contentieux Tascom » au bénéfice de l'État
Des mesures cet automne contre la pollution de l'air en vallée de l'Arve
Retrouver une édition
Accéder au site